leeron - when you can't crawl, you find someone to carry you (cam's manor)

La vie de Lee était particulièrement chamboulée depuis l'annonce de la grossesse de son ancienne coéquipière, grossesse dont il était après tout à moitié responsable. Les longues nuits de patrouille lui permettaient de réfléchir parfois plus que de raison, et le flic ne pouvait s'empêcher d'alterner les moments de joie et d'impatience qui laissaient bien vite leur place à une certaine anxiété. Véritable girouette émotionnelle, le quadragénaire ne savait pas sur quel pied danser. D'autant plus que les hormones de l'allemande se mêlaient à l'équation et il était souvent décontenancé par les annonces ou les envies de la future maman. L'ancien combattant ne savait plus trop à quel saint se vouer et les journées passaient, inlassablement, rapprochant au fur et à mesure l'espèce de couple de leur but. C'était évidemment un bien grand mot, puisqu'ils ne partageaient rien, si ce n'était l'espèce de crevette qui grandissait jour après jour dans le ventre de la détective. Cameron et Harper ne vivaient pas ensemble, ne couchaient pas ensemble et étaient à des années lumière de ce que la société imaginait d'un couple, sentimentalement parlant. Ils n'étaient juste que deux adultes responsables, qui assumaient leur choix et leur « petit » écart de comportement aux conséquences plus importantes qu'ils n'eurent crû. Alors que la soirée tombait sur la ville, le sudiste fumait un cigare en buvant une bière sur le pont de son yawl en profitant des derniers rayons de soleil, encore en bermuda et en polo, repensant à l'invitation de la jeune femme qui datait de quelques jours. Alden avait enjoint son camarade d'infortune à rencontrer ses parents, afin qu'ils mettent un visage sur le géniteur de leur futur petit-enfant. Pris de court, Harper n'eut d'autre choix que d'accepter, peut-être de manière un peu trop précipitée. Il ne s'attendait certainement pas à ce que les choses aillent aussi vite, surtout qu'il ne l'avait pas lui-même annoncé à sa propre famille, cherchant probablement encore les mots pour leur expliquer convenablement la situation. Jetant son cigare à la mer, Lee descendit dans sa cabine pour se préparer, revêtant un chino de couleur claire associée à une chemise d'un bleu pâle, poussant le vice jusqu'à enfiler une veste de costume assez légère. Il n'était pas allé jusqu'à mettre une cravate, mais il lui fallait admettre qu'il ne s'était pas apprêté ainsi depuis qu'il avait été invité à un mariage, signe qu'il prenait l'événement au sérieux. Il ne lui fallut que quelques minutes pour rejoindre le manoir de l'allemande, et cinq minutes supplémentaires pour fumer la dernière cigarette du condamné dans la rue devant chez elle avant de finir par se résigner à sonner.  « Tiens, j'ai pris ça pour tes parents ... » furent les premiers mots qui sortirent de sa bouche alors qu'il lui tendait un bouquet de fleur et une bouteille d'un excellent whisky.  « Je ne savais pas si ton père buvait, au pire tu le donneras à ta mère et tu lui files les fleurs. » Lee marqua une pause, se rendant compte de sa bêtise.  « Oublie ce que je viens de dire. Dis, tu trouves pas que c'est un peu prématuré ? Ils sont déjà là ? »demande t-il d'un ton inquiet alors qu'il entend des éclats de voix provenir du salon.  « Ca va, je présente bien ? Pas de faux pli, pas de tâches ? » Toutes ces questions n'aidaient en rien à cacher un trac digne d'un comédien montant sur scène. Le quadragénaire ne pouvait s'empêcher de stresser à l'approche de la rencontre fatidique mais le moment était important. Il avait même repassé sa chemise et envoyé sa veste au pressing ….

Ce n'était pas son intention, de présenter dans l'immédiat le père de son futur enfant à ses parents, même si elle avait conscience que cela finirait par arriver tôt ou tard. Quand l'allemande s'était rendue chez ces derniers pour leur annoncer la nouvelle, le ton est monté, non pas entre sa mère, qui, accueillait plutôt bien la nouvelle, mais son père, ultra conservateur, était révolté de cette situation. Cameron comprit immédiatement ce que les adolescentes de 16 ans, tombées enceintes par accident ressentait. Il avait pesté, menaçant de sortir son fusil pour aller trouver le salaud qui avait osé bafouer la vertu de sa fille. Pauvre âme innocente. Alden père et la plus jeune de ses filles étaient similaires en plusieurs points, mais leurs caractères entraient souvent en conflit et il leur arrivait que trop fréquemment de se fritter pour des broutilles. La blonde avait fait en sorte d'annoncer tout cela à l'heure du café, entre deux petits gâteaux, Robert s'était étranglé avec son irish coffee alors qu'Erika avait - non pas sauté de joie - montré son soutien, s'assurant du bonheur de sa fille, parce que selon elle, si c'était ce qu'elle désirait, rien ne pouvait l'empêcher de mettre au monde ce bébé : majeure, vaccinée, installée et situation stable.

Alors pour apaiser son mari, Erika avait suggérer un repas afin qu'ils puissent rencontré le père de cet enfant. Mein gott. Prise entre deux feux, la jeune femme n'eut d'autres solutions que de se plier à l'idée de sa mère, priant pour que son père ne se pointe pas chez elle arme à la main. Tout s'était décidé sans demander l'avis du principal intéressé, Lee, à qui elle dû forcer la main, cela n'avait rien d'une proposition, c'était une obligation. Imposer ce repas ne réjouissait pas l'ancienne militaire, certainement autant que l'ours, mais à la guerre comme à la guerre. Alors ce jour, la trentenaire s'était affairée à préparer un repas digne de ce nom, salade, plat et dessert. Un gratin végétarien ferait l'affaire et quelques biscuits préparés par ses soins seraient la cerise sur le gâteau. A peine eut-elle le temps de coiffer ses cheveux et de sauter dans une robe à fleurs fluide que ses parents débarquaient, en avance, comme à leur habitude, c'est que la mère aimait être présente au plus tôt et qu'elle trépignait d'impatience de rencontrer celui qui allait être le père de son futur petit enfant, d'ailleurs elle ne dissimulait pas son sentiment, parée d'un large sourire alors que du côté du patriarche, le tableau différait grandement. Les traits tirés, une tension palpable émanait de sa personne. "S'il te plaît, pas de vague papa." avaient été les premiers mots de la belle, naturellement il avait grondé en fronçant ses sourcils ajoutant un "Ne commence pas, estime toi heureuse que je sois venu." se permettant même d'ajouter un commentaire au sujet de sa robe dans lequel l'arrondis de son ventre se devinait et du décolleté qui laissait entrevoir trop de chair à son goût. Elle qui n'avait ressenti aucun stress commençait à sentir monter en elle une certaine anxiété alors qu'ils s'étaient installés dans son canapé, ils sirotaient un apéritif, le cul enfoncé sur la scène du crime.

Le palpitant à la limite d'exploser, la belle sursauta légèrement à quand la sonnette retentit. L'atmosphère dans le salon semblait compacte et Cameron, à la limite de la crise d'angoisse se hâta jusqu'à la porte d'entrée. "Tu es très élégant" lui dit-elle en lui prenant des mains les présents qu'il avait apporté pour ses parents. "Garde le cap Harper, tu colles à l'ambiance du salon." qu'elle a ajouté en forçant un sourire crispé. La belle ne put s'empêcher de fouiller dans sa mémoire afin de trouver quand était la dernière fois où le géant au yeux d'acier s'était mis sur son 31, pour dire vrai, il n'avait pas besoin de tout ça, il était vrai que parfois ses goûts vestimentaires pouvaient laisser à désirer, mais en globalité, le style de l'ancien combattant n'était pas vilain, un rien lui allait pour tout dire. "Donne-moi ta veste." un coup d’œil à ses mains prises, la poupée soupira alors. "Accroche-la, là !" un coup de menton qui indiquait au patrouilleur un porte manteau afin de se défaire de ses affaires. Un dernier regard à son partenaire et les voilà qui entraient en scène. "Mama, Papa, je vous présente Lee Harper, ils vous a ramené des fleurs..." elle a tendu le bouquet à sa mère qui sourit à pleines dents, faisant signe à sa fille d'aller le mettre à tremper. "Et du whisky, pour toi papa." un regard en biais, fulminant silencieusement. "Lee, je te présente ma mère Erika et mon père..." l'enseignante s'était levée de son siège, accueillant chaleureusement le sudiste alors que l'avocat retraité toisait sévèrement le quadragénaire sans se lever. "Papa..." insista la jeune femme, lui jetant un regard noir jusqu'à ce qu'il daigne tendre sa main en direction du pauvre petit ours mal à l'aise. "Robert Alden." grinça la père en empoignant avec fermeté la main de l'intéressé, des éclairs dans les yeux, sans même remercier l'ancien soldat pour sa délicate attention. "Que désires-tu boire Lee ?" finit par lui demander Cameron après près d'une minute de silence durant laquelle, sa mère et elle échangèrent des regards. La jeune femme suppliant sa mère de raisonner son mari, sans même prononcer un mot et sa génitrice la rassurant sans même formuler quoi que ce soit.

Le vétéran était entré dans une sorte de transe, passant en pilote automatique en obéissant docilement aux ordres de Cameron, véritable petite marionnette dont elle pouvait faire n'importe quoi. Les mots de l'allemande résonnent dans sa tête sans qu'il ne parvienne à les comprendre. Son rythme cardiaque augmentait doucement mais sûrement, au fur et à mesure que son instinct sentait se rapprochaient ses futurs beaux-parents. Enfin, les parents de Cameron, quoi. Comme depuis quelques semaines, Lee ne semble plus se reconnaître, lui d'ordinaire plutôt sociable et à l'aise malgré son côté bougon. Harper se laisse guider jusqu'au salon où il parvient enfin à mettre un visage sur ceux dont il rejoint vraisemblablement la famille d'une manière assez peu délicate, comme si au lieu de passer par la porte de derrière, il avait enfoncé la porte d'entrée à grands coups de rangers. Un léger sourire étira finement son visage tandis qu'il s'approchait du couple de parents. Maman Alden ressemblait comme deux gouttes d'eau à sa fille et dégageait une aura rassurante et chaleureuse qui eut pour effet de le calmer immédiatement alors qu'il s'approchait d'elle pour lui rendre son salut.  « Madame Alden ... » Légère inclination de la tête, un ton peut-être un peu trop sérieux, voire presque militaire, Lee essaie de se comporter comme un vrai gentleman du Sud. Son regard croise celui du paternel, qui ressemble également comme deux gouttes d'eau à sa fille, mais différemment. Harper sait désormais d'où viennent ces yeux et cette expression qui veut dire « je vais t'assassiner entre le fromage et le dessert et te découper en petits morceaux avant de t'enterrer dans le jardin. »  « Monsieur Alden .. » Lee reste très poli, évitant de l'appeler « papa », avant de réaliser que le canapé dans lequel est vautré Robert n'est autre que celui où lui et sa fille ont commis l'irréversible, ce qui ne manque pas d'étirer légèrement son sourire alors que quelques souvenirs d'un tout autre acabit lui reviennent à l'esprit. Sa main tendue flotte dans le vide pendant quelques longues secondes gênantes où les hommes se toisent, tels deux prédateurs à l'aube de l'affrontement. Le flic se demande à quel moment le paternel va lui sauter à la gorge ou sortir un fusil caché sous les coussins pour protéger l'honneur de sa fille avant que ce dernier ne se résigne, lui comprimant la main dans un étau de fer. C'était difficile à décrire, mais quelque chose semblait lui dire que Monsieur Alden n'était pas prêt de l'apprécier. Tant pis, après tout, ce n'était pas comme s'il avait le choix.

Lee fut frappé au vif par la question de la jeune femme. Pris une nouvelle fois de court, il faisait face à un dilemme cornélien, planté là dans le salon, attendant poliment que Maman Alden ne se soit assise pour l'imiter. Demander une triple dose de whisky fut son premier réflexe avant de se dire qu'il serait probablement considéré comme un alcoolique et partirait avec une image négative. Un verre de vin le ferait passer pour ce qu'il n'est pas et une bière pour un bouseux sorti de sa campagne. A l'inverse, partir sur du soft lui ferait peut-être perdre la face devant le pater familias. Il lui fallait botter en touche et gagner du temps, mais il ne pouvait décemment pas s'éclipser en cuisine avec Cameron pour l'aider à préparer l'apéritif.  « Euh .. je ne sais pas, je te fais confiance ! » lui répond-il avec un sourire manquant de contenance. Aie. Il avait choisi la carte de l'indécision, mauvaise pioche. Ce n'est qu'à cet instant précis qu'il ne remarque l'arrondi de son ventre ainsi que les atours de la jeune femme, lui rendant un peu de courage et de fierté.  « Tu as besoin d'aide ? » s'enquiert-il faussement, connaissant déjà la réponse de l'allemande. Devant le refus évident de cette dernière, il se permet de s'asseoir dans un fauteuil faisant face au couple de parents, prêt pour l'interrogatoire.  « Je suis enchanté de faire votre connaissance... » dit-il en essayant de se tenir le plus droit possible.  « Je suppose que vous devez avoir quelques questions légitimes ... » Il a l'impression d'être un de ces martyrs que l'on jetait aux fauves dans les arènes romaines.

Cameron opine du chef et disparaît dans la cuisine où elle dépose la bouteille de whisky et s'occupe de plonger les tiges des fleurs composant le bouquet dans un des bacs de son évier. Contrariée par l'idée que son père tente de lancer un combat de coq, priant pour que Lee se comporte de manière plus civilisée que ce dernier, mais aussi qu'il excuse son comportement. "Non, merci." lui crie t-elle depuis là cuisine alors qu'elle s'affaire à faire cuire le plat qu'ils dégusteront d'ici quelques minutes, elle servait une pinte de bière, inquiète de la tournure que pourraient prendre les choses dans le salon. Robert observe le patrouilleur à la manière d'un prédateur sur le point de bondir sur une proie alors qu'Erika, elle, s'empare de son verre à pied remplis de chardonay californien. "Dites-nous Lee, comment avez vous connu notre petite Alice ?" les lèvres trempées dans l'alcool jaunâtre qu'elle savoure, la question est doucement posée, son accent allemand reste finement perceptible et le visage de la senior se trouve éclairé par un sourire propre aux mamans. Elle ne veut pas l'effrayer, tâche de se montrer courtoise et polie, de mettre en confiance le sudiste, de l'apprivoiser, ce qui met de travers la patriarche qui fulmine dans le canapé. Il se racle la gorge, fusille du regard le quadragénaire. Des questions légitimes, évidemment qu'ils en avaient et Robert se mordait la langue afin de ne pas lui aboyer dessus. "Vous n'êtes pas le pompier ?" question acerbe, parce que la blonde avait déjà donné quelques détails à ses parents au sujet de l'ancien militaire, c'est d'ailleurs à ce moment que la future maman décide de ramener la pinte de bière à Lee, sa main se pose sur son épaule et ses doigts se resserrent légèrement dessus, la belle lui adresse un faible sourire. "Was hat er gesagt ?" qu'a t-il dit ? demanda la belle à l'adresse de sa mère en se redressant, prenant place derrière le dossier du fauteuil dans lequel était assis Harper. "Non, Robert, Lee est un collègue d'Alice." ses longs ongles, la jeune femme les enfonçait dans le cuir du fauteuil, intériorisant au maximum ses émotions, la contrariété la gagnait si bien que des aigreurs commençaient à lui brûler l’œsophage. "Et quel poste occupez vous ?" questionna froidement l'avocat à la retraite et sa fille savait que la réponse que donnerait l'ours ne lui conviendrait pas, l'homme était si sévère qu'à ses yeux personne ne méritait ses enfants. Il se dirait sans doute que son futur petit-enfant partait avec de mauvaises bases.

Assis dans son fauteuil, il avait l'impression d'être ce fils de bonne famille qu'il avait été, lorsque ses parents décidaient de passer l'après-midi ou de recevoir des amis, obligés d'écouter ces conversations d'adultes et de répondre poliment aux questions qui lui étaient posées. Le fruit Harper était tombé bien loin de l'arbre, mais il avait su trouver sa propre voie, avec la bénédiction de ses parents. A vrai dire, la situation semblait amuser le quadragénaire qui paraissait presque ravi de se retrouver pour une fois sur le banc des accusés, lui qui avait plus l'habitude d'interroger les suspects plutôt que d'en être un. Mais le flic n'était pas rassuré pour autant, et semblait se tenir malgré tout sur la défensive.  « Alice ? » bredouille-t-il en fronçant les sourcils en cherchant du regard l'allemande réfugiée dans la cuisine, préparant l'apéritif. Elle s'appelait Alice?A peine avaient-ils commencé que l'ancien combattant était déjà décontenancé. Bien qu'il appréciait que Maman Alden essayait de le mettre en confiance et d'instaurer une ambiance paisible autour de la table, Papa Alden, lui, semblait déterminé à l'emmerder jusqu'au bout, ce qui avait tendance à énerver doucement mais sûrement le patrouilleur, bien décidé à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Le pompier? Deuxième froncement de sourcils, piqué au vif. Touché une nouvelle fois, Lee se souviendrait de cette dernière et attendrai patiemment son heure. Le bruit des talons de Cameron se rapprochant volent à la rescousse du sudiste, et il apprécie son geste de soutien sur l'épaule. Il la remercie du regard avant de se concentrer à nouveau sur les deux autres invités de cette soirée, évitant de peu l'incident diplomatique alors qu'il s'apprêtait à tremper ses lèvres dans sa bière avant que tout le monde ne trinque. Troisième froncement de sourcil lorsqu'il surprend la blonde à s'exprimer dans la langue de Goethe. Décidément, c'était la soirée des révélations.  « J'ai rencontré votre fille, Alice ... » léger regard en biais vers l'intéressée  « .. à son arrivée chez les stups, où je travaillais alors. Elle a été affectée sous mes ordres, mais je dois avouer qu'il nous a fallu un peu de temps pour nous apprivoiser mutuellement ... » Les termes étaient probablement mal choisis, surtout étant donné la situation de leur rencontre. Harper s'en rendit compte et essaya de rebondir.  « Maaais j'occupe désormais un poste de sergent chez les patrouilleurs. Un travail exaltant, et aux résultats concrets. » Mon cul.  « Et vous ? Si je peux me permettre, bien entendu ... » Le vétéran était métamorphosé : qui eut crû qu'il saurait se tenir en société?

Elle s'est demandé un instant s'il ne valait pas mieux pour elle de simuler un malaise, feindre de tomber dans les pommes, mais ses parents décideraient d'appeler les pompiers et avec la chance dont elle bénéficiait ce soir, c'est sans doute Maxwell qui serait intervenu, elle en aurait mit sa main à couper. Alors quand Lee lui adresse un regard appuyé à l'énoncé de son prénom, Alice, elle arque un sourcil légèrement. Peu de gens connaissaient son prénom, parce qu'elle avait fait le choix d'en changer après s'être engagée dans l'armée, Cameron était mixte et cela lui allait parfaitement comme ça. A qui avait-elle parlé de cette histoire ? Pas grand monde, sa famille continuait de l'appeler ainsi, ses amis, collègues et proches n'en savaient rien eux. Erika buvait les paroles du sudiste, hochant verticalement le menton et montrait un véritable intérêt à la réponse de ce dernier. De l'autre côté du canapé, l'ambiance était toute autre. "Ma femme enseignait l'anglais en Allemagne, pour ma part j'ai exercé le métier d'avocat spécialisé dans les droits de l'homme à l'international, puis j'ai enseigné à l'université de Miami." on sentait dans son discours une certaine fierté de ses paroles se dégageait une suffisance incroyable, seulement égalée par son orgueil. La main de l'allemande s'en allait retrouver l'épaule de Lee, parce qu'elle connaissait ce discours et savait ce que cela signifiait, elle espérait lui donner du courage, mais également une forme d'apaisement, parce que les dires de son père commençaient à lui faire monter la moutarde au nez. "Patrouilleur donc, et en quoi consiste votre poste ?" renchérit la mère de l'allemande, sur un ton enjouée, réellement curieuse de connaître les tenants et les aboutissants du métier qu'il exerçait. "Cela consiste à faire la circulation devant les écoles ainsi qu'amender les cyclistes, Erika." la blonde étouffe une exclamation alors que son emprise se referme brusquement contre la chair du sudiste, prenant une grande inspiration, elle jette un regard à sa mère. "J'ai pourtant cru comprendre que vous étiez de la brigade des stupéfiants, que s'est-il passé pour que vous vous retrouviez à patrouiller dans les rues de Miami ?" il est acide le ton qu'il emploi, comme s'il testait les limite du coq qui lui faisait face, il sait ce qu'il vaut le paternel, mais il veut savoir ce que l'homme qui lui fait face a dans le ventre sous le regard désemparé de sa fille qui s'éclipse afin de sortir du four le repas qu'elle s'était donné dans de mal à préparer.

Harper écoute avec intérêt et curiosité les réponses du patriarche, espérant découvrir une nouvelle facette de la mère de son nouvel enfant. Il lui semblait bien que Papa Alden essayait de l'impressionner, en vain. Pourtant, il le respectait d'emblée, étant donné sa situation, et ne cherchait pas à envenimer une situation de laquelle il sortirait certainement perdant. Trempant enfin ses lèvres dans la bière, Lee en descendit une bonne gorgée pour rincer un gosier désespérément sec. Ce n'était pas dans ses habitudes de se livrer ainsi sur son passé ou sa vie, et les amis avec lesquels il discutait réellement -comprendre, hormis s'échanger des banalités- se comptaient sur les doigts d'une main. L'ancien combattant n'avait pas à rougir de son parcours, et si le père de Cameron connaissait la vérité sur ses états de service, il ne tiendrait probablement pas le même discours. Pourtant, l'ours mal léché fut piqué au vif lorsque Robert revint à la charge, enfonçant toujours un peu plus le quadragénaire qui essayait tant bien que mal de surnager à la surface.  « Oh, vous savez, ce ne sont pas les seules facettes de mon métier, il m'arrive aussi d'arrêter des étudiants de droit de l'université en possession de drogue ... » Harper n'avait pu empêcher cette dernière de sortir tout seul, décidé à montrer les crocs alors que son regard se plantait dans celui de l'avocat. Lee ferait volontiers le dos et serait prêt à avaler bon nombre de couleuvres, mais il ne fallait pas non plus abuser et sa patience avait des limites. Le flic se surprend à suivre du regard l'allemande qui part se réfugier dans la cuisine, déçu de la voir le laisser là alors qu'un peu de soutien aurait été apprécié, surtout après cette dernière question. Le vétéran appréciait peu sa situation professionnelle actuelle et parvenait difficilement à s'en accommoder, rejetant sa rancoeur sur ses infortunés coéquipiers. Harper lâche un soupir avant de reprendre où il s'était arrêté.  « C'est un choix de carrière. Je pensais avoir fait le tour de la question au sein des stups, et j'avais grandement besoin de changer d'air. Je ne me voyais pas à la criminelle, encore moins aux affaires internes, alors quoi de mieux que de retourner aux bases du métier et aider son prochain chaque jour ? Et puis, un peu comme vous, ça me permet d'enseigner les ficelles aux plus jeunes. D'ailleurs, vous continuez d'enseigner, Madame ? Ou étiez vous en Allemagne ? C'est une facette de Ca..Alice dont elle parle peu. » Le flic mentait comme un arracheur de dents, mais ramenait la balle en terrain neutre en essayant de reprendre l'interrogatoire à son profit.

Le four s'éteint alors qu'elle passe le chambranle de la cuisine, le gong qui sauvera peut-être l'invité mystère et le sortira momentanément des griffes de Robert le sanguinaire. De là où elle est, ce ne sont que des sons qui lui parviennent, aucune paroles nettes. Elle a fuit afin de ne pas craquer, se contient pour ne pas exploser, mais ce n'est pas chose aisée. Touché. Les mâchoires d'Alden père se crispent, l'attaquer sur les étudiants à qui il a pu enseigner son savoir, c'est bas et petit. Le yankee se mord la langue afin de ne pas déraper, son regard transpire le mépris. Le discours semble plaire à Madame dont le sourire s'étend un petit peu plus à chaque mot qu'il prononce, enseigner aux plus jeunes, voilà ce qui la touchait, elle sentait le dévouement que le sudiste vouait à son prochain. "Vous connaissez donc si peu notre fille." un regard assassin à l'adresse de son époux alors que la mère repose son verre à pied sur la petite table qui lui fait face, balayant l'air face à elle pour demander à Lee de ne pas prêter attention aux dires de son mari. "Köln -Cologne- là même où Alice est venue au monde, charmant pays qu'est l'Allemagne, mais avec l'emploi de Robert, nous avons été forcés de voyager de par le monde." la bienveillance à l'état brut, elle rayonnait et espérait que le ton sympathique qu'elle employait aiderait Harper à faire fi du comportement arrogant de celui dont elle partageait la vie. "D'où venez-vous ?" le questionna Madame en croisant les jambes.
Du four, l'ancienne militaire sortait son plat et l'emmenait jusque sur la table du salon qu'elle avait dressée au préalable. "Er kennt mich nicht "so wenig", ich rede nicht gern über mich." il ne me connait pas "si peu", papa je n'aime tout simplement pas parler de moi. gronda la blonde qui servait déjà le gratin végétarien dans chaque assiette et remplissait tous les verres présents sur la table, d'eau et de vin. "Il ignore d'où tu viens et tu oses accepter de porter son enfant ?" s'insurgea le retraité qui bondit du canapé pour se mettre sur ses jambes, tournant le visage en direction de sa fille. Crispée, la jeune femme soupira en mordant ses lèvres, glissant lentement sa main sur son ventre de manière circulaire. "Le dîner est servi." de contenta t-elle de cracher en disparaissant de nouveau dans la cuisine pour en ramener un saladier plein de laitue qu'elle lâcha au dessus de la table et dont le cul heurta bruyamment contre le bois de la table.

Le sudiste ne peut s'empêcher de jubiler intérieurement lorsqu'il s'aperçoit que sa pique obtient l'effet escompté chez le père de Cameron, avant de rapporter toute son attention vers Erika, la maman, qu'il bénissait de la même sorte pour son soutien et son intérêt affiché. Harper ne releva même pas la remarque de Robert, se contentant de la laisser glisser sur lui en essayant de paraître le plus stoïque possible. Lee opinait du chef en écoutant l'enseignante parler, tissant son dialogue par quelques sourires appuyés.  « Je n'ai pas eu la chance de visiter Köln, mais je garde un bon souvenir des quelques jours que j'ai passé en Allemagne. Je n'ai pas vraiment eu le temps de visiter, si ce n'est les alentours immédiats de la base de Ramstein, vers la frontière française.  Disons que je n'étais pas vraiment là-bas pour faire du tourisme. » Un nouveau sourire de circonstance s'affiche sur son visage. Non, hormis les couloirs de l'hôpital de la base aérienne, Lee n'avait pas vraiment eu le temps de s'y attarder lorsqu'il s'y était retrouvé après avoir été blessé en Afghanistan. Le flic trempe ses lèvres dans la bière, ne tardant pas à la finir, avant de poursuivre.  « Oh, de pas très loin. Mes parents possèdent une plantation de tabac du côté de Savannah, en Géorgie … vous fumez le cigare, monsieur Alden ? Si oui, faites le moi savoir, je serai ravi de vous faire parvenir une boîte. Ils sont d'excellente facture ! » L'ancien combattant savait pertinemment que son opération séduction envers le paternel n'avait aucune chance de réussite, mais il lui fallait faire preuve de bonne volonté. Le sudiste roula des yeux lorsque Cameron s'exprima en allemand à nouveau, ne comprenant pas un traître mot de ce qu'elle racontait depuis qu'elle l'avait accueilli mais se dirigea naturellement vers la table avec les autres convives, soupirant discrètement à la dernière remarque de Robert.  « Notre enfant, Monsieur. » lâcha-t-il comme un cheveu sur la soupe. Lee eut l'impression de couper tout le monde dans son élan, et que le monde s'arrêta brièvement de tourner. Harper en profita pour planter son regard convaincu dans celui de l'ancien.  « Ecoutez, Monsieur Alden, j'ai conscience que ce qui arrive à votre fille peut vous incommoder et vous êtes dans votre bon droit, je ne peux prétendre le contraire. Mais ne croyez pas que j'ai accepté de vous rencontrer pour vous faire plaisir, ou à votre fille, mais bel et bien pour vous faire part ou tenter de vous convaincre du bien fondé de mes intentions. Loin de moi l'envie de plaider ma cause, surtout face à un homme de votre trempe, mais je ne suis pas du genre à fuir mes responsabilités, et j'ai passé beaucoup trop de temps auprès de votre fille pour chercher à vous nuire. Je ne peux vous promettre qu'une seule chose, c'est que je ne souhaite que le bonheur de cet enfant, votre petit-enfant et de votre fille. » Harper se saisit de la carafe d'eau qui trônait sur la table et en profita pour servir tout le monde, marquant une pause dans son discours.  « Vous pouvez penser ce que vous voulez de moi, ou me considérer comme un moins que rien, mais je peux vous affirmer que je ferai tout en mon pouvoir pour assurer mon devoirs. Maintenant que les choses sont dites, peut-être pouvons nous poursuivre plus calmement ? » Finalement, ils allaient peut-être passer au dessert plus vite que prévus.

Le nôtre, c'était cela qu'il ne semblait pas enregistré le retraité. La surprise de Cameron était perceptible par son regard, celui qu'elle a lancé à Lee quand il décida de prendre la parole. Sa mère avait à peine eut le temps de tirer sa chaise qu'elle observait déjà les deux coqs se mesurer l'un à l'autre. Il lui avait rabattu le caquet, Robert savait que ce qu'il allait dire pourrait être décisif et changerait le tournant que ce repas allait prendre. "Bien, passons à table." grinça t-il simplement en s'installant à côté de sa femme en silence sous le regard médusé de sa fille qui prenait place face à son père. L'inquiétude habitait toujours la jeune femme qui ne put s'empêcher de vider son verre à pied remplis d'eau, l'appétit coupé par le comportement de son père, touchée par celui de Lee qui finit par s'asseoir à ses côtés. Les couverts tintaient dans la porcelaine du service à vaisselle de l'allemande, mais pas dans la sienne, au lieu de ça, la sergente vint poser sa main contre la cuisse du père de son enfant à venir. "J'ai remarqué que vous buviez de la bière, avez vous eut l'occasion de consommer celle que l'on fait en Allemagne ?" Erika brisait l'étrange silence qui s'était emparé des lieux, d'une voix douce, alors qu'elle consommait le contenue de son assiette lentement. Les prunelles de Cam elles, ne lâchaient pas son père qui, l'observait sévèrement, sans même toucher à son repas. Des éclairs dans les yeux. "Alice, tu ne manges pas ?" a froidement demandé son père en se saisissant de son couteau et de sa fourchette. "Je n'ai pas très faim, pour tout dire." souffla la jeune femme en se mordant les lèvres, le paternel observait sa fille, remarquant le geste tendre qu'elle accordait à son voisin de table. "... Le bien fondé de ses intentions." il a craché en hochant la tête négativement. "Mama, Lee, je suis vraiment désolée..." une profonde inspiration, elle écartait sa chaise de la table et se leva d'un bond. "Alors quoi papa ? Qu'est-ce qu'il y a ? Un problème peut-être ?" commença t-elle a aboyer en jetant sa serviette sur la table, s'en était trop. "Je ne t'ai pas invité chez moi pour que tu passes ta soirée à insulter Lee, si tu es venu ici pour le rabaisser je vais te demander de partir, je n'ai pas envie de partager un repas avec toi et tu ne mérite pas d'être convié à ma table !" Erika, sentant que les choses s'envenimait tentait de calmer les choses, articulant plusieurs phrases dans sa langue natale, priant sa fille de bien vouloir se calmer, que sa réaction était légitime, mais qu'elle arrête. En vain. "Non, je n'accepte pas que ma fille se laisse féconder par un homme aussi petit que ce..." il agitait sa main en direction d'Harper, le méprisait du regard et se leva à son tour. "Si petit ? PETIT ?" se mit-elle crier alors que sa mère se levait à son tour, tentant en vain d'imposer la paix. "Tu ne le connais même pas, tu ignores tout de lui !" elle gesticulait, agitait vivement ses bras, son coeur semblait sur le point d'exploser, son sang battait dans ses tempes et la colère la faisait trembler. "Et lui alors, que connait-il de toi, si ce n'est ton corps auquel il a dû prêter grande attention, en l'occurrence." un coup de menton dans la direction du sudiste, paroles amères et acerbes. S'il avait pu lu coller son poing en pleine face il l'aurait fait sans hésitation. Mais, Erika et Cameron étaient là. "Il a servit son pays, grâce à lui j'ai été promue parce que tu sais quoi, j'suis une bien piètre agente, j'suis tellement à chier que j'ai bien faillit perdre ma place et s'il n'était pas intervenu, j'aurais sauté, je me serais faite dégager des forces de l'ordre parce que t'as élevée une connasse incapable de suivre les ordres !" elle s'insurge, savait qu'ne organisant ce dîner, elle prenait de gros risques et ce serait quitte ou double. Tout ou rien, et visiblement, ce soir ce ne serait rien du tout. "Maintenant tu prends tes affaires, mama, excuse-moi mais..." une profonde inspiration pour donner un répit à sa voix tremblante. "Je ne vous montre pas la porte, vous connaissez le chemin." finit-elle par dire en allant s'isoler dans la cuisine alors qu'en silence, ses parents revêtaient leurs habits et passaient la porte sous les grondements de colère d'Erika à l'encontre de son cher et tendre Robert.

Le rythme cardiaque du sudiste s'était naturellement élevé tout au long de sa tirade, encore une fois inconscient des conséquences. Lee fut néanmoins soulagé devant la réaction du père de la jeune femme, et son esprit devint plus léger à l'idée qu'ils puissent partager un repas entre personnes civilisées. Harper vida son verre d'eau d'un trait avant de se saisir de sa serviette de table qu'il déplia précautionneusement sur ses genoux, se concentrant sur le dîner à venir. Le geste délicat de Cameron à son encontre eut pour effet de le calmer instantanément, faisant descendre d'une manière quasi-immédiate la tension qui couvait en lui. Erika, comme à son habitude, essayait de détendre l'atmosphère en relançant la conversation sur un sujet plus neutre, évoquant des souvenirs communs. Pourtant, l'orage grondait et alors que Lee s'apprêtait à répondre à la mère de l'allemande en toute franchise, ils furent de nouveau interrompus par un échange des plus glacial entre un père et sa fille. Harper reposa immédiatement ses couverts sur la table, conscient de la tempête inéluctable qui s'abattrait prochainement sur la tablée et ses convives. Mais c'était avec des yeux ébahis qu'il observait la future mère se lever de table et commencer à invectiver son père et à lui dire ses quatre vérités. Au moins, elle n'était pas la fille du facteur. Alors que tout le monde s'était levé autour de la table, lui essayait de se faire le plus petit possible, et ne bougeait même pas le petit doigt de peur d'être remarque et de raviver les tensions. Il se sentait coupable de cet esclandre, et s'en voulait d'être la cause de tous ces malheurs. Couper Cameron de ses parents était bien la dernière de ses intentions aussi se contenta-t-il de baisser la tête et d'attendre la fin de la dispute, conscient qu'il aurait peut-être dû courber l'échine et laisser monsieur Alden cracher son venin tout au long du repas plutôt que d'ouvrir sa grande bouche...

Le sudiste avait attendu d'entendre le claquement de la porte pour recommencer à bouger, tel un phasme. Il lui fallut quelques secondes pour reprendre ses esprits et le fil de la soirée, ne sachant trop comment aborder la jeune femme à qui il devait des excuses. Harper se leva et entreprit de débarrasser les assiettes qu'il empila, avant de se saisir du saladier de sa main libre. L'air penaud, Lee se dirigea vers la cuisine où il put observer du coin de l'oeil une Cameron fulminante, ne sachant trop si le moment était adéquat. Il marqua sa présence en posant le saladier sur le plan de travail et les assiettes dans l'évier, qui retentirent dans un tintement de porcelaine. Le flic s'approcha doucement d'elle, à pas de loup, avant de venir poser ses deux mains sur la chute de ses épaules, les enserrant doucement.  « Merci de m'avoir défendu ... » souffla-t-il d'un ton sincère.  « Je suis sincèrement désolé pour .. pour tout ça. Je n'aurais pas dû m'emporter contre ton père. Je ne veux pas que tu te fâches avec ta famille ... » poursuit-il en se détachant de l'emprise qu'il avait sur elle. Lee vint se placer à ses côtés, adossé au plan de travail pour lui faire face, essayant désespérément d'accrocher son regard alors qu'il croisait les bras sur sa poitrine, en profitant pour déboutonner le deuxième bouton de sa chemise afin de pouvoir mieux respirer.  « Je peux faire quelque chose ? » s'inquiéta-t-il en ne la voyant pas redescendre de son nuage noir de colère.  « Il est encore temps de les rattraper pour m'excuser. En plus, je crois que ta maman m'aime bien. C'est déjà ça.. » conclut-il benoîtement en haussant les épaules.

Haletante, face à la crédence en briques de la cuisine, elle fulmine et lutte contre ses hormones afin de ne pas céder aux larmes. Ils avaient toujours agis de la sorte, Robert Alden et sa fille, ils s'aimaient si fort, mais se trouvaient incapables de communiquer convenablement, c'est à ce moment-là qu'Erika intervenait pour les raisonner l'un et l'autre afin d'adoucir leurs rapports. Que deviendraient-ils tous les deux si elle venait à disparaître ? Il reviendra, il le fait toujours. Mais s'en était trop, s'en prendre à elle était une chose, mais s'en prendre à Lee était illégitime, dans toute cette histoire son paternel semblait oublier qu'ils avaient été deux dans cette histoire. Elle n'était pas tombée dans le coma, n'avait pas été généralement anesthésiée pendant l'acte, cela avait été consentis et Cameron ne comprenait pas que son père refuse de prendre en compte cette information pourtant capitale. Puis y'a ce tintement de vaisselle qui la sort de sa torpeur, l'extirpe de ses pensées. "Hm ?" la tête penchée au dessus de son épaule, elle tend l'oreille et sans bouger son visage pivote jusqu'à Harper, à ses côtés. "C'est à moi de m'excuser de t'avoir fait subir tout ça Lee, merci de ta patience, mon père est un sale con." qu'elle soupire, sincèrement désolée elle aussi, touchée par la démarche de son collègue. Mais ce n'était pas à lui de s'excuser de quelconque manière, non, il n'y était pour rien. Robert avait décidé de l'avoir dans le collimateur et rien n'aurait pu lui faire changer d'avis si ce n'est les réprimandes de sa jeune fille. Un rire lui échappe, semblable à un soupir alors que sa main caresse la joue mal rasée de l'ancien combattant, là elle lui adresse un regard tendre. "Laisse-les s'en aller." puis, elle vient déposer sa tempe contre la joue du patrouilleur avant d'oser l'étreindre, ses mains remontaient jusqu'à ses omoplates, les yeux clos. "Bienvenue chez les Alden." soupira Cameron, sans se détacher de son ours mal léché. "T'as des questions à me poser, par le plus grand des hasards ?" lui demanda la jeune femme en relevant le menton afin d'observer les iris pâles du quadragénaire.

A cet instant, il se veut présent pour elle et ne peut s'empêcher de repenser à leur relation. A les voir ainsi, n'importe qui aurait pu les confondre avec un vrai petit couple, chose qu'ils étaient loin d'être. Pourtant, ils en avaient le comportement, comme si tout ceci, au fond, avait un je ne sais quoi de naturel. Harper était parfois désarçonné par ce dernier, ne sachant jamais trop comment se placer vis-à-vis d'elle, d'autant plus que l'équation se compliquait alors que leur progéniture grandissait dans le ventre de Cameron. A y penser, Lee ne put s'empêcher de jeter un regard attendri vers la courbe de son ventre avant de retourner son attention vers l'allemande, attiré par le contact de sa main sur sa joue rugueuse.  « C'est pas pour me vanter, mais je crois que le contact sera beaucoup plus facile avec ma famille ... » lançait-il maladroitement alors qu'il s'imaginait ses propres parents rencontrer son ancienne coéquipière. Il avait plus peur que sa mère ne lui montre tous les albums photos de famille avant qu'elle ne se décide à rentrer dans le lard de la future maman. Profitant de l'étreinte qu'Alden lui offrait, Lee déposa un baiser sur son front offert à ses lèvres.  « Oui, une. » répondit-il du tac au tac le plus sérieusement possible.  « C'est qui Alice ? » demanda-t-il espièglement alors qu'un sourire étirait son visage et que son regard d'acier se plantait dans le sien.  « Plus sérieusement, est-ce que t'as d'autres secrets à me révéler ? Parce que c'est le moment, sinon, je crois bien que ton père me dira tout la prochaine fois que je le croise ... » Harper remarqua avec dépit que les parents de la jeune femme étaient repartis sans leurs cadeaux. Les fleurs serviraient au moins à égayer l'intérieur du manoir, tandis que la bouteille de whisky attendrait probablement la fin de la grossesse.  « Et lui? » demandait-il enfin alors que sa main se posait délicatement sur sa robe à fleurs au niveau de son ventre, sans même lui demander la permission, prenant peut-être un peu trop ses aises.  « Tout va bien ? Je n'ai même pas eu le temps de te demander en arrivant ... » Parce qu'il était là, l'important. Pas dans les sautes d'humeur de Robert Alden ou dans la prétention et l'orgueil de Lee Harper.

C'était certain, un débat politique entre Donald Trump et Barack Obama se serait mieux passé que ce dîner, ce n'était pas bien compliqué. Alors à la remarque du sudiste elle rit, parce qu'il a sans nul doute raison. Elle se plaît, là où elle se trouve, contre lui a respirer son parfum et les effluves de la bière qu'il a ingurgité. Ici et maintenant Cameron se trouve à sa place. "Arrête..." elle rit de plus belle, Alice son prénom de baptême qu'elle a abandonné dès qu'elle en a eut l'occasion et dont personne ou presque n'a jamais entendu parlé. "Alice, Cameron Alden. J'étais une petite nana noyée dans une masse informe de militaires aux gros bras, alors au moment d'entrer dans l'armée, j'ai préféré en changer pour éviter que l'on ne m'emmerde, j'avais même coupé mes cheveux à la garçonne pour dissuader les trous du cul de me chercher des noises." ils n'avaient pas été nombreux d'ailleurs à essayer de la faire sortir de ses gonds, il avait suffit à la blonde de s'en prendre à un autre bleu au point de lui ouvrir la pommette pour qu'aucun autre homme ne l'embête jamais. C'est ainsi qu'elle avait gagné sa tranquillité au sein des rangs de l'armée, brutale, mais dissuasive. "Lui ?" elle a répété en arquant les sourcils, d'un air amusée. "Je vois où vont tes préférences." souffla la jeune femme en baissant le nez en direction de sa main, caressant le dos de ce dernier du bout de ses doigts. La cacahuète se portait bien, jouait avec les nerfs de son hôte et lui donnait envie de se remplir la panse de tout un tas de choses aussi inattendues qu'originales. Ses goûts étaient en plein changement et Cameron se voyait ingurgiter de grands sandwiches au saucisson et chocolat, des crevettes roses au sucre ou encore des œufs brouillés au soja accompagnés de fraises tagada. Tout allait bien. "Il ou Elle, va bien, ça pousse et j'ai une échographie prévue d'ici début juin, tu voudras venir ?" rendez-vous fixé depuis la veille d'ailleurs, là où le médecin lui a parlé de l'éventuelle possibilité de connaître le sexe du bébé s'il se présentait correctement lors de l'examen. Elle se mord les lèvres en redressant son visage vers le quadragénaire. "J'ai commencé à réfléchir à des prénoms, j'aimais bien Jack, William ou Nathan s'il s'agit d'un garçon..." elle soumet ses idées, à tout hasard même si elle sait l'allemande, qu'elle se réserve un droit de veto puisque c'est elle qui porte cette petite graine. "Matilda si c'est une petite fille, ou Emily-Jean." elle se dresse légèrement sur la pointe des pieds, autant que ses hauts talons le lui permettent en fait, le bout de son nez frôlait celui du sudiste. "Qu'en penses-tu ?" apaisée par la douceur de cette proximité dont elle n'avait plus eut l'occasion de jouir depuis le début de toute cette histoire et cette fois-ci sans alcool.

 « Alice ... » souffle-t-il entre ses lèvres comme s'il essayait de se convaincre de son ancien prénom. Lui qui l'avait toujours appelé Cameron semblait avoir du mal à l'annonce de cette nouvelle, trouvant même que son prénom usuel lui allait mieux. Mais Harper s'abstint bien de lui faire la remarque alors que la jeune femme poursuivait sur le ton de la confession.  « J'ai plus de mal à t'imaginer sans tes longues boucles blondes … une vraie petite GI Jane ! Tu devais être horrible à commander … »lâche-t-il. Bien qu'il l'avait déjà eu sous ses ordres -et ils en étaient venus plusieurs fois aux mains-, il ne s'imaginait pas un instant l'avoir sous son commandement du temps ou il servait sous les drapeaux. Trop compliqué. Sa main passait doucement sur le ventre de l'allemande, espérant sentir quelque chose de la part de la petite cacahuète qui grandissait en elle. Le flic avait tout à apprendre sur la grossesse et sur les enfants, à commencer par quel sens il fallait les tenir. Jusqu'ici, il les avait toujours évité comme la peste, jamais à l'aise lorsqu'il était en compagnie de ces derniers, ayant toujours l'impression de s'y prendre mal. Pourtant, à l'annonce de l'arrivée future de son enfant, Lee s'était senti apaisé et confiant, comme s'il avait franchi un cap dans sa vie et qu'au fond, tout ceci n'était qu'une conclusion normale dans la relation qu'il entretenait avec Cameron.  « Roh, arrête ! Il .. le bébé quoi ! J'ai pas vraiment de préférences … quoiqu'un petit barbu pourrait être drôle !» peste-t-il avec amusement en profitant du contact du corps de la mère contre le sien.  « Je ne raterai ça pour rien au monde ! » L'excitation le gagna doucement, ému de découvrir bientôt les premières images de leur enfant. Son regard se plante dans le sien, ne la quittant plus des yeux alors qu'il ne peut empêcher son ventre de gargouiller tandis qu'elle évoque des idées de prénom. Harper est déconcentré alors qu'une envie soudaine de lui happer les lèvres le prend, lui faisant perdre le fil de la conversation. Lee essaie de chasser ces idées malsaines de son esprit : l'allemande avait été plutôt claire quand il lui avait avoué à demi-mots son affection pour elle. Il se devait d'agir de la manière la plus naturelle possible et chassa son envie en déposant à nouveau un baiser sur son front.  « Jack, ça sonne bien. J'aime bien William aussi. Mais je dois t'avouer que tu as un coup d'avance je n'y ai pas réfléchi. Quant aux prénoms de femme, j'aime bien celui de ta mère. Erika Harper .. mouais, je sais pas. A quoi d'autre as-tu pensé ? La couleur de sa chambre ici ? La poussette que tu vas acheter ? » Un sourire étire son visage tandis que son envie de la serrer contre lui le reprend. Le flic préfère sortir de cette étreinte trop confortable mais qui le déconcentrait trop.  « Tu ne veux pas manger un morceau ? Après tout, tu m'as invité à dîner, je te rappelle et maintenant, on en a pour 4! » Voilà, des banalités, c'était très bien pour changer de conversation.

La belle lève les yeux alors qu'il se défait de leur étreinte, un léger sourire étire ses lippes alors qu'elle les mord. Elle y avait réfléchit, oui et non, c'est que depuis sa plus tendre enfance, quelques noms lui faisaient de l'oeil et comme toutes les petites fille, Cameron avait noté dans un coin de sa tête les potentiels prénoms qu'elle donnerait à ses enfants si elle en avait un jour. De sa gorge s'échappe un léger rire étouffé, non, la couleur de la chambre n'avait pas encore été décidée, mais elle savait qu'elle y mettrait des couleurs neutres, quand à la poussette, l'allemande n'en avait pas encore la moindre idée, un chose était certaine,ses parents se feraient une joie de le leur offrir. "Je préférerais prendre un verre, mais si tu as faim, fais-toi plaisir." non, l'allemande ne s'était pas embêtée à cuisiner tout un repas pour quatre personne dans le but de tout envoyer à la poubelle, la belle n'aimait pas le gâchis, mais l'appétit lui avait été coupée par le comportement de son père et aucune envie étranger typiquement féminine et hormonale ne la démangeait présentement, en tout cas, il ne s'agissait de rien de comestible ou de légal, le cannibalisme étant interdit aux Etats Unis. Avant de prendre place sur le plan de travail, l'ancienne militaire sortit une nouvelle assiette et des couverts qu'elle vint déposer sur l'îlot central de la cuisine, aux côtés des restes de leurs repas, elle finit même par se défaire de ses escarpins à hauts talons. Perchée sur le plan de travail près de l'évier, assise là, Cameron observait le quadragénaire se servir de nouveau une belle assiette. "Tu sais c'que je donnerais pour un verre de tequila ?" se plaint la belle en soupirant, résignée elle se saisit d'un verre à proximité et l'a remplis d'eau, s'en abreuvant sans grande envie. Tequila, après avoir prononcé ce mot quelques bribes de souvenirs lui vinrent en tête. C'était certes son alcool de prédilection, toujours était-il que la dernière fois qu'elle en avait consommé c'était dans son salon en compagnie de Harper. "Non, en fait, je pense que tu ne veux pas savoir ce que je donnerais pour un verre." l'amusement était perceptible dans sa négation, d'autant plus que les choses avaient plutôt mal tournées après cette soirée.

 « T'es sûre que tu ne veux rien manger?! » demande-t-il benoîtement alors qu'il se sert, haussant les épaules. Il trouve ça bizarre d'être seul à dévorer le festin que l'allemande avait préparé mais il a tellement faim que la question ne reste pas longtemps dans son esprit. Installé sur l'îlot central, Lee découvre les talents de cuisinière de son ancienne partenaire, étonné par ces derniers. Il était vrai qu'il avait eu droit il y a peu à un véritable festin en guise de petit-déjeuner mais n'en avait pas tellement profité. Les fois où ils se retrouvaient, soit ils mangeaient dehors, soit ils commandaient.  « C'est excellent... »poursuit-il la bouche pleine en pointant le plat de sa fourchette. Quand on en venait à la bouffe, Harper pouvait parfois se comporter en véritable goinfre et avait pour habitude de profiter de chaque plats comme si c'était le dernier. Aussi faisait-il honneur au plat de la blonde, ressassant dans son esprit la soirée désastreuse qui venait de se dérouler. On ne pouvait pas dire que le flic avait bonne impression auprès des parents Alden, et il espérait qu'ils n'en tiendraient pas rigueur à la fille, et ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable. S'il n'avait pas haussé la voix, ou s'il était laissé faire par le paternel, peut-être n'en seraient-ils pas là, et savoureraient-ils un bon dessert dans le salon, prétendant que tout allait bien. Terminant son assiette, Lee se leva et s'approcha de l'évier, venant se poster aux côtés de la future maman alors qu'il faisait couler de l'eau pour commencer une vaisselle sommaire. Il n'allait pas non plus rester les pieds sous la table et était loin d'imaginer Cameron en parfaite femme modèle des années 1950, à attendre que son conjoint ne finisse son repas pour le débarrasser, avant de lui apporter ses journaux et ses cigarettes tandis qu'elle ferait la vaisselle.  « T-t-t-t, n'y pense même pas, zéro alcool pendant neuf mois ! Ou 8 ? C'est quand le terme d'ailleurs ? » essaie-t-il de dévier la conversation alors qu'il se saisissait de l'éponge, sa curiosité piquée, mais essayant de mettre un peu de distance entre les deux adultes responsables qu'ils étaient. Peut-être que les femmes avaient des pics hormonaux pendant leur grossesse, mais les hommes y étaient sujets toutes leurs vies et Lee devait avouer que la compagnie de la blonde était loin de le laisser indifférent, même s'il jouait plutôt bien la comédie ou qu'il devenait professionnel dans la dissimulation de sentiments.   « Bon, ok. Dis toujours ... » abdique-t-il avec un air taquin, un sourire étirant ses lèvres tandis qu'il plante son regard dans le sien. C'était comme au casino, il ne pouvait s'empêcher de tenter une dernière chance.

Un hochement de tête horizontal pour confirmer à la masse qu'elle ne souhaitait rien avaler, c'est que toute cette histoire avait malmené ses nerfs si bien qu'il fut compliqué pour la jeune femme de cuisiner, elle s'était retenue de pleurer de nerfs à de nombreuses reprises. Les paumes humides et le cœur battant, Cameron n'avait eut qu'une hâte : que tout cela passe et finalement, ses craintes s'étaient confirmées. Quel abrutis ce papa, quelle idiote cette gamine impulsive au tempérament de feu. Attentivement elle observe le patrouilleur s'en mettre plein la panse, en un sens, elle se sent rassurée que sa cuisine soit finalement consommée et tout de même appréciée par l'un de ses convives, ainsi l'allemande n'aura pas passé un moment derrière les fourneaux inutilement. Il se lève, suivit par les prunelles de la blonde et entreprend de nettoyer son assiette et ses couverts, la sergente s'abstint de lui faire remarquer qu'elle laverait tout cela en même temps que le reste à la main, après tout, l'attention y était. "Plus une goutte d'alcool jusqu'à la mi décembre, le bébé devrait naître aux alentours du 10." elle a soupiré, résignée et elle détestait, mais la future maman savait qu'il s'agissait là de la santé de son enfant et pour cela elle était prête cesser tout ce qui pourrait nuire à sa santé. La cigarette, l'alcool, toute source de stress... Il l'amuse, avec l'éponge dans une main et une assiette dans l'autre et ce truc qu'il dégage, comme s'il s'efforçait au maximum d'envoyer au loin son esprit, de ne pas se montrer trop présent. Étrange petit manège. Il cède à la curiosité, l'allemande ne peut s'empêcher de lâcher un rire alors que ses doigts détachaient les deux pans de tissus noués sur sa poitrine. Elle, tend son bras afin de couper le filet d'eau qui coule dans l'évier et se penche légèrement dans sa direction. "Je donnerais jusqu'à ma voiture pour pouvoir boire encore un putain de verre de tequila avec une goutte de jus d'orange et un filet de grenadine." l'ancienne militaire l'attire légèrement à elle, ce n'était pas exactement ce à quoi elle pensait quand elle parlait de donner n'importe quoi pour avoir une dernière chance de consommer ne serait-ce qu'un bouchon de son alcool de prédilection, ou bien même un alcool quel qu'il soit jusqu'au terme de sa grossesse, mais elle ne pouvait pas formuler sa pensée profonde par simple soucis de correction. Politiquement correcte la gosse. Cameron s'est redressée, refermant l'emprise de ses doigts sur la chemise de Lee et tout en l'attirant un peu plus a elle pour déposer sur les lèvres du quadragénaire un baiser. "Je te le rend, je crois que tu en as besoin tout autant que j'en avais besoin quand tu me l'as volé." à l'annonce de sa grossesse, matinée tout aussi chaotique que ce repas avait pu être, il avait plaqué sa bouche contre la sienne, même si la blonde semblait ne pas s'en être formalisée sur le moment, elle ne l'avait en rien oublier. Funambules sans filet.

[color=darkgoldenrod]  « Ta voiture pour une Tequila Sunrise ?! » s'esclaffe-t-il alors que son sourire s'étire sur ses lèvres et qu'il ne peut s'empêcher de pouffer de rire. Lee ne s'était jamais lassé de se moquer de la voiture de l'allemande -qui roulait en New Beetle- saisissant chaque occasion pour lui rappeler qu'il s'agissait de la voiture de Barbie. Alors oui, si elle avait roulé comme sa bande de potes quadragénaires dans des Aston Martin ou dans des muscle cars bien américaines, là, il se serait incliné, mais pour une New Beetle, jamais ! Si jamais c'était tout ce qu'elle valait à ses yeux, alors sans doute la blonde avait-elle raison, et qu'elle ne devait pas être très loin de la vérité, en tout cas aux yeux du sudiste. Mais il se laisse attirer, ne réagissant pas, perdant vite de sa verve et de sa fierté, ne comprenant plus vraiment ce qu'il se passe. Instinctivement, ses mains reposent la vaisselle au fond de l'évier tandis que son regard se perd malencontreusement sur la gorge dévoilée de la mère de son future enfant, les pans de sa robe laissant entre apercevoir son soutien gorge. Après tout, le quadragénaire ne restait pas moins un homme, et comme tous ces derniers, la simple vue d'un centimètre carré de peau dénudée suffisait à cesser l'irrigation en sang de son cerveau. L'ancien combattant déglutit difficilement, son regard acier se perdant dans celui de l'allemande alors que cette dernière attire ses lèvres contre les siennes d'une main de maître pour lui voler un baiser. Les bras posés sur le comptoir, il ne réagit pas à ce dernier, pris de court par l'insolence de la future mère qui savait très bien quel effet ce genre d'action aurait sur lui. Malgré tout, il savoure la fugacité du moment, le goût de ses lippes parfumées et se surprend même à fermer les yeux un court instant, se laissant complètement aller. Alors il l'observe la toiser de toute sa superbe, savourant son moment de supériorité sur l'ancien combattant. Ses yeux parcourt frénétiquement ses orbites alors que son rythme cardiaque s'est accéléré et que son esprit semble fuser de mille pensées. Il s'imagine un petit ange à ses traits sur son épaule qui lui intime de ne pas répondre et de rabrouer proprement la blonde afin de ne pas envenimer la situation mais il balaie sèchement et rapidement ce dernier d'un revers de la main. Harper cède à ses plus basses pulsions et ses mains vigoureuses écartent vivement les cuisses de l'allemande pour venir se loger entre elles, attirant finalement son visage au sien, ne laissant pas l'attaque impunie. A quoi joues-tu?! se surprend-il à penser alors qu'il semble complètement se laisser aller. Lee avait redouté ce moment depuis qu'ils s'étaient retrouvés seuls et avait craint de se retrouver dans cette situation, s'étant promis de ne pas se laisser aller. Pourtant, il jouait l'égoïste, et comptait bien profiter jusqu'au bout de cet instant, ne pensant encore une fois pas aux conséquences, comme si après tout, tout ceci n'était que l'aboutissement logique de leur « petit » écart. Harper finit par se séparer à contrecoeur de leur étreinte.  « Tu es sûre ? »demande-t-il maladroitement, les yeux fermés, ne parvenant pas à mettre des mots sur ce qu'il ressentait, le petit ange faisant son retour sur son épaule ...

Ses cuisses se referment sur les hanches de Lee alors qu'elle se laisse emportée dans ce nouveau baiser enflammé, son palpitant sur le point de défoncer sa cage thoracique jusqu'à ce qu'il se retire, reprenne ses lèvres, les yeux clos et qu'il soulève une question pour le moins essentielle. Etait-elle sûre de ce qu'elle faisait, voulait-elle réellement céder de nouveau à la tentation. De sa langue, l'allemande humidifie ses lèvres, peinant à ouvrir ses paupières pour observer le visage de son partenaire, le souffle court. "Hé bien..." commence t-elle d'une voix douce, parce qu'elle craignait la blonde, qu'ils ne soient amenés à s'adonner à ce genre d'activités à chaque fois qu'ils se verraient, elle se refusait de n'être réduite qu'à cela, une occupation de lundi après-midi pluvieux, un 5 à 7 distrayant, un malheureux accident. "J'en ai envie." dit-elle en souriant faiblement, glissant ses mains du cou de ce dernier jusque ses joues, le ramenant vers elle doucement, le capturant de nouveau de ses jambes. "Mais je sens que quelque chose te perturbe et je n'arrive pas à mettre le doigt dessus..." avoue t-elle en cherchant à capter le regard du patrouilleur, de ses pouces elle caresse la repousse de sa barbe. Ils semblaient avoir vécus tellement de choses, trop rapidement, les présentations désastreuses de ce soir en faisaient partie. Bien entendu que ses parents avait eut vent de ce coéquipier avec lequel leur fille s'entendait à merveille, mais jamais ils ne se seraient doutés qu'elle en tomberait enceinte. A peine avaient-ils eut comprit que leur amitié pouvait représenter plus que ce qu'ils ne s'étaient jamais imaginés qu'elle attendait son enfant, comme ci la vie elle même avait décidé de forcer les choses. Cameron commençait même à réfléchir sur leur situation, s'était demandé si elle n'installerait pas des appartements au sein même de osn grand manoir afin que Harper et elle puissent y vivre dans le but d'élever ensemble cet enfant. Troublée, bien évidemment qu'elle l'était, peut-être même autant que son malheureux amant. "J'ai pas envie que tu penses qu'il n'y a que ça entre nous, j'veux pas que tu t'attende à ce que... Qu'on... Tu sais, qu'on passe notre temps à..." et elle s'enerve, incapable d'extérioriser le fond de sa pensée par crainte de ne pas employer les bons mots, d'être maladroite. Alors elle s'excite, toute seule l'allemande. "Ca avait l'air beaucoup plus simple, avant." avoua t-elle finalement dans un soupire. Là elle se surpris à se demander ce qui avait bien pu changer depuis la fameuse nuit de la conception de l'alien dont elle était l'hôte.

Le souffle coupé, la respiration haletante, il attend le couperet tomber, n'étant même pas sûr de vouloir affronter la réalité. Harper semble se satisfaire de leur petit nuage mais au fond de lui, quelque chose souhaite plus, même s'il refuse de l'avouer. Le quadragénaire est certainement effrayé de ce qu'il peut ressentir, terrorisé de ressentir à l'égard de sa collègue bien plus que de simples sentiments purement professionnels et amicaux. Pourtant, une autre part de lui espère que les choses différeront et il ne peut empêcher un sourire d'étirer ses lèvres lorsque Cameron finit par lui avouer qu'elle le désire, avant de se fourvoyer dans des explications pas forcément très compréhensibles, ni convaincantes. Une certaine satisfaction le prend lorsqu'il constate avec soulagement que l'allemande semble au moins aussi paumée que lui, ne sachant trop sur quel pied danser. Il est vrai que tout ceci allait peut-être un peu trop vite, du moins du goût de l'ancien combattant, et il fallait avouer que lui faire un enfant n'était peut-être pas le meilleur des commencements possibles pour débuter une relation amoureuse. Mais ils étaient devant le fait accompli, et devaient désormais se comporter en adultes responsables et assumer les conséquences.  « Je sais. » lui répond-il simplement alors que le bout de ses doigts vient saisir son menton, amenant son regard à croiser le sien. Sa voix se veut rassurante, presque paternelle. Après tout, c'est lui le plus âgé du couple, mais n'est pourtant pas forcément du genre à agir avec sagesse.  « Ce n'est pas ce que je pense. C'est juste que je ne veux pas gâcher tout ça. Parce que tu le mérites. Parce qu'il ou elle le mérite aussi. » souffle-t-il alors que sa main s'échapper de sa cuisse pour venir se poser sur ses reins.  « J'ai envie de faire les choses bien, sauf que ..» Le regard d'acier du sudiste évite soudainement celui de la future mère, se perdant sur la fenêtre de sa cuisine.  « .. sauf que je ne sais pas par où commencer. » confesse-t-il lamentablement. Tellement habitué aux passades et aux amourettes, l'ours mal léché avait probablement oublié, ou n'avait peut-être jamais su, ce qu'évoquait une relation sérieuse, ni comment éviter de foirer les choses comme il avait l'habitude de le faire.

Par où commencer ? Là était tout le nœud du problème. Les choses s'étaient déroulées d'une drôle de manière entre les deux anciens militaires. Le savoir aussi désemparé qu'elle pourrait l'effrayer et pourtant Alden ne s'en sentait que plus rassurée, elle n'était pas seule, jusqu'au bout il serait à ses côtés, même quand il s'agissait d'une grossesse non désirée. Ses yeux scrutaient les traits du quadragénaire. "J'en ai pas la moindre idée." avoua la jeune femme dans un soupire, résignée. C'était là la stricte vérité, elle n'avait besoin de rien et leur enfant semblait péter la forme et s'amusait à faire subir à son hôte d'affreuses sautes d'humeur. Sa main gauche posée sur son torse, son pouce caressait doucement le tissus de sa chemise. Cameron ne cherchait pas à capter le regard du patrouilleur, préférant pour le moment le laisser se perdre dans ses pensées, peut-être réussirait il à y mettre de l'ordre. Avait-elle ne serait-ce qu'imaginé qu'ils en arriveraient là un jour, le simple fait de partager plus qu'un casier au commissariat ou un passé de militaire. La situation la dépassait, la sergente n'était pas même certaine d'être capable d'élever convenablement un enfant, parce qu'en regardant en arrière elle se voyait plus jeune, sauvage et indomptable. Leur enfant serait-il de ceux-là ? Une forte tête ingérable ? Un instant la blonde ferma les yeux, espérant qu'il n'hériterait pas de son caractère. La jeune femme s'est penchée en avant, collant sa tempe contre la joue rugueuse de l'ours mélancolique alors que sa main droite se baladait dans le dos de ce dernier. "Tu l'aurais cru ?" elle s'est redressée, a levé le nez dans sa direction en l'obligeant à la regarder. "Si on t'avait dit que... Qu'on allait vivre tout ça ?" les prunelles plantées dans l'acier des siennes, elle le cherche, parce qu'il semble encore occupé par les pensées qui lui chamboulent l'esprit tout autant que le sien. Elle le secoue légèrement, resserre l'emprise qu'exercent ses cuisses contre le bassin de Lee afin d'attirer son attention.