rise up / jules

you gotta understand, they cannot defeat you
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@jules garcia

Il cherche ses clés dans la poche de son pantalon d’une main, l’autre défait déjà le nœud de sa cravate. Il relâche la pression, donne un tour de clé et la porte s’ouvre. La journée est enfin terminée, il peut souffler, arrêter de penser aux dossiers sur lesquels il bosse depuis plusieurs semaines pour certains. La journée est enfin terminée, il peut enfin se détendre, arrêter de réfléchir au fait qu’Ophelia bosse trois bureaux plus loin que le sien mais qu’elle reste inaccessible – elle ne viendra pas travailler pour lui, même s’il le lui a déjà demandé à plus d’une reprise. Il dépose les clés sur le meuble à l’entrée, abandonne sa veste sur le dossier de la première chaise et se dirige aussitôt vers le comptoir qui sépare le grand salon de la cuisine. Un verre, une bouteille et il se passe une main sur la nuque, les yeux clos, un soupir échappé. Il pourrait se changer, filer au bar le plus proche comme il le fait régulièrement, peut-être même temps régulièrement. Il pourrait s’enfuir pour passer un bon moment dans les bras d’une inconnue qu’il ne prendra jamais le temps de rappeler – il pourrait s’enfuir pour oublier tout ce qui n’allait pas cette semaine mais il ne le fait pas. Ce soir, il a juste envie de rester enfermé. Ce soir, il a juste envie de profiter de son chez-lui et tant pis si ça implique de passer la nuit seul. Il se passe une main sur le visage avant de déposer le verre sur la table basse, de se diriger vers les escaliers du premier étage, ceux qui mènent à son étage. Là où se trouve sa salle de bains, sa chambre, un bureau qui fait parfois office de bibliothèque et où il songe sérieusement à installer un billard pour passer le temps lors de soirées comme celle-ci. Il troque le costard contre une tenue plus simple, plus personnelle et il traverse son étage pour rejoindre le deuxième escalier – celui qui mène au dernier étage du triplex, celui qui appartient à Jules. Il hésite avant de grimper les marches, se dirige presque sur la pointe des pieds avant de rejoindre la porte de la chambre de la jeune fille. Un coup frappé à la porte et il l’ouvre lentement, aperçoit sa nièce une fois de plus devant son ordinateur et il retient un sourire. « J’savais pas si t’allais être à la maison ce soir. » Il reste sur le palier, une épaule contre le chambranle de la porte. Ils ne sont pas toujours à l’appart en même temps, chacun vivant sa vie et accordant une liberté à l’autre. Ils cohabitent et ressemblent probablement davantage à deux colocataires qu’à un oncle et sa nièce venue vivre chez lui pour fuir sa mère. « Je comptais commander indien et probablement passer la soirée devant netflix, ça te dit ? » Et bien qu’il ne se considère pas comme envahissant, ni même vraiment comme un oncle en réalité, il essaie toujours de passer une soirée avec Jules. De garder ces instants de complicité qu’ils ont pu vivre depuis qu’elle est née mais surtout de leur accorder l’opportunité de parler, réellement. Il prend parfois son rôle d’oncle très à cœur, prêt à l’écouter se plaindre ou à parler de garçons, à se montrer présent juste parce qu’elle pourrait un jour avoir besoin de savoir qu’elle n’est pas complètement seule et ce, bien que son père soit inatteignable et sa mère hors concours, pour l’instant.