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 I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan

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Message () Sujet: I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan   I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan EmptySam 11 Mai - 15:43


Hera Charming

Nom complet : Tu aimerais. Un roman. Un poème. Un opéra, en cinq actes et trois corps de ballets. Savamment articulés autour de sa mère, de son père, de tout ce qu’il y a entre les deux. Des racines si profondes. Des espoirs si volatiles. Des secrets cachés dans les pans de l’univers. De ce qui fait d’elle. Ce qu’elle est. Ce qu’elle n’est pas. Ce qui fait elle. Mais non. Pas aujourd’hui. Pas ici. Personne n’a ce genre de temps. Mais surtout. Tout le monde s’en fout. Elle en premier lieu. Tout ce que tu as besoin de savoir. C’est là. Sur le bristol blanc. Sur le badge gris. Sur le cadre doré. Ces quelques lettres. Un peu trop noires. Hera. Charming. Tu n’as pas besoin d’en savoir plus. Pour murmurer à toute allure entre collègues dans les toilettes de l'hôpital. Pour gueuler ta rage sur un jeu de fléchettes dans le bar du coin de la rue. Pour chouiner devant ton avocat pour "licenciement abusif". Autrement, contente-toi de l’appeler Docteur. Âge, lieu de naissance :  Expulsée de l’utérus à Miami. Trente ans (depuis dix-huit ans.) Nationalité, origines : Américaine, puisqu’il le faut. Ethiopienne. Là-bas. Tout là-bas. Emploi, situation financière : Chirurgienne digestive au rabais. Starlette des programmes télé matinaux. Toute nouvelle Directrice du Mercy Hospital. Chevalier de l’Apocalypse avéré. Moins d'argent que tu ne l'imaginerais. Statut civil, orientation sexuelle : Dévoreuse de tout. À Miami depuis : De retour il y a un mois. Traits de caractère : Mercuriale. Esthète. Ambitieuse. Hypocrite. Fantasque. Mauvaise Foi. Talentueuse. Premier degré. Cassante. Econome. Seule. Technophile. Superstitieuse. Jalouse. Bonimenteuse. Droguée. Peut sauver ta vie sur douze centimètres. Statisticienne. Croit à la robotique. Avare. Dominante. Analytique. Féroce. Minutieuse. Exigeante. Obsessionnelle. Dépressive. Amère. Angoissée. Brisée. Corrompue. Groupe : WORK.



we don't deserve happy endings
- Née dans les quartiers défavorisés d'un Miami en pleines émeutes raciales. Mère infirmière. Père fantôme. On lui a appris à cracher sur les flics et repérer de la coke mal coupée.
- Accorde un soin très important à son apparence. Ses tenues et les maquillages qui les accompagneront sont prévues le dimanche soir pour l'ensemble de la semaine. Ses perruques sont brossées avec amour et portent le nom de tous les présidents démocrates élus. Ses rides sont méthodiquement combattues par des crèmes affreusement chères et des injections renouvelées probablement trop souvent. Ses pieds ne tolèrent qu'un minimum de dix centimètres. Ca fait trois ans que sa tenue d'enterrement, une robe portefeuille Givenchy impeccablement taillée, trône au fond de son dressing, juste à côté de la robe Vera Wang vintage qu'elle n'a aucune intention de porter ("on ne sait jamais").
- Se lève tous les jours à quatre heures trente du matin. Bois son café, noir, et fume sa clope, Vogue, sur son balcon.
- Ne prend que des douches bouillantes, qui durent un temps révoltant.
- Boit probablement trop de vin rouge. Et ne devrait encore plus probablement pas l'utiliser pour faire descendre ses anxiolytiques.
- Se lave toujours les mains comme si elle se brossait pour opérer. Au point d'avoir des plaques d'irritation régulièrement sur ses avant-bras.
- Va à l’opéra pour dormir.
- Possède des dossiers nominatifs sur l'ensemble du personnel de l'hôpital. A facilement tendance à faire ami-ami avec certains d'entre-eux pour obtenir des informations compromettantes sur d'autre. Divise pour mieux régner.
- N'a plus tenu un scalpel en main depuis plusieurs mois. Ses mains tremblent terriblement quand elle y pense.
- Elle a fait faire sur mesure des blouses blanches par la Maison Chanel.
- Elle vit actuellement de air bnb en air bnb en attendant de trouver l'endroit qui lui conviendra.
- Très investie dans le quotidien du Mercy, en particulier sa gestion financière. Elle a pour philosophie que la fin justifie les moyens et qu'il n'y a pas de place pour les sentiments individuels quand on travaille à une aussi grande cause que le développement d'un hôpital.
- A vu son salaire diminuer drastiquement en débarquant à Miami, elle a encore du mal à ajuster son train de vie à cette réalité. Philanthrope reconnue, elle est un habituée des galas de charité et autres expositions mondaines.
- Séductrice vorace, elle ne conçoit pas de limite morale à distinguer le terrain privé du terrain professionnel.

(spoiler alert : chronologie)

- A étudié à Miami, pour finir parmi les cinq meilleurs étudiants de sa promo. N'a jamais hésité en plus de son travail acharné, à tricher, mentir et manipuler pour obtenir ce statut très convoité.
- Elle y rencontre sa seule et unique peine de coeur. Elle noiera ses conceptions romantiques dans ses études et ne se considérera plus jamais digne d'être profondément aimée.
- A commencé sa formation chirurgicale au Mercy Hospital, devenant chef des internes lors de sa troisième année. Maniaque et organisée, elle fut un leader tyrannique et sans pitié, particulièrement efficace cependant.
- Très compétente et reconnue dans son milieu, elle s'est vue offrir une place dans une clinique privée de Los Angeles au moment même où un poste de résidente en digestive lui était assuré dans l'année qui suivrait.
- Attirée par le gain, elle a suivi le chemin du privé. Excellant dans des interventions sans risque, son charisme et le soin porté à son apparence ont poussé les administrés de la Clinique à la sélectionner comme une des représentants médicaux médiatiques. Elle commence à apparaître au premier rang des photos officielles.
- Corrompue par les conférences sponsorisées et les partenariats de firme, sa présence au bloc opératoire se raréfie avec les années. Elle s'expose en colloque privés et dans les talk-shows matinaux où elle sert de caution aux informations médicales bas de gamme et aux promotions industrielles. Sa réputation est croissante et impeccable à des yeux extérieurs.
- Elle est diplômée d'une formation accélérée en marketing et gestion économique à la USC.  
- Elle finit par réaliser qu'elle a perdu la main, que son manque de pratique cause des erreurs dans ses interventions et que ça ne va pas en s'arrangeant. Moins elle ne s'exerce, plus elle angoisse de retrouver sa blouse stérile. Et plus elle angoisse, moins elle accepte de participer à des opérations. Elle tente une fuite en avant.
- Ses statistiques en chute en libre, elle fait bonne figure aux yeux du public. Elle finira par falsifier des rapports d'études pour endiguer l'hémorragie, poussée par la pression du conseil d'administration.
- La Clinique finit par lui poser un ultimatum alors que ses agissements deviennent vraiment trop visibles. Elle est contrainte de retourner à Miami, où un poste de Directrice du Mercy Hospital lui est délivré par les administrés dont le groupe finance plusieurs hôpitaux dans le pays. Cette situation lui donne littéralement envie de mourir.
- Présente à Miami depuis quelques semaines, elle peine à trouver ses marques.
 

Pseudo/prénom : Cardamome. Âge : 22 ans. Où as-tu connu le forum ? Bazzart. Crédits photos : Lux Aeterna. Avatar : Viola queen Davis. Type de personnage : complètement inventée. Un petit mot ? pus.
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Message () Sujet: Re: I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan   I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan EmptySam 11 Mai - 15:44




a little bit of heaven, a little bit of hell
L’épiderme.

« Mes chers collaborateurs,
Vous ne me connaissez pas. Et pourtant. Je me sens déjà comme votre amie. Et c’est un si grand honneur. De pouvoir me tenir aujourd’hui. En tant qu’alliée.
Devant vous. Les femmes et les hommes d’exception. Les petites mains gantées de Dieu.
Certains me connaissent peut-être. De mes quelques apparitions télévisées, sans doute. Les plus fouineurs savent déjà que j’arrive tout droit de Los Angeles. Que j’y ai été chirurgienne. Et que j’y ai co-développé un des centres de pointe en chirurgie robotique de la côte Ouest. Mais ne nous attardons pas sur ces détails. Je ne suis pas ici pour dérouler mon CV. Parce que. Avant ça. Avant tout. J’étais ici. Des vôtres.
J’ai été formée à vos côtés. C’est parmi vous, que la jeune Hera est devenue Dr. Charming.
J’ai la voix qui tremble, veuillez m’en excuser. C’est… un grand moment pour moi.
Laisser derrière les gadgets et les artifices. Les cliniques privées. Les patients « sélectionnés ».
J’ai voulu et par chance, quelle chance !, j’ai pu.
Revenir aux sources. A l’essentiel.
C’est avec vous que j’ai appris à aimer la médecine. Et je veux maintenant la faire grandir, de la même façon.
Pour et par vous.
Tous.
Que vous teniez un scalpel, une perfusion, un balai ou une main. Vous êtes ici chez vous.
Chez nous.
Je me veux absolument accessible. J’attends vos requêtes le plus rapidement possible.
Je ne veux pas perdre de votre temps.
Je ne suis pas de ces directeurs, cloîtrés dans leur bureau. Aveugles, sourds. Et surtout muets, devant les conseils d’administrations.
Je veux être à vos côtés. Sur le terrain.
Je veux que vous puissiez me croiser dans le couloir des consultations. Je veux que vous n’hésitiez pas à me demander un avis au bloc opératoire. Je veux que nous passions des nuits de gardes, ensembles, égaux.
Je veux connaître vos prénoms.
Et j’espère.
Oui. J’espère. Que vous m’appellerez par le mien. »


Un large sourire sous le rouge à lèvres.
Les applaudissements qui battent ses tympans.
Alors qu’une humidité émue effleure ses faux-cils.
Qu’une roseur orangée mordille ses pommettes.
Un mot à ses pensées.
Un seul.
Bullshits.



La moelle épinière.


Elle est là. La mère.
Plantée bien au milieu de la cuisine étriquée.
Dans son éternel peignoir de fausse soie rose.
La hanche contre le comptoir irréversiblement taché.
Un journal chiffonné sous ses yeux vaguement cernés.
Ses longues tresses cascadant dans un rayon de soleil jaune pâle.
Les petites jambes d’Hera. Battent dans le grand vide sous l’unique chaise pressée contre la petite table qu’une bible calée sous un des pieds empêchait d’être trop bancale.
Le matin coule contre les vitres craquelées.
Lent et poisseux.
Comme si on pouvait déjà sentir.
Les haleines difficilement mentholées. La tiédeur de la pollution sur le bitûme. La graisse bouillante des hot-dogs.
Comme si on savait déjà.
Que cette journée serait aussi merdique de les précédentes.
- Bordel. V’là encore des gosses crevés dans un accident d’bagnole…
Le timbre porte une paisible indignation.
Ces quelques crépitements entre les octaves bas. Qui disent que c’est pas juste. Mais que c’est comme ça. ‘Voyez ?
- A l’hosto… Ah bah ouais… ‘peuvent  quand même rien foutre d’bien…
Comme une ponctuation. Le petit bruit énervant et humides. Des gorgées qui sirotent Hera.
- …j’suis sûre c’est Whetterby qu’était ‘core bourré pendant sa garde…
Whetterby.
Légende urbaine. Monstre sous les matelas. Croquemitaine en blouse blanche.
Dr. Whetterby.
Chirurgien. Planqué des urgences. Erreur médicale sur patte.
Ennemi personnel et définitif de son infirmière de mère.
Hera n’avait que trop entendu ce nom. Ce mot. Puisqu’à force elle l’avait intégré couramment à son langage. Ne comprenant pas pourquoi tout le monde riait quand elle traitait Adam Dangros de Whetterby quand il la poussait dans la cour de récré.
Qu’à cela ne tienne. Ils riaient beaucoup moins quand elle avait envoyé le petit Adam à l’infirmerie en écrasant son crâne contre un évier d’acier par un croche-pied habile à l’entrée des toilettes.
Et c’était bien tout ce qui comptait, songeait-elle en croquant dans le muffin caoutchouteux qu’elle venait d’extraire de son emballage plastique.
- L’monde a encore bien du souci à s’faire si on attend des chirs qu’ils d’viennent compé…
- ‘Man.
Pas besoin de question. Pas de besoin de mots, vraiment.
Hera tendait impérieusement son bol, vidé jusqu’à la dernière goutte de café boueux, droit vers le visage placide de la mère.
Une fois, deux fois, qu’elle cligna des yeux. Pas vraiment troublée.
Laissant ses pupilles couler depuis la cafetière à moitié remplie jusqu’aux traits durs du visage de sa rejetonne.
Mmh.
- Un bol l’matin, on a dit.
- Mais j’veux plus !
- Y’a c’qu’on veut. Y’a c’qu’on a. Et toi ce qu’t’as c’est un bus qu’tu vas rater si tu t’bouges pas.
- Mais…
Les sourcils se haussent. Les yeux s’élargissent.
La gamine a déjà bondi de son siège et décampé.
Regardant le bol d’un vert anis fendillé. Elle sort lentement une cigarette des tréfonds douteux de sa robe de chambre. La fait flamber d’une cigarette graisseuse extirpée du monceau de petits objets inutiles accumulés par-dessus le micro-onde.
Sept heures vingt-deux.
Elle aussi était en retard.
Fuck it.
Un nuage bleuâtre envahi la cuisine. Empuanti déjà la moquette pourpre.
Elle inhale.
Elle exhale.
Apprécie l’amer et le nocif, le goudron qui titille ses cordes vocales et sa moralité.
La nicotine commence sa lente valse entre ses neurones. L’ombre des sourires contractent ses commissures.
Son regard retombe sur le bol remplit à ras-bord que sa fille vidait chaque matin sans exception.
Noir. Pas de sucre, pas de lait. Pas de fun. Noir.
Les lèvres rectilignes. Les rides de son front un peu trop creusées.
Elle expire une nouvelle bouffée.
Avec un marmonnement.

- T’es vraiment une gosse bizarre…


L’arachnoïde.

La nuit s’engouffre dans les rangées.
Tiède et pénible.
Tache les livres engoncés.
De bleu. De mauve. D’attente.
A la table. Longue et laquée.
Des respirations alourdies. Des phalanges engourdies. Des gouttes de sueur.
Plic, plic, plic.
Un peu comme des larmes. Qu’aucun des deux n’oseraient verser.
- Rappelle-moi pourquoi je me chie ma vie sociale pour ça ?
Elle chuchote.
Mais c’est comme une bombe nucléaire qui désintègre le silence.
Les deux silhouettes, sous les lumières troubles. Cachées derrière des tas passablement effrayant de bouquins. Certains ouverts avec espoir. D’autres refermés avec rage.
Ils n’étaient encore ici que parce qu’Hera avait aperçu l’antique bibliothécaire du campus et leur très marié professeur de biologie échanger de fort peu discrets comportements ritualisés précédant l’acte reproductif pouvant ou non inclure des modifications des caractères sexuels secondaires. Et qu’elle avait eu l’intelligence, ou la mesquinerie selon le point de vue de protagoniste choisi dans cette histoire, d’utiliser cette information pour obtenir un pass nocturne à ce sanctuaire de l’étude.
Et ils devaient considérer ça comme un privilège.
Vraiment ?
Des feutres à l’agonie sur des schémas à demi terminés. Des cartes flash vomies en arc-en-ciel conceptuel sur le sol. Leurs mains comme des araignées pressées sur ce champs de bataille. Leurs visages qui se répondent en exténuation. Leur voix enraillée. Symphonie de la lassitude.
- Déjà, t’es pas seule.
Il n’a pas relevé les yeux de sa copie. Continue de consigner à l’infini les détails de la vascularisation mésentérique.
Il pourrait être tout à fait cassant.
Mais quelque chose d’amusé, quelque chose d’amoureux, rend ses mots moins aiguisés.
- Ensuite, fais pas genre de chouiner, tu vas encore taper un score pendant que nous, pauvre petit peuple, on va galérer avec la moyenne.
- Ouais. Ca je sais.
Claquement de langue.
Mouvement de la main qui écarte les détails inutiles.
- Mais. Pourquoi on fait tout ça.
La question reste là. Suspendue. Au milieu de la poussière et du clignotement incessant du détecteur de fumée.
Il pose son stylo. Lentement.
La regarde.
Ses prunelles noisette. Ses boucles emmêlées.
Déconcertés.
- Bah. L’amour des gens et de l’aide et de…
- Tu m’as déjà bien r’gardée ?
Oui.
Il la regarde.
Elle croise ses bras.
Les bracelets accumulés à ses poignets minces tintent. Doucement.
- Bah. J’sais pas. Quand t’étais gosse. Tu disais quoi ? De quand tu s’rais grande ?
- Médecin.
Ils hochent la tête.
Chorégraphie bien trop connue.
Souvenir standardisé. Répandu dans leurs rangs comme un vaccin obligatoire.
Une révélation de l’ordre divin qui les avaient forcément frappée, petits moines anatomiques.
Il pose un coude sur la table. Son menton dans sa paume.
Laisse le silence se développer encore un peu.
Avant de faire éclater la bulle.

- Et tu répondais quoi, quand on t’demandait pourquoi ?

Elle regarde.
Sa mâchoire découpée par les lueurs ocres.
Ses cils un peu longs qui jouent contre ses pommettes.
Ses sourcils arqués par la curiosité.
Sa pomme d’adam gonflée à chaque inspiration.
Sa posture pleine d’intérêt.
Son plastron avancé vers elle, sous le t-shirt trop large.
Son biceps. Qui émerge des manches découpées aux gros ciseaux.
Son triceps. Son premier radial. Son grand palmaire. Son fléchisseur commun superficiel.
Sa radiale. Son ulnaire.
Son arcade palmaire superficielle.
Non, elle ne les voit pas.
Mais elle les regarde.
‘Voyez ?

- Le sang et l’argent.

Pause.

- C’est les deux trucs que j’aime dans la vie.


L’insula.


L’odeur intime.
Des dissections.
Le parfum révoltant.
De la viande crue. De la mort. De la putréfaction.
Le souvenir âcre.
De ce qui viendra. Ce qui est passé.
Ca traîne. Dans l’air. Sur le latex.
Ca infiltre. Les fibres de leurs cheveux. Les pores de leur peau.
Ca éclabousse.
L’innocence. L’humanité. La normalité.
Cette puanteur.
Son chanel numéro cinq à elle.
La blouse mal fermée. La lame usée du scalpel.
Son masque presque incrusté à l’arcade de son nez.
Devant elle, un livre ouvert. Gigantesque et merveilleux.
Un réseau routier, une plomberie cabossée, des tractions et des poulies.
Un monde, pelé, couche après couche. Un univers, découpé, excisé, démêlé.
Un corps.
Sans nom. Sans identité.
Elle l’avait appelé Whetterby.
Ca rendait toujours l’idée plus facile.
Elle fouille, elle trouve, elle consigne.
Elle ne prend plus la peine de retirer ses gants pour écrire dans son petit carnet.
Parce que ça faisait deux heures que les autres étaient partis.
Parce que plus personne n’était encore là pour lui jeter des regards curieux.
Parce qu’elle n’avait pas de temps à perdre.
Parce que qui s’en foutait de quelques traces de sang et de bile sur le coin d’une couverture.
Parce qu’au fond, elle espérait graver au sein des pages un peu de cette odeur, si étrange, si merveilleuse, qu’elle n’avait dû apprendre à aimer.
Soudain, le claquement répétitif de talons aiguilles ne la fait pas sursauter. Mais c’est tout comme.
Figée par-dessus Whetterby, son poing logé quelque part sous ce qui lui servait fut un temps de côlon gauche, elle n’a pas besoin de lever la tête de ses entrailles pour savoir qui venait de se poster à l’entrée du laboratoire d’anatomie.
- Merci.
Angela McCarty.
Blonde plastifiée pour le quidam de la rue.
Grande héroïne du futur de la médecine pour leur professeur de de physiologie.
Dr. McCunty pour l’ensemble de leur promo.
Elle disait s’en ficher.
Elle montrait qu’elle s’en fichait.
S’il est difficile d’arriver au sommet du Tableau, il est impossible que ça se fasse sans qu’on ne veuille votre très littérale mort.
Angela le savait. Tout le monde le savait.
Mais.
Sous les néons crus. Parmi les cadavres déchiquetés.
Son teint impeccable ne masquait par le battement soucieux de ses narines. Le mouvement lancinant de la paranoïa injectée dans ses globes oculaires. Les creux poudreux où elle avait précipitamment écrasé ses sanglots.
Sa grand-mère était décédée.
D’une façon complètement horrible, piégée dans les cabines d’un centre commercial qu’un incendie avait ragé. Elle avait fait les gros titres toute la semaine.
Tout le monde l’avait su, très vite. Tout le monde était venu lui demander si elle comptait rater des cours, encore plus vite.
Personne ne lui avait vraiment présenté de condoléances.
- Merci pour tes notes !
Elle s’est raclé la gorge. A pris un ton enjoué qui ne lui allait pas du tout.
Elle a posé le classeur noir si reconnaissable de la Charming sur le bureau de l’assistant.
Revenue sur ses pas. Sans un bruit.
- J’ai pu… j’ai pu corriger plein de cours…
Elle reste là, plantée. Les mains entre ses fesses et les portes battantes.
Son regard hésitant entre Hera, toujours afférée, et les bocaux opaques où flottaient de depuis si longtemps des questions sans réponse.
Le silence et le vide et l’attente.
Et le petit bruit métallique des coudes d’Hera contre la table.
Enfin, elle relève l’échigne.
La regarde, cette poupée fendue par la tristesse et l’épuisement.
Elle serre les lèvres.
Les tord en un sourire radieux.
- De rien.
Et voilà.
Elles n’ont rien de plus à se dire.
Angela hoche la tête, visiblement déjà ailleurs.
Elle a glissé un pied vers la sortie. Lui a déjà tourné le dos.
Ses mots. Elle les laisse en suspension derrière elle.
Comme si elle pouvait s’enfuir avant qu’Hera ne les reçoive. Comme si elle pouvait prétendre ne jamais les avoir prononcés.
- Ca fait du bien d’avoir de vrais potes ici.
Hera est déjà retournée. Entre l’intestin grêle et le psoas.

Le faciès impassible.

Oui.
Ca faisait du bien.


Le vertex

Tout en haut du tableau.
Charming, H.
Les lettres serrées.
Immanquables. Imposantes.
Calligraphiées majestueusement.
Brodées à même le destin.
Par-dessus la plèbe et ses espoirs.
Au bord de son champs de vision.
Angela qui chiale.
Si loin, si bas.
Les gens chuchotent leur surprise, masquent à peine leur ravissement.
Si étonnant, vraiment.
A croire qu’elle n’a même pas étudié.
Tout faux. Si faux.
Idiote.
Hera serre la main de Matt. Fort. Si fort.
Ignore son regard perçant.
Qui se mêle à celui d’Angela.
Braqués contre sa nuque.
Elle sourit.
Largement. Férocement. Inévitablement.
Oui.
Ca devait être bien d’avoir de vrais potes ici.
Mais c’était encore mieux.
D’être tout là-haut.


L’artère coronaire gauche.


Il y a un bruit au loin.
Comme un coup de fusil.
Un pétard qui explose.
Une canette qu’on écrase contre une benne à ordure.
Elle fronce les sourcils.
Etrange.
Au-dessus, la nuit.
Recouvre le parebrise.
En-dessous, les sièges éraflés de sa voiture.
Exulte le cheeseburger tardif et le sapin désodorisant.
Ses poings contre le volant. Ses épaules crispées.
Il la regarde.
Elle le regarde.
Sa voix est morne.
- Est-ce que tu viens de me briser le cœur ?
Ah.
C’était peut-être ça.
Le bruit.
- T’es trop…
Dysfonctionnelle.
Intense.
Folle.
Rafistolée.
Mauvaise.
Bizarre.
Elle.
- … Trop.
Elle a beau réfléchir. Se rappeler. Des schémas. Des fiches. Des organigrammes.
Elle sait pas. Pour la première fois. Elle sait pas.
- J’peux pas.
Elle a pas de synthèse pour ça. Pas de résumé.
- J’peux plus.
Ca se surligne pas au jaune fluo, un cœur cassé. Ca se prescrit pas d’aspirine cent vingt-cinq milligramme, quatre fois par jour. Ca s’anagramme pas, pour mieux retenir, pour que ça vienne plus vite.
Non.
Ca se respire. Ca se subit.
Ca vous mord. Ca vous brûle. Ca vous écorche.
Ca saigne, ça pique, ça coule.
Ca tombe, ça tombe, ça tombe. Et vous avec.
La gueule au sol, les larmes sur les joues.
Les ongles dans les paumes.
Ca vacille. Ca tangue. Ca submerge.
Abruti. Idiot. Merdeux.
Ca fait mal, bordel.
Conne. Conne. Conne.
Ca fait si mal.


Le lobe droit du foie.


Les heures s’accrochent à ses cheveux. Collantes et sirupeuses. Les secondes dégoulinent. Sur ses joues. Au bout de ses doigts. Coagulées en minutes. Qu’elle inspire et expire. Perdue quelque part. Dans sa chambre. Elle voit clair. Pourtant dans le noir. Les chiffres s’alignent. Sur des feuilles trop nombreuses. Une calculatrice gît. Le bouton d’addition arraché par les utilisations. Son existence brouillée. Egratignée à la tranche des feuilles noircies. Qui est-elle ? Une masse en mouvement. Un cœur plein d’atomes. Des globules rouges désoxygénés. Des bronchioles encombrées. Des muscles tétanisés. Qui sera-t-elle ? Un tas de cellules. Immortelles et croissantes. Qui meurent pour repousser. Qui vivent pour obéir. Des messages invisibles. Des molécules impériales. Qui fonctionnent pour fonctionner. Pour avancer. Sans raison autre qu’elle. Puisqu’elles sont elle. Et qu’elle est elles. Qu’un est tout. Qu’elle est là. C’est donc ça. D’être humain. D’être invincible. D’être.
Où est son café ?


Les petites lèvres.


Elles ont dansé, dansé, dansé.
Sueur contre sueur.
Sequins contre sequins.
Elles ont aimé, aimé, aimé.
Se frotter contre la nuit. Se frotter contre les autres. Se frotter contre l’autre.
Et les flashs. Et les mouvements.
Et leurs jambes si longues.
Et les baisers. Un peu mordus.
Et les caresses. Un peu perdues.
Pelvis à pelvis. Cœur à cœur.
Le goût du rhum. Et le frisson de la pluie.
Et la clef qui tourne. Et la porte qui claque.
Son dos contre le tapis. Ses côtes contre ses seins.
La nausée collée au gloss. La migraine qui susurre à ses tempes.
Elles rient.
Il n’y a vraiment que ça à faire.
Elles rampent. S’oublient. Roulent.
Ca grogne. Ca chuinte. Ca crisse.
- T’es en train de coucher avec une chirurgienne
Interne.
Mais qui s’en fout de ça.
Elle sait même pas.
Comment elle l’a articulé.
Elle sait même pas.
Comment l’appeler.
Alors.
Elle pousse sur sa tête.
Ecarte les cuisses.
Ferme les yeux.
Ah.


Le nerf vague.


Pin. Pon.
Pin. Pon.
Pin.
Fucking.
Pon.
Le bleu, le rouge, le bleu, le rouge.
Et le crissement des pneus.
L’odeur atroce. Les hurlements embués.
Pin pon. Bleu, rouge. Pin pon. Bleu, rouge.
Un ARCA.
Pin pon. Pin pon.
Un ARCA.
Bleu, rouge. Bleu, rouge.
Un ARCA. Un ARCA. Un ARCA.
Et les seniors dans le bloc. Et pas de résident en vue.
La sirène qui s’arrête.
Plus de pin. Plus de pon.
Les phares éteints. Et toujours plus de rouge, dans sa bouche. Et toujours plus de bleu, sur sa peau.
Il est froid. Il est froid et il bouge pas.
Un ARCA.
Un ARCA. Un vrai ARCA. Un ARCA qui crève. Un ARCA qu’on lui hurle dessus. Qu’on claque dans ses bras.
Et les marbrures. Et ses yeux révulsés. Et les convulsions qui démarrent.
Et dire qu’elle trouvait ça beau. Sur les bancs de la fac.
Elle respire plus.
La tête qui tourne. Fort. Si fort.
La mort qui valse. Tout autours d’eux. Lèche le lobe de son oreille. D’un frisson fétide.
Et son poing.
Sorti de nulle-part. Qui explose les côtes, compresse le sternum.
Et les gants qu’elle exige. Les ampoules qu’elle ordonne.
Ses avant-bras douloureux. Le goût de fer qui borde ses lèvres quand elle essaye de souffler.
Le tube qui s’agite, qui ne descend définitivement pas.
Le pouls disparu.
La main qui part. Seule. Incise sous le cricoïde. Fourre un pouce entre les muscles. Ecarte pour une canule et un ballon. Qu’elle claque, claque, claque contre ses doigts.
A ses tympans. Rien d’autre que les Bee Gees.
Ah. Ah. Ah. Stayin’ alive. Stayin’ alive.
Elle aboie de remettre une dose. De continuer à presser.
De lui mettre plus de glace dessus. Toujours plus de glace.
Quand.
Enfin.
Bip.
Bip.
Bip.
- Bordel.
L’électro, serein.
La saturation, potable.
La coloration, rougie.
Elle respire.
Il respire.
Plus ou moins.
Elle tremble. De partout.
Elle relève la tête.
Abrutie par l’adrénaline.
Sa respiration.
A une cadence infernale.
Ne comprend pas.
Dans le flou de la transpiration.
Qui agresse ses cils. Brouille sa conscience.
Les applaudissements. Les sourires mal-alignés. Les bras qui l’écartent de ce type. Dont elle oubliera le nom. Qui la serre. Bien trop fort pour que ça soit professionnel.

- Bravo Charms !

Quoi ?


L’atlas.


- J’ai l’honneur et la joie de vous présenter…
Ils sont là.
Troupeau de méduses.
Vénéneuses et patibulaires.
Soixante-dix pourcents d’eau. Le reste, c’est de la rage.
Des cafés froids. Des bonnets déchirés. Des uniformes tachés.
Ils seraient beaux s’ils n’étaient pas si moches.
Inutiles. Lents. Geignards.
- Votre nouvelle cheffe des résidents !
Sa main sur son épaule. Le pouce contre l’omoplate.
Elle ne sourit pas.
Personne ne sourit.
Nuls. Imbéciles. Incapables.
- Allez retourner bosser les feignasses.


La carina

Au fin fond d’une nuit.
Les portes automatiques sont scellées.
Les jambes croisées sur un matelas trop durs. Un lit qu’elle a collé contre le distributeur de l’aile nord.
Un dossier sur les genoux. La lueur du panneau indiquant les toilettes en guise de lampe de bureau.
Elle aligne les croix sur une liste mille fois répétée. Mâchonne un bout écoeurant de réglisse rouge.
Un autre spectre passe. Cheveux rasés. Boucle d’oreille unique. Air passablement blasé.
Résidente en anesthésie.
Elle ne la regarde pas.
Elle n’aime pas Martha. Elle ne la déteste pas non-plus.
Elle fait simplement partie de ces individus sans saveur, pour lesquels elle n’avait pas aménagé de plage dans son emploi du temps pour leur accorder une émotion spécifique.
Aussi se contenta-t-elle de lui jeter un regard réprobateur lorsqu’elle s’écroula à ses côtés, sans pour autant lui donner de franc coup de pied pour lui intimer de dégager.
L’anesthésiste fit craquer ses cervicales une par une, semblait-il, étalant sa fatigue contre le mur qui leur servait de dossier. Elle émit un bruissement semblable à un chiot contrarié et, les yeux fermés, lança dans un silence un très dramatique :
- T’exag’ avec le planning de garde.
Hera tourna tranquillement une page.
- C’est pour ça qu’on m’a désignée, tu sais.
- Je sais.
C’était l’une des grandes qualités de Martha.
Il n’y avait jamais de vrai débat avec elle.
Quand elle se plaignait, elle savait aussi bien que vous que c’était pour des raisons futiles.
Sa seule qualité, à vrai dire.
Les deux médecins laissèrent un silence consensuel ponctuer cet échange.
Martha pris une réglisse dans le paquet éventré.
Hera ne l’en empêcha pas.
Pendant de longues minutes, ne flottaient dans l’atmosphère du couloir que le couinement de leurs molaires agitées et le grattement précis du crayon de la Charming.
- J’pensais que t’étais une connasse en arrivant…
- J’le suis.
Pause.
- Ouais. Mais t’as un truc, tu vois. Tu sais y faire.
Hera ne leva pas de sourcils. N’abusons pas.
Mais elle se permit néanmoins de détourner sa concentration de son dossier et d’aller jusqu’à adresser un regard absolument vide d’expression à l’anesthésiste.
- T’es une connasse fonctionnelle.
Sourire.
Ce n’était pas un vrai sourire. Frêle et fugace.
Mais quand même.
Elle avait déjà replongé son nez dans son travail. Martha, pris une position presque fœtale contre elle.
Suçotant son bonbon ô combien chimique, elle murmura :
- T’es partie pour la générale ?
- Ouais.
- Y’a Cush qui t’voulait en cardio-thora’ nan ?
Silence hésitant.
- Ouais mais ça va disparaître. La radiologie interventionnelle. C’est comme pour la neuro. Tu sais combien d’anévrysme cérébral ils opèrent encore concrètement ? Dix pourcents.
Elle secoue la tête.
Tourne une nouvelle page.
Fait claquer pensivement le bout de son crayon contre la bordure de carton.
- Général, c’est bien. Y’a des trucs à faire. A apprendre, tu vois ?
- Ouais.

Comme c’était étrange.
D’être là. A parler.
Dans le noir.
Ce n’était pas comme si elles se connaissaient.
Ou qu’elles en avaient quelque chose à faire.
Au fond.
Et pourtant.

- ‘Pis c’est bien. Pourvoir rester à Mercy. T’as ta place ici.

Et pourtant.
Elle ne la regarde pas.


Les îlots de Langheran

Le sable.
Le soleil.
Une glace à la main. Des coulures roses sur la digue.
Son dos craque. Pas comme après une garde.
Il craque mais en mieux.
Il craque paisible.
Le vent soulève sa queue de cheval. Eparpille ses grains éclatants sur ses avant-bras.
Elle les contemple, déconcertée.
Ne sait pas vraiment quoi faire. Où aller.
Ca fait tellement longtemps qu’elle n’a plus eu de vacances.
C’est un peu comme si elle ne savait plus comment faire.
Sur son épaule, le sac est lourd.
Au fond du sac, soigneusement logé dans une chemise plastifiée, le papier d’admission.
Exceptionnelle. Recommandation. Opportunité.
Les mots réunis. Irréels et incohérents. Comme un très vieux poème.
Derrière elle, le building chromé luit.
Elle était passée en en repérage. Par curiosité.
Elle regarde l’océan.
Plein de fureur et d’écume.
Elle regarde des reflets qui n’y sont pas.
Mais.
C’est beau.
Ouais.
C’est beau.


Les phanères.

Nœuds.
Points.
Nœuds.
Points.
Surjets.
Vicryl 3.0.
Trente dollars l’ouverture.
Nœuds.
Ciseaux.
Dix dollars.
Coupe.
Compresses.
Vingt dollars à l’ouverture du paquet de dix.
Alcool.
Dix dollars l’ouverture.
Ether.
Quarante dollars l’ouverture.
Pansement.
Trois dollars.
Elle donne une petite tape affectueuse sur l’abdomen dont elle vient d’extraire une vésicule gonflée.
Arrache ses gants, quinze dollars, et son masque, quatre dollars, avant de s’extirper de sa blouse stérile, vingt dollars.
Elle laisse ses déchets sur le sol.
N’aide pas les infirmières et l’anesthésiste à bouger la patiente.
C’est comme ça, ici.
C’est organisé. C’est précis. C’est fonctionnel.
Chacun sa tâche. Chacun sa fierté d’accomplir ce qu’il doit. Dans le temps imparti.
C’est beaucoup plus simple pour tout le monde.
Ici.
Pas besoin d’entraide. Pas besoin d’attente.
Ici.
Une infirmière administrative s’occupe.
Des tarifications, nombreuses. Des appels à l’équipe de nettoyage, plaintifs. Des admissions en salle de réveil, pénibles.
Ici.
On ne lui demande pas de « coup de main » en salle trois. On ne l’appelle pas pour une « consultation » aux urgences. On ne retarde pas le planning à cause des horaires ridicules de la laverie.
Ici.
Comme dans ici. Par rapport à là-bas.
Tout est.
Plus propre.
Plus net.
Plus facile.
Ici. Dans le privé.
Sereine. Elle passe du bloc au vestiaire sans avoir à adresser un mot à personne.
Le privé.
Il y avait un quelque chose de sortilège dans ce mot.
D’un envoutement magnétique et révolutionnaire.
Un charme qui la mettait dans l’aise et l’apaisement chaque jour que Dieu faisait.
Son casier large et propre ouvert silencieusement, elle enfile sa blouse blanche, soigneusement repassée. Par-dessus son uniforme vert, bien taillé.
Un vrai S. Et il fallait l’entendre avec une solennité religieuse.
Une clinique privée.
Un sanctuaire de civilité. Une réponse à tous les affres du publique.
On voudrait que ça soit autrement. Mais il suffisait de le vivre pour comprendre.
L’argent avait un pouvoir intense et merveilleux.
Il avait la couleur de ces murs pastelles. La texture des brownies onctueux disposés sur le comptoir du secrétariat du bloc opératoire. L’odeur fraîche et citronnée qui embaumait l’ensemble des bâtiments.
Trois mois qu’elle est arrivée à Los Angeles. Trois mois qu’elle ne comprend pas ce qu’elle a bien pu faire de sa médiocre vie avant.
Son badge clique contre une porte. Quelques couloirs s’enchaînent.
Elle est presque convaincue que les sols ont été designé pour un aérodynamisme particulier rendant la marche plus agréable.
Travailler ici, c’était comme vivre dans un palace.
En mieux.
Un ascenseur. Spacieux. Décoré. Correctement illuminé.
Alors que la musique jazzy fait défiler les étages, elle inspire cet air surchargé de confort et se laisse aller à un sourire groggy.
Un nouveau couloir. Bien plus chargés en cadres et vase d’orchidées. La direction. Une porte au montant doré.
Elle entre.
- Ma chère Hera !
Ici. On connaissait son nom.
Non. Son prénom.
La salle de réunion. Ni trop petite pour se sentir à l’étroit. Ni trop grande pour se sentir mal à l’aise.
Des écrans au mur. Une longue table en chêne délavé. Un bouquet de camelias au centre. Quatre hommes en costume noir attablés, sourire aussi soigneusement taillé que leur barbe.
- Comment s’est passé votre intervention du matin ?
Elle hausse les épaules.
L’homme qui s’est levé pour s’adresser à elle semble trouver ça hilarant.
- Merveilleux.
Le col de sa chemise blanche est juste un peu trop ouvert. Ses gencives rosées affleurent son sourire supposé sympathique. Ses boutons de manchette rayonnent d’une dizaine de carats.
Yale. Brown peut-être ?
Elle s’assied face à eux. Tranquille. Silencieuse.
Détaille leurs attitudes. Leurs lèvres pincées. Leur cravate gonflée.
- Vous devez vous demander pourquoi nous avons demandé à une si brillante jeune chirurgienne comme vous à nous rejoindre en plein milieu d’une journée qui doit être tellement occupée…
Elle ne répond pas.
Il poursuit, son indomptable sourire bien accroché.
- Et bien, plus besoin de vous tarauder de questions ! Nous avons une annonce vraiment terriblement excitante à vous faire ! Vous êtes un des membres les plus prometteurs de notre petite communauté et nous aimerions pouvoir mettre à l’honneur le profil de réussite que vous représentez. Vraiment, c’est une véritable déclaration d’amour que vous voudrions vous faire en vous permettant de présenter notre toute prochaine conférence de presse ! Oui, oui, nous voulons mettre l’accent sur notre tout nouveau programme de robotique laparoscopique en gynécologie et…
- Mais je suis d’orientation digestive.
Silence.
Le flot enrobant et mielleux s’interrompt. Le faciès radieux s’estompe vaguement.
- Hé bien. Nous pensons… que vous… hé bien…
Glisse un regard sur son badge.
Daril Peterson.
Head of P.R..
Son teint s’est orangé depuis la photo.
Il expectore encore quelques mots. Balbutie des justifications.
Elle finit par lever la main, excédée.
- Vous voulez que je sois la noire.
Nouveau silence.
Toussotement horrifié de l’autre côté de la table.
- C’est ça ?
Elle plante le noir de ses yeux dans le bleu des siens.
Bovin. Anxieux.
Celle qui a « réussi ». Celle qui est « une des biens », « pas comme les autres ». Celle qui dira sans besoin de parler que la clinique est inclusive.
Que non, il n’y a pas de racisme ici. Ni de misogynie.
Cette noire.
Elle les regarde.
Sans pitié, sans colère.
Ces crânes dégarnis. Ces bajoues trop nourries. Ces mains manucurées qui n’ont jamais connu le talc et le latex. Ces rétines qui ne se sont jamais fatiguées sur des livres d’anatomie. Ces pantalons un peu trop serrés, autours de la bosse de leur portefeuille.
Ils n’avaient aucune idée de qui elle était. Ils n’avaient aucune idée de ce qu’elle faisait.
Ils n’avaient aucune envie de le savoir.
Et le sentiment. Était mutuel.
Elle les regarde.

- Okay.

Ils soupirent.
Incrédules.
Elle se lève.
Ils se lèvent.
Tout sourire. Les mains se frottant déjà. Les commissures salivant d’un champagne matinal. Auquel on ne la conviera pas.
- Rasseyez-vous.
L’ordre n’est pas sec. Pas impératif.
Il est simple, efficace. Il est de la plus pure des évidences.
Ils se figent.
N’osent s’exécuter. N’osent réellement s’opposer.
- Vous allez devoir rediscuter du budget.
- Pardon, nous…
- Pour y faire entrer mon nouveau salaire.
Daril ne sourit plus.
Ca a un côté terriblement agréable.
- Et n’espérez plus me voir de garde.
Evidemment.
Ils la regardent.
Elle ne les regarde plus.
La porte claque.
Car c’est ainsi que ça fonctionne.
Ici.


Les incisives.

Un chemisier lilas. Col lavallière.
Son tissage méticuleusement coiffé. Inspiration Barbarella.
Une couche épaisse de fond de teint. Elle l’a travaillé elle-même. Ils n’arrivaient jamais à matcher ses sous-tons rouges.
Une maquilleuse effleure ses pommettes, contraste le bronzer avec un highlight pèche qu’elle a expressément demandé.
Ses faux-ongles crissent contre le bristol de ses fiches. Ses lèvres tracées au rouge lie-de-vin répètent les mots préparés à l’arrière de son taxi.
Elle n’a pas mis le bracelet Cartier aujourd’hui. Il ne faudrait pas effrayer l’audience de classe moyenne.
Les objectifs cliquètent. Les rails crissent sous les lourdes caméras. Des hommes en botte de sécurité croise des assistantes en escarpins nerveux. Les spots s’allument et s’éteignent, vidant peu à peu son champs de vision de sa substance, ne la laissant plus apercevoir que le comptoir où elle était perchée et les sièges qui lui faisaient face. Rejetant à une sereine obscurité les silhouettes silencieuses du public.
Dans les plis de jersey de sa jupe haute, le téléphone vibre.
Cinq messages du message. Qu’elle swipe sans remord. Pas le moment. Code rouge 133. Et alors ? Quelqu’un n’avait qu’à gérer. Comme elle le dit souvent, ce ne sont pas ses patients, ce sont des patients. Nouvelle vibration. « Réservation. Marco’s. Ce soir. Daril. » Il signait toujours. Comme si. Elle répond cependant un petit cœur. Presque impromptu.
Un jingle retentit. Elle éteint l’écran. Replace une mèche déjà parfaitement en place dans le retour écran.
Elle connait le rythme. La chorégraphie. Bientôt une créature bouffie, emballée dans de la tulle rose tapageuse, apparaît. Daisy. Présentatrice de son état. Future mère de la progéniture du producteur. Elle se disait végane et crudivore mais Hera était persuadée de l’avoir vu engloutir pas moins d’une douzaine de mini hot-dog du buffet des coulisses. Les hormones, dirait-on. Elles ne s’accordent stratégiquement pas un regard. Se détestent depuis la première diffusion. Sans explications particulières. C’était comme une coutume tribale, un instinct de survie qui dépassait leur condition d’individu. C’était un réflexe social. La rousse ne pouvait tout simplement pas développer de sympathie envers une femme noire indépendante et riche, chirurgienne et détentrice d’un master en marketing et économie, ambassadrice d’un des plus gros centres médicaux du pays. C’était un non-sens dans sa petite vie banlieusarde proprette et blafarde. Tout comme Charming ne pouvait pas frayer avec un ennemi aussi naturel qu’une descendante irlandaise à l’accent ridiculement britannique portant des mocassins, votant républicain et promue à une place précédemment détenue par sa mère et utilisant une chanson de Taylor Swift comme sonnerie de téléphone.
Alors qu’une tonalité marque la fin de la publicité, des sourires rayonnent sur tous les visages et une voix suraigue marque le début de l’émission d’un ton survolté.
- Bonjour à tous ! J’espère que vous allez…
La petite foule hurle « bien » de concert. Petit rire surjoué.
- Nous accueillons aujourd’hui votre, et notre !, consultante med’ préférée… Dr Charming !
Beuglements enjoués. Applaudissements en partie enregistrés.
- Ma chérie !
Elle étend ses griffes vers elle. Hera la serre avec une moue amicale effrayamment crédible.
- C’est toujours un véritable plaisir de vous rejoindre, Daisy.
- Mais le plaisir est nôtre, Hera, vraiment ! Ca fait donc maintenant cinq ans…
- Six ans.
- Ouh ça ne nous rajeunit pas…
Rire partagé entre les deux femmes.
- Six ans que vous travaillé à la Clinic. Et vous êtes particulièrement indiquée pour débattre avec nous aujourd’hui des nano-robots mangeurs de cellulite ! Une…
- Les nano-robots de Johnson and Johnson.
Daisy fige son sourire.
- Oui. Une expertise toute particulière en la matière…
- Une expertise développée en priorité. Par Johnson and Johnson.
Au loin, Hera entend le bruit de ses comptes en banque qui se remplissent.
En rythme avec les syllabes.
- C’est cela… Donc… Une vraie expertise pour les nouvelles technologies dans les blocs opératoires !
- En effet. Les nano-robots mis au point par Johnson and Johnson ont complètement révolutionné le marché de la cellulite, permettant d’offrir de vraie solution aux femmes qui nous regarde aujourd’hui. Johnson and Johnson a en effet présenté cette innovation absolument…


Le chiasma.

Une gorgée. Deux gorgées. Trois gorgées.
Le vin est rouge et âpre.
Les pilules collent un peu à son palais avant d’être gobée. Laisse un goût fade sur ses papilles.
Elle étire ses épaules.
Ferme ses yeux fatigués devant son ordinateur surchauffé. Seule source de lumière dans l’appartement gorgé de nuit.
Augmente du bout du majeur la rapidité du ventilateur. Auquel elle expose un peu plus son corps complètement nu, recroquevillé sur sa chaise de bureau.
Ses mains s’emmêlent fiévreusement. Son front beaucoup trop plissé pour que son chirurgien esthétique ne l’y autorise.
Sur le bureau, le téléphone vibre. Daril, probablement. Son septième dick pic de la soirée, certainement. Soupir. Abrutis.
Elle pose ses index aux tempes. Masse sans grand succès.
Sur les rapports comme sur l’écran. Les chiffres défilent. Inlassablement.
Ses neurones suractivés. Calculent, prévoient, anticipent. Statistiques, échecs, graphiques. Pertes, courbes, décroissance.
Nouveau contrat, robot. Formations. Rendement.
Oui. Il fallait compenser. Il fallait cacher. Une diversion.
Noyer tout ça. Avant que quelqu’un d’autre ne se rende compte.
C’était pas si compliqué. Ce n’était presque rien, à vrai dire. Il fallait juste. Un peu de savoir faire.
Elle n’a pas envie de pleurer. Mais c’est tout comme.
La vue trouble. Les pensées déchirées.
Elle ne dormira pas ce soir.


L’artère d’Adamkiewicz.


- Alors comme ça on ne veut pas signer le formulaire d’accord ?
Des gloussements.
Consentement éclairé. Tu parles.
- Désolée Dr mais… ma fille voulait absolument vous voir avant l’opération… et comme vous êtes très occupée…
- Vous avez dit que vous ne signerez pas avant de m’avoir vue en personne…
Elle met ses poings sur ses hanches. Gonfle ses joues.
- Vous êtes une petite maligne !
D’un index joueur, elle tape contre le nez protubérant de la patiente.
Et elle croyait vraiment être la première à tenter ce coup-là.
Comme si elle n’avait que ça à foutre.
Elle sort de la crème hydratante des poches de sa blouse de soie. Masse ses mains lentement.
L’odeur d’abricot embaume la chambre aux larges fenêtres.
- On vous a vue à la télé !
- Et dans ce magazine, là, chez le coiffeur… Oh, vous êtes beaucoup plus mince en vrai !
Une vieille alcoolique au compte en banque au moins aussi gras que ce qui lui restait de foie.
Sourire candide.
- C’est très bien que vous ayez insisté, vous allez m’aider à choisir la playlist de l’opération…
Des rires détendus fusent de part et d’autre.
Derrière elle, une larbin longiligne consigne comme l’évangile la moindre de ses paroles.
Alors qu’elle finit de faire pénétrer son baume au niveau de ses cuticules, la patiente alitée attrape une roseur plutôt disgracieuse, ses yeux inquiets virevoltant depuis la jeune chirurgienne jusqu’à Hera.
- Dr Charming… Vous… Vous voulez bien répéter… Vos assistants l’ont déjà fait mais… enfin… c’est pas pareil, ‘voyez…
- Mais bien évidemment Madame !
Son timbre compréhensif cachait une féroce envie de gifler ce gouffre à attention.
Poussant l’interne d’un coup d’épaule, elle contourne le lit et s’assied au côté de la femme visiblement très impressionnée.
- Grâce à un petit bouchon développé spécifiquement pour vous, vous !, avec une imprimante 3D, nous avons bouché la partie droite de votre foie pour développer la partie gauche…
- Comme ça vous avez assez de matière pour aller tout r’tirer.
- C’est ça. Exactement ça. Vous connaissez l’opération mieux que moi, dis donc !
Nouveaux rires.
- C’est une toute petite incision.
Le bracelet Hermes teinte, quand elle trace du bout de l’ongle le spectre de la cicatrice au niveau du nombril de celle qu’elle appelait sans hésiter sa cliente.
- On aura ces casques de réalité augmentée, qui projettent l’image compilée par les scanners par-dessus votre abdomen. C’est comme un diaporama qui nous permet de voir la tumeur en même temps qu’on agit. Ca sera plus précis, plus rapide, plus facile.
Et plus cher à la tarification.
- Dans de telle condition même le Dr McFarley ici présente pourrait le faire !

L’attention se dirige une poignée de seconde sur l’interne, prise au dépourvue.
Hera réclame bien vite le centre de la conversation avec un rire imposant et communicatif. Elle reprend la conversation sur la chanson qui inaugurera le début de l’intervention, mimant une hésitation intense entre Vogue et Mamma Mia.
Tara la regarde béatement, les joues rosies.

Tout le monde la regarde.

C’est donc si facile.
De se faire aimer.


Le canal carpien.

Elle s’est lavée. Elle s’est brossée.
Elle a répété. Les étapes, les gestes, les sutures.
Les localisations, les distances.
La Callas dégouline contre les murs.
Elle a la tumeur sous les yeux. Reproduite à l’identique. Parfaitement calibrée. Les constantes idéales.
Elle connait les vaisseaux. Elle a les techniques.
Elle a déjà prévu le plan chronologique. Elle sait que dans deux heure elle aura entièrement dégagé la masse. Que dans une heure elle l’aura excisée. Proprement. Sans perte de sang inutile. Une autre demi-heure pour refermer. Dix minutes de surveillance et de marge de manoeuvre. Un quart d’heure pour refermer plan à plan. Et puis. C’était bon.
Facile. Simple. Efficace.
Elle savait. Tout. Elle savait tout.
Alors. Pourquoi, bordel, pourquoi est-ce que ça ne veut pas ?
Elle reste là.
Droite. Figée.
Les chiffres dansent.
Les échecs, les courbes, les décroissances.
Un tremblement contracte son pouce.
Ses échecs, sa courbe, sa décroissance.
Et si ça été mal calibré. Et si le courant se coupe. Et les études. Les guidelines. Son taux d’erreur qui ne fait que croître. A la mesure de son angoisse. De son sang qui galope au rodéo de la tachycardie. Ca gronde, ça tourne, ça se brouille. Son souffle court, sous le masque. Les larmes qui montent, sous les lunettes.
Et si. Et si.
Elle n’y arrive plus. Elle n’y arrive plus. Elle n’y arrive plus.
- Je.
Tara a déjà fait l’incision.
Lui a pris le bistouri électrique des mains. Jeté une compresse dans sa direction.
Occupée. Précise. Talentueuse.
Elle ne la regarde pas.
Personne ne la regarde.


La vésicule biliaire.

Le cuir craqué des fauteuils.
L’odeur de cigare froid.
L’orage qui gronde contre les vitres.
Il y a une lumière déplaisante.
Diffuse, terne. Verdâtre. Etouffante.
Il est debout.
Elle est assise.
D’un côté et de l’autre du bureau, massif.
Il compresse ses narines de l’index et du pouce.
Sa mâchoire claque sous la barbe de trois jours.
Sa chemise est froissée. Ses boutons de manchette semblent sales.
Son poing claque contre la plaque de marbre.
- Tu nous a foutu dans une de ces merdes !
- Je…
- Ca fait des putains de mois que tes rapports sont en baisse ! Chaque fois que tu fous ton cul dans un bloc on a des emmerdes !
- On…
- On a du foutre des noms d’internes dans les dossiers pour sauver tes stat’s !
- Nous…
- Et maintenant, quoi ?!, tu falsifies une étude !
- Tu m’as demandé de le faire !
- Je t’ai demandé d’améliorer tes scores, Hera, pas de devenir une criminelle !
Le silence tombe.
Leurs regards qui s’entrechoquent.
C’est un peu comme respirer du mercure.
Lourd. Epais. Toxique.
- Vous avez fait de moi une criminelle à la minute où vous m’avez foutue devant ces caméras à défendre vos prototypes mal-éval…
- Tais-toi !
Il a craché un peu en s’égosillant.
Elle regarde les gouttes de salive échouée sur la table, à quelques centimètres de sa main.
- Pauvre conne. Tu balances un seul mot de plus et je t’assure que je te fais radier de l’ordre plus vite que tu changes de putain de perruque…
Elle sert les poings.
Sa manucure abîme ses paumes.
- Maintenant, tu vas la fermer. Et faire ce qu’on te dit.
Elle se lève, un coup de pied.
Le talon calé contre le menton.
Elle lui éclate la gueule, là, droit sur le parquet.
Une marre de sang. Des bruits répugnants.
Et une telle satisfaction.
Non. Bien sûr que non, qu’elle ne le fait pas.
Mais bordel qu’est-ce qu’elle en a envie.
- On a un plan.


Les choanes.

Elle a souri.
Elle a ri doucement.
Elle a mis sa plus belle robe. Ses talons les plus hauts.
Elle a claqué des bises. Tapoté contre des épaules.
Elle a trinqué. A elle. A eux.
C’est la soirée de son départ. Ils ont fait ça en petit comité. En intimité.
Ils ne voulaient surtout rien dépenser de plus.
Le champagne est pour les actionnaires.
Elle, elle n’a droit qu’au goût amer qui grille ses papilles.
Là où tout a commencé.
La musique entonne un air classique. Les petits fours pâteux se délitent dans les bouches avides.
Oh mais, bien sûr qu’elle est contente. Ravie même. Un nouveau projet, une nouvelle expérience.
Il était temps pour elle d’évoluer. De quitter le nid.
Elle ne pouvait plus attendre.
C’était ce qu’elle leur avait annoncé, droit dans la gueule. En regardant leur sourire s’élargir. En écho de leur mépris.
Il est là, bien sûr.
Il se colle à elle bien plus que de raison.
Chaque mouvement, chaque conversation. Suivent les vapeurs d’alcool de sa moue flasque. Les traces de gras sur son costume bien trop cher.
Il lui propose de la ramener. Une fois. Deux fois. Cinq fois. Mais si. Mais si.
Lui attrape le poignet quand elle lui tourne le dos.
L’accompagne quand elle s’approche de la sortie.
Pose son avant-bras contre la porte. Expose son aisselle par-dessus Hera.
Balance quelques mots. Tente une dernière fois son sourire délavé.
Il avance ses lèvres gercées, les entre-ouvre pour l’embrasser.
Ne sent pas venir le coup de poing.
Le craquement déplaisant.
Sa gueule à même le sol.
Il gémit.
Cette fois-ci elle l’a fait.
Elle n’a plus rien à craindre, de toute façon. Elle s’est déjà cassée.

Le clapet.

C’est le matin.
Il fait bleu. Il fait rose.
Le froid à ses joues. A ses jointures. A sa nuque.
La nausée qu’elle essaye d’attribuer au jet-lag.  
Le froid. Son mauvais café qu’elle a noyé de lait en poudre.
Pas de jus vert frais en enfer, visiblement.

L’enseigne.
Mercy Hospital.
Elle n’a clairement pas l’habitude de ce genre de night-club.

Soupir.

Le publique. Putain. Le publique.

Elle avait peine à croire que c’était le même groupe administratif qui finançait cette cabane.

Ca claque, en passant le portique.
Ses talons. Son cœur. Sa dignité.

L’endroit est insipide. Retardé. Insignifiant.
Les patients puent, le personnel encore plus.
Les couleurs ne sont pas harmonieuses. Les fleurs sont en plastique.
Son regard ne s'attarde pas. De peur de définitivement perdre la vue.

Elle baisse la tête en s’approchant du desk de l’accueil.
Elle s’est maquillée pourtant. Un sourire radieux méticuleusement dessiné. Un eye-liner rieur tracé d’un geste assuré. Un contouring maternel. Un blush compréhensif. Des fards neutres, inoffensifs.

Elle n’est pas elle quand elle arrive.
Et c’est peut-être mieux comme ça.

- Dr Charming.
- Vous avez rendez-vous ?
- Non, je…
- Alors il va falloir aller au guichet trois, Madame…
- Non, vous…
- Allez, Madame, allez il est trop tôt pour que j’m’énerve là…
- Hera Charming, c’est…
- Quoi ? Déjà ça m’dit rien ça, Charming… Tu connais un Docteur Charming toi Theresa ?
- Ah ça qu’non…
- Vous v’nez consulter quel service ? Z’êtes sûre qu’vous vous êtes pas trompée d’hosto... ?

Oh. Non.
Malheureusement non.

- Allez M’dame bougez, mauvaise file de toute façon, guichet trois j’vous ai dit, vous nous…
- Je suis. Hera Charming. Votre nouvelle directrice médicale.

La créature pâlit.

- Oh.
-       Ah.
- Vous.
- Moi.

Elle lui adresse un sourire qu’elle a bien des peines à ne pas rendre carnassier.

- Je…
- Oui. Faîtes.

Comme soudainement à l’étroit dans son uniforme criard, la standardiste se dandine nerveuse. Décroche maladroitement son téléphone, marmonne à toute vitesse dans le cornet. Un de ses index perdus dans ses boucles blondes mal agencées. Elle lève des yeux de cochon d’inde vers elle, tentant de cadenasser sa panique dans un ton douceureux.

- Vous pouvez attendre…
- Le responsable. Je me doute. , fit-elle en époussetant les pans pourtant impeccables de son long manteau Chanel., Indiquez-moi le salon privé et je…
- Hé bien… nous… nous avons la… machine à café… au B12…
- La. Machine à…

Ses paupières battent la cadence des syllabes ahuries.

Avant que la secrétaire n’ajoute un mot, elle a agité sa paume devant ses yeux, fait claqué ses faux ongles contre le comptoir.

Elle se débrouillera.

Son Birkin à bout de bras, elle traverse le hall et déambule, aligne difficilement les pas. L'un après l'autre.

C’est le matin.
Il fait gris. Il fait beige.

Au fond du sac, il y a le contrat. Sa signature brouillonne.
Sous les clauses. Les cadres. Les conditions.
Les heures de consultations attendues. Les nuits de garde obligatoires.
Les restes de sa gloire éclatée.
Négociée sur le sinistre marché du damage control.
Ca lui file la gerbe.

Elle s’avance et…

Bam.

Le café tiède. Goutte sur ses mains. Sur la laine noire. De son manteau.
Probablement plus cher que les deux reins de l’interne qui vient de la bousculer.

Wow.

Elle la fixe. Un instant. Juste un instant. Puis prends son ton le plus doux.

- Oh, non. Ne vous excusez pas. C’est inutile.

La créature est figée. Les bras surchargés de paperasse. Son stéthoscope ressemble à un jouet, accroché à son cou maigre.
Elle lui attrape le menton. Pensive.
Caresse le bord de sa joue avec la pulpe de son pouce.
Son timbre reste égal, presque rêveur.

- A partir de ce moment précis. Crois-moi. Tu vas regretter de ne pas avoir été virée.

Une petite tape contre son zygomatique droit conclut l’échange.

Elle n’écoute pas les jérémiades qui s'élèvent déjà.

Ses pupilles vagabondent, déjà lasses.

Où est cette putain de machine ?



Le cartilage de croissance.


Devant la foule massée.
Ils sont tous là.
Elle a révisé leurs faciès.
Ceux qui rapportent. Ceux qu’elle fera pleurer.
Les budgets à rétrécir, les programmes à arrêter.
La petite conne de ce matin.
Elle fait ça dans la cafétéria. Par indulgence pour les prolétaires.
Princesse du peuple. Femme admirable.
Debout sur une chaise en plastique délavé.
Gardé juste une chemise. Bleue. Uniqlo.
Achetée la veille. Probablement brûlée ce soir.
Rentrée dans le jeans noir sans marque.
Deux boutons ouverts. Le col volontairement un peu froissé.
Elle a retroussé les manches. Retiré ses bijoux.
Sorti sa plus belle expression sereine. Sa posture la plus étudiée.
Elle laisse un silence flotter.
Vaporeux. Enigmatique. Inutile.
Quelle honte.
Elle contemple les visages de son échec.
Scrute leurs regards abrutis. Leurs attitudes primitives.
Leur ingratitude, déjà.
Elle déteste.
Tout.
Elle les déteste.
Tous.
Elle ouvre la bouche. A l’aise. Radieuse.

Commence son discours.

- Mes chers collaborateurs...

Bullshits.
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Message () Sujet: Re: I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan   I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan EmptySam 11 Mai - 15:45

Bienvenue !
Viola + Hera ! J'adore ! I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 758462732
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Ed Walcott
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Message () Sujet: Re: I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan   I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan EmptySam 11 Mai - 15:49

QUEEN VIOLA I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 1066186332 Bienvenue parmi nous I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 758462732 Il va nous falloir un lien avec ce métier I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 2254476888
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Message () Sujet: Re: I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan   I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan EmptySam 11 Mai - 15:58

Alors là, je suis fan !!
Absolument fan, j'aime et je re-aime !!

il nous faudra absolument un lien !! Que ce soit pour le métier et même pour ce que tu as écrit, je suis conquise ! I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 2115946363
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Message () Sujet: Re: I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan   I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan EmptySam 11 Mai - 16:40

le pseudo est juste ouf et puis ce choix d'avatar I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 1861228300 I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 1066186332 ta demoiselle a l'air bien intéressante I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 2115946363
bienvenue parmi nous et bonne chance pour ta fiche I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 758462732
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Message () Sujet: Re: I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan   I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan EmptySam 11 Mai - 18:59

Bienvenue I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 4277246189
OH.MY.GOD.
J'étais pas prête affraid
et j'adore déjà ce que tu décris I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 4196765839
vends-nous encore du rêve !
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Message () Sujet: Re: I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan   I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan EmptySam 11 Mai - 20:12

Bienvenue parmi nous et excellent choix d'avatar I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 2115946363
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William Montgomery
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Message () Sujet: Re: I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan   I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan EmptySam 11 Mai - 22:33

bienvenuue (:
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Message () Sujet: Re: I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan   I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan EmptySam 11 Mai - 22:58

Bienvenue et bon courage pour ta fiche I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 758462732
Super choix de célébrité I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 1724958720
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Message () Sujet: Re: I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan   I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan EmptySam 11 Mai - 23:44

@Jules Garcia han merci I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 1853118286 et je te retourne le compliment, Jules pour une jeune femme est juste trop bien trouvé I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 758462732 I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 4200095348

@Kristen Walcott ANH JULIA ROBERTS I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 2115946363 JE L'AI JAMAIS CROISEE EN RP ? SI COOL ? EN PLUS POUR UNE OB ?? JE. OUI. I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 663513139 UN LIEN OBLIGATOIRE. I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 1861228300

@Jack Denvers euh cet avatar je wow je ah sos I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 63876660 j'ai un peu stalké et du coup le perso est carrément à la hauteur du faciès, je pfouh OUI. DU LIEN. NEED. AH. Merci d'être passée et pour tes ptits mots d'amour. I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 1041046636

@John Knight MAIS SAME TON AVATAR AH JE AH thanks pour ton acceuil I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 758462732

@Evelyn Fox MAIS. IL FAUT. ARRETER. VOUS ETES TOUS TROP BEAUX ET AH. SEIGNEUR. Merci beaucoup, beaucoup trop hâte de croiser ta Fox en rp elle envoie déjà beaucoup trop de rêve I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 2115946363

@Amber Hamilton Anh merci tellement I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 1853118286

@William Montgomery Merci I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 489965229

@Jensen Adler (EN COUPLE AVEC JOHN MES BEBES IL FAUT LES PROTEGER A TOUS PRIX) Merci beaucoup pour ton passage ici I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 1097595259
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Message () Sujet: Re: I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan   I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan EmptySam 11 Mai - 23:45

Bienvenue parmi nous avec la grandiose Viola❤
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Message () Sujet: Re: I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan   I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan EmptyDim 12 Mai - 0:02

Anh, merci tellement @Kira Galinski I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 2115946363 I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 663513139 I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 1853118286
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Message () Sujet: Re: I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan   I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan EmptyDim 12 Mai - 10:36

Bienvenue parmi nous I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan 1853118286



Félicitations !


Félicitations, tu viens de franchir la première étape de jeu sur Jukebox Hero. Tu fais maintenant partie de l'hôpital. Tu as donc le droit de revêtir un badgedans ton profil. Dans un premier temps, n'oublie pas d'aller recenser ton rôle dans la demande de métier. Tu peux aussi en profiter pour demander un logement afin de connaître tes voisins. N'oublie pas de prendre connaissance de l'intrigue liée à l'hôpital et d'aller en discuter avec les autres membres dans votre flood privé. Enfin, n'hésite pas à lire et à poster dans les fiche de liens des autres membres pour commencer le rp.

Toute l'équipe te souhaite un bon jeu sur Jukebox Hero et reste à ta disposition I love you
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Message () Sujet: Re: I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan   I prefer to be called "Ruler of All that is Evil" but I will answer to Satan Empty

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