Nom complet : Smith, le nom de famille de ses sauveurs, de ceux qui l’ont adoptés. Smith, un nom porté par des milliers d’américains, pas mal pour passer inaperçu. Nawel, un nom arabe, rappelant les origines de la jeune femme. Il signifie « cadeau », il est relatif au don. Nawel était un cadeau pour les Smith. Âge, lieu de naissance : Trente-cinq ans, deux en Algérie puis trente-trois en Amérique, à Miami. Elle est née à Alger, la capitale de l’Algérie. Nationalité, origines : Algérienne, on ne peut pas lui caché. Puis, elle a fait des recherches pour savoir d’où elle vient. Cependant, elle est aussi américaine. Elle est américaine. Emploi, situation financière : Cardiologue. Elle se débrouille avec son salaire chaque mois. Mais elle sait que si il y a un problème, les parents sont là, derrière elle, a remplir son compte en banque. Elle a longtemps partagé un compte commun avec son mari, aujourd’hui, elle refuse d’y toucher. Statut civil, orientation sexuelle : Mariée. Follement amoureuse de son mari même si actuellement, elle le haït. Elle aimerait qu’il meurt dans d’atroces souffrances même si ça la briserait. Elle est partagée, il l’a déçue, il lui a fait du mal, elle a l’impression qu’elle ne s’en remettra jamais, pourtant, elle n’arrive pas à l’oublier, c’est quand même le père de ses enfants… Deux enfants, un garçon, Justin, de quatorze ans qui ne grandira plus jamais maintenant et une petite fille, Noa, de cinq ans. Elle ne s’est jamais posée la question de sa sexualité. Mais si on la lui posait, elle n’aurait pas la même réponse en fonction de son interlocuteur, des personnes présentes autour d’elle. Si elle y réfléchit bien, elle est bisexuelle, bien qu’elle ne soit jamais tombée amoureuse d’une fille. Mais si elle est avec ses amis fermé d’esprit ou simplement son mari, elle dira qu’elle est hétérosexuelle. À Miami depuis : ses trois ans Traits de caractère : intelligente - drôle - têtue - impulsive - créative - déprimée Groupe : sleep
we don't deserve happy endings01. Nawel est née à Alger. Un père inconnu, non-présent au moment de l’accouchement, une mère complètement désespérée qui a choisit d’abandonner son bébé. Elle n’avait que très peu d’argent et ne voulait pas faire souffrir sa fille. Nawel a été placée dans un foyer, bien qu’elle ne soit qu’un bébé. On faisait attention à elle, mais son avenir était tout tracé. Le foyer. Les conneries, les préjugés sur ce genre d’endroit.
02. Le jour de ses deux ans, comme un cadeau inespéré, un couple d’Américains ont choisi de l’adopter. Ils l’avaient à peine vu qu’ils savaient déjà qu’ils l’aimeraient de tout leur cœur. Nawel n’avait pas son mot à dire, puis elle n’allait pas se plaindre, elle allait sortir de ce foyer. Pendant deux ans, elle a porté le prénom « Yasmine » donné par ceux du foyer, mais on l’a renommé une fois arrivée aux Etats-Unis. L’argent, décidément, ça permet beaucoup de choses. On a changé son prénom comme on change celui d’un chien qu’on adopte. Mais à deux ans, qu’on l’appelle Pierre, Paul, Jacques n’apportait que très peu à Nawel.
03. Nawel est arrivée dans cette famille américaine, habitante de Miami. Finis l’arabe dont elle commençait à comprendre certaines sonorités, elle a dû apprendre l’américain. Elle s’en est bien sortie, elle en a fini par oublier le petit accent qui naissait au son de sa voix. Dans cette famille, il y avait déjà un enfant, une autre petite fille, très blanche, américaine depuis des générations sûrement. C’était Mary, elle avait sept ans quand Nawel est arrivée dans la famille. Elle n’a pas choisi d’avoir une petite sœur, et double peine, la sœur elle ne sortait même pas du ventre de sa mère.
04. Les deux sœurs ont toujours eu une mauvaise relation. Se tirant dans les pattes dès qu’elle le pouvait. Nawel aime Mary, mais ce n’est pas réciproque. Mary est un modèle pour Nawel. Nawel voulait la même démarche, la même façon de parler. Elle aurait voulu que sa sœur l’aide pour ses devoirs, lui apprenne à se maquiller. Ca n’a pas été le cas. Smith, c’est répandu comme nom de famille et Mary disait à l’école que Nawel n’était pas sa sœur ? Vu leurs physiques, les gens n’y voyaient que du feu.
05. En grandissant, Nawel a commencé à sortir de la ville, est aller rencontrer ceux qui lui ressemblaient. Elle a trouvé ses pairs, ceux qui lui apprenaient la vraie vie. Elle inventait des amis de bonnes familles pour finir le domicile certains soirs et elle allait retrouver les minorités de Miami. Avec eux, elle a appris à vivre la nuit, elle a appris à voler dans des magasins sans se faire chopper, à conduire une voiture sans permis en faisant croire qu’on l’a depuis des années maintenant. La tête de ses parents si un jour, elle s’était fait choper par les flics ! Elle aurait sûrement perdu la sienne. Nawel n’était pas acceptée dans les écoles, les lycées où elle allait, trop différente, pas assez de mixité sociale. Quelques fois, elle faisait tâche sur les photos de famille que les Smith envoyaient aux restes de la famille. Dans les repas de famille, on ne la regardait pas, elle avait beau essayer d’attirer l’attention, ça ne fonctionnait pas. Une fois, elle s’est brûlée le bras devant sa tante, elle l’avait fait exprès, sa tante n’a pas bougé un doigt, elle a détourner le repas comme si elle n’entendait pas, elle est partis comme si elle ne la voyait pas. C’est la mère de Nawel qui a courut secourir sa fille.
06. « Pourquoi adopter une Algérienne ? Il y a des gosses blancs qui n’attendent que vous ! » C’est le genre de phrases que Nawel a entendu pendant ses fameux repas. Ils essayaient de parler moins fort, mais elle n’était pas sourde et à contrario de ce qu’ils pensaient, elle comprenait très bien l’anglais. Puis, un jour, Nawel a commencé à se poser des questions, sur son lieu de naissance, sur ses origines, sur qui sont ses parents. Elle n’a pas encore toutes les réponses. La plus importante qu’elle n’a pas, c’est le fait que son père adoptif est en réalité son père biologique. Militaire, il partait des mois en mission. Il y a un peu plus de trente-cinq ans, il était parti en Afrique du Nord, là où il a rencontré la mère biologique de Nawel. Ils sont tombés amoureux d’un de l’autre alors qu’ils n’auraient pas dû. Ils ont partagé des nuits ensemble et ça a donné Nawel. Il l’a su, il savait la grossesse, l’abandon. Il a sautait sur l’occasion de récupérer sa fille. Tant mieux pour lui que Nawel ne soit pas encore au courant, sinon il aurait des problèmes.
07. Elle a commencé à vouloir faire des études, pour peut-être plus ressembler à Mary ou à leur mère, grande pédiatre réputée en ville. Nawel voulait devenir médecin, pour attirer plus l’attention que sa sœur qui est devenue avocate. À l’annonce de ce choix de carrière, ses amis plus pauvres lui ont tourné le dos. Elle leur crachait au visage sa supériorité, son argent. Mais elle a fait ses études de médecine, pour finir cardiologue.
08. C’est sur les bancs de la faculté qu’elle rencontre de Charlie. Elle l’avait déjà vu en ville, du côté des quartiers qu’elle fréquentait. Elle en avait déjà entendu parler, mais elle ne lui avait jamais adressé la parole. Au début, elle n’a pas compris comment il a fait pour se payer des études de médecine, puis avec le temps, elle a appris qu’il avait un rôle auprès des enfants malades de l’hôpital et l’hôpital l’aidait à payer. Elle n’a pas compris comment il a pu faire ses négociations, mais il était bien présent aux cours. Ils se sont longtemps regardés de loin, sans jamais allait vers l’autre. Puis ils ont eu un TP à faire ensemble, comme quoi le hasard fait bien les choses. Ils se sont découverts. Ils étaient d’abord amis, avant de devenir amants. Nawel devait s’occuper de ses études et pas des garçons, mais elle ne pouvait pas faire autrement. Elle a caché leur relation à ses parents. Elle a rencontré les parents de Charlie et ils l’ont tout de suite traité comme leur fille.
09. À vingt ans, ils se sont dits oui. On leur a dit que c’était tôt, qu’ils devaient prendre le temps. Mais ils s’en fichaient. Elle voulait un grand mariage, un mariage de princesse, elle l’a eu. L’argent de ses parents l’a aidé à faire de ce mariage un conte de fées. Elle qui aime l’argent, la luxure, elle a compris ce jour-là que finalement, elle n’avait pas besoin de tout ce superflus, elle avait juste besoin de Charlie, de leurs familles. À son mariage, sa sœur est venue, sous l’obligation de leurs parents. Les deux sœurs ne se sont cependant pas adressé la parole. Mary restait dans son coin, tirant la gueule, racontant de mauvaises anecdotes sur Nawel. Nawel lui en veut.
10. Pour faire taire les autres, pour leur montrer que leur amour était vrai et sincère, que Charlie n’était pas là que pour l’argent, ils ont fait un enfant. La carrière de Nawel s’est retardée, ce qui lui a créer des différents avec ses parents. Alors que les autres deviennent cardiologues vers vingt-cinq, vingt-sept ans, elle l’est devenue à trente ans. Justin avait neuf ans, Charlie voulait un deuxième enfant, ça lui manquait un gosse qui courrait partout dans la maison, Justin devenait cet enfant, dû à son âge, qui disait oui à tout, Charlie avait envie qu’on lui dise non quelques fois.
11. La vie de Nawel a basculé l’année dernière. C’était le 16 juillet de l’an passé. Il faisait chaud, une chaleur torride, plus personne ne savait comment se mettre pour être bien. Charlie et Justin passaient leur temps torse nu et Noa demandait à sa mère pourquoi elles ne pouvaient pas faire pareil. Puis, Justin, il a voulu sortir avec ses copains. Nawel et Charlie n’ont jamais su pourquoi, mais leur fils s’entendait mieux avec des gosses un peu plus âgés que lui. Ils avaient une voiture et Nawel le savait. Il a demandé à sa mère s'il pouvait sortir, elle a refusé. Il a demandé à son père, il a accepté. Une violente dispute a éclatée entre les deux parents quand elle s’est rendait compte que son fils n’était pas chez eux le soir-même. Elle lui a hurlé les pires insultes au visage, il essayait de se défendre. Il n’allait rien arriver à leur fils. Charlie a parlé trop vite. On dit bien qu’il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, il aurait dû le faire. Justin n’est pas rentré de la nuit. Ce soir-là, Nawel a dormi avec sa fille dans leur lit conjugal et a viré son mari qui a dormit dans le canapé. C’est la sonnerie de leur téléphone qui les a réveillés. C’est Charlie, plus proche de l’appareil, qui a répondu. Nawel était descendue. Elle l’a vu changé de couleur, passée du rose naturel au blanc pâle. Il a raccroché et a fixé sa femme. Pendant quelques secondes, il ne savait pas comment annoncer la nouvelle. Il savait comment elle allait réagir. Elle allait le tuer de ses propres mains. Elle lui a posé trois fois la question
« qu’est-ce qu’il se passe ? » Avant qu’il ne réponde. Elle l’a vu changé de couleur, passée du rose naturel au blanc pâle.
« Il est mort », il y a eu un gros blanc. D’un coup, Nawel s’est senti faiblir, tomber par terre et il a essayé de l’aider, mais elle l’a repoussé. Pendant de longues minutes, elle a pleuré au sol. Charlie lui a dit qu’ils devaient aller à la morgue. Elle lui a interdit de prononcer ce mot une nouvelle fois. Non, son fils n’était pas mort dans la nuit. Il allait rentrer dans la matinée, il allait passer la porte et la serrer dans ses bras. Il s’est juste endormis chez son ami et il a oublié de la prévenir. Incapable de bouger de chez elle, attendant que son fils rentre, Charlie est partis tout seul à la morgue. Ce n’est qu’en début d’après-midi qu’il est rentré. Il lui a assuré que c’était leur fils.
12. Elle a haï son mari. Elle a refusé de lui adresser le moindre mot. Ils ont vécu deux mois dans la même maison, hantée par la mort d’un être cher, sans s’adresser un mot. Il a essayé de lui parler, mais elle partait toujours. Il n’arrivait pas à savoir comment elle allait, elle non plus elle ne savait pas comment elle allait. Nawel sentait juste que la colère montée en elle un peu plus chaque jour. Elle allait au travail, le regard dans le vide. À l’enterrement, elle était seule de son côté, juste entouré de ses parents. En face d’elle, de l’autre côté du cercueil, il y avait Charlie et leur fille. Puis un jour, elle ne s’est pas sentie bien, a préféré ne pas aller au travail. Charlie est resté à la maison aussi, pour veiller sur elle, sans qu’elle s’en rende compte. Puis elle l’a croisé au détour d’un couloir. Elle s’est approché de lui et l’a frappé au visage puis sur son bras, délivrant toute sa haine, tout sa colère. Plusieurs fois, il a essayé de la canaliser, mais il n’y avait rien à faire. Il ne pouvait rien faire contre elle. En pleurs, quand elle n’avait plus envie de le toucher, elle a demandé le divorce. Il a refusé, lui a demandé de prendre du temps pour aller mieux, pour essayer de surpasser ce décès. Elle lui a dit que ça n’ira jamais mieux pour elle. Elle ne voulait plus le voir, plus voir leur fille. Elle voulait juste partir.
13. Elle habite seule dans un appartement que ses parents lui payent, proche de l’hôpital, moins de trajet à faire pour aller bosser, sinon, elle n’irait plus. Sa mère passe de temps en temps à l’appartement avec Noa. Avec le temps, elle a accepté de voir sa fille, après tout, elle n’avait rien demandé cette petite. Une petite fille de cinq ans aujourd’hui, qui demande toujours si son frère est parti en vacances parce qu’il ne revient pas. Elle refuse catégoriquement de voir Charlie. Pour elle, tout est de la faute de son mari, il n’aurait jamais dû accepter qu’il sorte alors qu’elle avait dit non. Il y a peu, elle a vu un avocat par lequel elle a fait passer les papiers du divorce à Charlie. Charlie ne veut pas les signer. Il ne les signera pas. Elle sent que c’est à elle de se déplacer à lui pour qu’il les signe devant ses yeux. Mais même si elle a toujours l’impression de le haïr, il lui manque terriblement. Quelques fois, elle se dit qu’elle aurait dû réagir autrement, Charlie ne pouvait pas savoir, il n’y est pour rien. Mais il est bien trop tard à ses yeux pour revenir sur sa décision, sur son envie de divorcer. Même sa mère lui dit d’aller voir Charlie, de s’expliquer comme deux adultes sur leur situation, ils auraient dû se soutenir et non pas se déchirer. Nawel, elle retarde ce moment au maximum.
14. Elle appelle souvent sa sœur, criant à l’aide, lui demandant de laisser leurs anciennes disputes, ses sentiments pour elle de côté et de venir l’aider. Sa sœur ne vient pas, pourtant, elle attend Nawel. Mais peut-être qu’elle devrait lui demander de venir, de manière explicite. Mais Nawel, elle a peur de demander de l’aide, elle préfère faire croire que ça va, surtout à Mary.
15. Depuis la mort de son fils, elle s’est replongée dans son travail. Elle veut se faire un nom, elle veut qu’on oublie qu’elle est la mère qui a perdu son fils, celle qui est en train de perdre son mari. Elle voit le regard des autres, ils ont pitié d’elle et ça la rend mal à l’aise.
16. Bien qu’elle soit mariée à Charlie, elle a toujours gardé son nom de famille pour le travail, pour ne pas qu’on l’associe à son mari, un médecin plus expérimenté, plus grand qu’elle. Aujourd’hui, elle est contente d’avoir gardé Smith, elle aurait détesté qu’on l’appelle par le nom de famille de son mari.
17. Ils travaillent dans le même hôpital, Charlie et elle. Quelques fois, ils se croisent, Nawel baisse toujours le regard, quand elle le voit de loin, elle essaie de passer par un autre endroit, pour ne pas avoir à le voir. Il lui dit toujours bonjour, elle ne lui répond jamais. Charlie a beaucoup souffert de la mort de leur fils, on dit dans les couloirs de l’hôpital qu’il s’est renfermé sur lui-même. Cependant, il doit rester fort pour leur fille, il ne l’a pas laissé, comme Nawel la fait.
18. Elle n’a jamais passé le permis, elle conduit de temps en temps sans permis la voiture d’amis. Elle l’utilise quand elle doit sortir de la ville. Elle préfère tout de même marcher. Marcher lui permet de s’évader, de ne plus penser à rien. Il n’est pas rare de la voir arpenter les rues de Miami la nuit quand elle n’arrive pas à dormir.
19. Elle, qui adorait cuisiner, ne cuisine plus. Elle mange principalement à la cafétéria de l’hôpital et des plats déjà cuisiné qu’elle achète en magasin.
Pseudo/prénom : emily
Âge : 20 ans
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