Julyn ✕ ghost of past

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En te réveillant ce matin, tu imaginais que tu allais vivre une journée comme toutes les autres. Avec le temps, ton coeur cicatrisait lentement mais toi qui adore l'aventure et l'imprévu, tu devais avouer que tu trouvais une certaine sécurité dans ta routine que tu n'avouerais jamais. Tu en avais assez d'entendre les gens te dire qu'un psy te ferait du bien. Tu ne voyais clairement pas ce qu'il pourrait faire. Effrayé par le monde extérieur, traumatisé par le passé, tu regardais ton petit bonhomme et tu ne pouvais que sourire. Tu n'avais pas d'autre choix que de te battre contre tes angoisses, pour lui. Depuis quelque temps, son sommeil était agité, même si quelque temps avaient déjà fait leur apparition, il semblerait qu'après une courte pause son corps se soit remis à travailler, l'empêchant de dormir et de ce fait, t'empêchant de dormir aussi. Tu n'étais pas vraiment en forme quand tu étais arrivés à la galerie, comme toujours Aiden était dans un parc que tu avais installé dans un coin. L'avantage d'avoir ta propre galerie, l'avantage d'être ton propre patron, un endroit calme, idéal pour un bébé. La plupart de tes clients étaient des habitués, des femmes aussi puissante que ta mère qui cherchait le réconfort de leur vie parfaite avec des photos plus humaines. Mais tu dois avouer que tu aimais voir ses instants de vie décorer les galas de charité, tu aimais savoir que ton travail pouvait les aider. Parce qu'il parait que tu as une manière particulière de les voir, une manière particulière de capturer ses instants de vie. Tu regardes tes propres photos comme si c'était eux que tu regardais. Eux, à qui tu avais promis de revenir mais que tu ne reverras jamais. Cette pensée te pinçait le coeur juste avant que le téléphone ne sonne pour te sortir de tes songes. Tout en regardant Aiden, tu parlais simplement avec l'interlocutrice à l'autre bout du fils d'un mariage dont elle voulait que tu sois la photographe. Et si Aiden n'avait pas tourné le regard vers la porte, tu n'aurais probablement pas fait attention que quelqu'un venait d'entrer. Alors que tu allais leur lancer ton plus joli "bonjour", ton regard en avait croisé un autre te figeant sur la place, laissant le téléphone s'écraser contre le sol. Tu n'arrivais pas à le quitter des yeux malgré tes efforts, tout comme tu n'arrivais pas à décrocher le moindre mot. La ressemblance était parfaite et pourtant c'était impossible.

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Cette année sabbatique m'aura fait le plus grand bien. J'avais besoin de bouger, de voir du pays, autrement que dans une fourgonnette remplis de matériels médical et à destination d'un hôpital de fortune. Cette fois je voulais visiter, manger local, m'en mettre pleins les yeux, découvrir de nouvelles cultures sans être dans l'urgence. Un an c'était presque pas suffisant en fait. Et pourtant tellement salvateur. Et puis Emily, ma petite amie est partie avec moi et c'était vraiment une belle preuve d'amour. On a partagé des choses que je ne pourrais jamais oublié, sauf si je me trouve sur le passage d'une autre bombe.. Ce passage de ma vie reste encore un peu tabou. Même si je me souviens plus de seulement quatre ans, je sais qu'en peu de temps on peu changer, alors j'ai l'impression d'avoir perdu un bout de moi. J'essaie par tout les moyens de me souvenir, sans devoir demander de l'aide aux personnes qui m'entoure. De toute manière, je partais tellement souvent en mission que même ma famille ne suivait pas. Tout était si intense là-bas. A défaut de me souvenir, j'essaie de me dire que j'ai simplement dû faire mon travail et que je l'ai tellement bien fait qu'il a failli me coûter la vie. Alors je vais cette fois penser à ma vie privée et prendre le temps de la vivre avec Emily. Après ces un an de road trip, on à décidé de revenir à Miami et de s'y installer ensemble. On a trouvé un superbe appartement, parfaitement bien équipé, gigantesque et raffiné. Une fois installé, Emily et moi nous sommes rendu compte qu'il manquait quelques chose.. La décoration. Et qui dit décoration dit tableau. Em' avait entendu parler d'une galerie en ville, tenue par un super photographe. Alors nous décidons de nous mettre en route tout les deux. C'est mains dans la mains que nous entrant dans la galerie où immédiatement je commence à voir des choses qui m'intéresse. Mais je n'ai pas vraiment le temps de contempler les murs qu'un bruit me sort de mes pensées. Je vois la tasse au sol, j'entends l'enfant se mettre à pleurer et je te vois me dévisager. Au début je ne prête pas trop attention, je me contente seulement de lâcher la main d'Emily qui me fait signe qu'elle a un appel à prendre et qui sort du magasin. " Est-ce que tout va bien ? " Je m'approche un peu plus de toi et soudain c'est le choc. Tu ressemble à la jeune femme de mes rêves. Celle qui est présente avec moi lorsque la bombe explose, celle pour qui je semble avec si peur. Je secoue la tête, pensant que ce n'était seulement qu'un air de ressemblance et que j'étais seulement entrain de donner un sens à un visage qui n'en avait pas un mais c'était faux. Je suis assez physionomiste pour reconnaitre ton visage. Tu es elle. Mais alors .. tu existes ?

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Personne ne peut imaginer ce que tu étais en train de vivre. Personne ne pouvait imaginer ce qui traversait tes pensées à ce moment précis. Tu étais complètement perdue. Tu étais sous le choc, comme pétrifié sur place, le regard dans le vide. Incapable de dire si c'était la réalité ou la fiction qui se déroulait sous tes yeux. Naturellement, tu te demandais si c'était ce genre de rêve, vous savez la fameuse chute qu'on a tous faite de plusieurs mètres sans bouger de notre lit, on sent notre coeur nous lâché puis on se réveille dans un sursaut en réalisant que nous avons été stupide d'y croire. Parce que c'était impossible dans la réalité. Tu étais exactement dans cet état d'esprit, tellement perturbé que tu n'avais pas vu la demoiselle à ses côtés. Ton champ de vision était devenu flou quand tu avais croisés son regard, le reste du monde avait disparu. Si bien que même les larmes d'Aiden ne t'avait pas sortie de cet état étrange dans lequel tu avais été projeté sans le vouloir. Tu le fixais, tu avais souvent fait ce rêve, ce même rêve, ce rêve de le revoir vivant, entrant dans ta galerie. Mais généralement, l'histoire tournait au cauchemar et tu finissais par le perdre de nouveau, rattrapé par tes traumatismes de ce jour où tu avais tout perdu. Aujourd'hui, c'était différent, tu le sentais, il y avait quelque chose de différent. Tu aurais voulu dire quelque chose, faire quelque chose puis il avait parlé et ton coeur était sorti de ta poitrine en entendant sa voix. Si l'esprit n'oublie jamais un visage, si une photo sait capturer un souvenir, la voix, quant à elle se déforme dans les souvenirs, elle n'est jamais parfaitement comme l'était en réalité. Et entendre sa voix te remuais le coeur. Tu sentais quelques larmes t'échapper bien malgré toi et sans trop savoir pourquoi, tu reculais à chacun de ses pas jusqu'à ce que tu arrives contre le parc d'Aiden. Soudain, tu décroches ton regard du beau brun pour le déposer sur ton fils. Tu poses ta main sur sa tête comme pour le rassurer, tu voudrais tellement le prendre dans tes bras mais tu sais que tu en étais incapable. Tu te sentais fragile, tu te sentais perdue. Il t'avait même fallu quelques secondes pour trouver le courage de lui répondre. « Non, ça ne vas pas.» Si Aiden n'était pas avec toi, tu aurais surement filer dans les arrières pour vider les larmes que tu n'arrivais pas à retenir mais tu ne pouvais pas abandonner ton fils dans la galerie, même si c'était lui. Enfin, tu supposes car il est étrange, beaucoup trop étrange. Tu baisses le regard en essayant de reprendre tes esprits. « Je suis désolé, vous devez me prendre pour une folle mais vous ressemblez beaucoup à quelqu'un que j'ai connu » Tu baisses le regard, consciente que ta réaction était étrange, impossible même. Enfin dans ton esprit torturé, tu avais tout de même réussit à te dire que l'homme en face de toi était un jumeau dont tu n'aurais jamais entendu parler. Tu étais bien loin de te dire que tu le connaissais trop pour qu'un secret de cette taille soit entre vous. Mais d'un autre côté, il était mort sous tes yeux alors cela restait la solution la plus crédible.

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La tasse qui s'écrase au sol ne semble même pas avoir perturbé Emily qui sort du magasin, le téléphone à la main. Et moi, je ne pense même pas à te proposer mon aide pour tout ramasser. De toute manière tu ne sembles pas prête à nettoyer maintenant. Tu te mets à reculer contre le parc pour enfant comme si je te menaçais avec une arme ou que j'avais l'air dangereux. Ça me chagrine, d'autant plus que l'enfant pleure et que je n'aime pas entendre les enfants pleurer. Plus tard, je voudrais des enfants. Emily et moi avons déjà commencé à en parler, avant ça elle voudrait un grand mariage et je vais lui offrir. Je suis déjà passé chez un bijoutier pour lui acheter une bague de fiançailles, je n'attends plus que le bon moment pour lui faire ma demande. Tu poses ta main sur la tête de l'enfant qui se met à sangloter mais qui s'arrête de pleurer à chaude larme. Tu es sa mère, il n'y a pas de doute. Le lien entre une mère et son enfant et inimaginable tant il est fort et indestructible. Je remarque à ta main gauche que tu ne porte ni bague de fiançailles ni alliance. Le bébé dans le parc pendant tes heures de boulot serait l'explication de l'absence d'un papa ? Je ne cherche pas en savoir plus, je me contente de te demander si tout va bien mais ta réponse est franche. J'en suis désolé. " Oh je ne vous en veux pas, un jour on m'a pris pour Harry le fils de la reine d’Angleterre. Je pense que c'est les tâche de rousseur. "  Je me mets à rire comme un idiot. Je voudrais pouvoir te dire que toi aussi tu ressembles à quelqu'un mais ce serait quand même très étrange de te dire que tu prêtes tes traits à une femme dans mes rêves. J'aurais l'air de quoi si je te disais que je rêve de toi ? Tu me prendrais pour un fou. Moi même je me demande si je ne suis pas fou. Comment j'ai pu rêver trait pour trait à toi, alors que je ne te connais même pas. Je secoue un peu la tête pour cesser de penser à tout ça et je t'adresse un petit sourire. " Ca m'étonnerait que ce soit moi, mais j'ai un visage banale alors j'ai sans doute un sosie. " Est-ce que je dois me risquer à demander comment ce nomme cet homme ? Oui parce que le problème avec une amnésie c'est que je suis susceptible d'être l'homme présent dans la vie de tas de personne sans même m'en souvenir.

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Personne ne peut décrire le lien qui unit une mère à son enfant, c'est un tellement unique, tellement puissant. Tu serais capable de tout pour lui, pour le protéger, cet instinct de protection était dans ta nature et en devenant maman, en devenant sa maman, tu l'avais encore plus développer. Il est ce que tu as de plus précieux, tout ce qu'il te reste de lui, de vous et cela rend ce lien entre plus puissant. Quand tu l'avais perdue, ton coeur s'était arrêté de battre et sans l'arrivée de Aiden dans ta vie, tu ignores si tu aurais réussi à remonter la pente. Tu doutes déjà d'y aller parfois quand tu sens que ta force t'abandonne devant des détails qui le ramènent. Là, devant cet homme qui lui ressemble trait pour trait, tu dois avouer que tu ne t'ai jamais senti aussi faible, que tu n'as jamais autant souffert. Pourtant, tu as croisés des hommes avec des airs de Jude dans ta vie, tu les avais fuis même mais chez cet inconnu, il y avait quelque chose de différent. « Parce que votre accent anglais est pitoyable ? » Tu cherchais à comprendre, tu ne te souvenais pas que Jude t'avait raconté cette histoire et pourtant, elle te semblait familière. Tu étais persuadé que cette phrase devait te faire sourire et malheureusement, elle ne fait que te perturber encore un peu plus. Même si dans ton esprit, tout cela restait impossible, autant de ressemblances te semblait aussi étrange que l'idée de le revoir était impossible. Alors tu t'étais excusés de ton comportement, consciente que tout cela était le fruit de ton esprit parfois dérangé ses dernières années. Tu essayais de te ressaisir, d'avoir l'air "normal" mais tu devais bien avouer que cela te demandais beaucoup d'effort. Habituellement, tu n'étais pas le genre de femme a y aller par quatre chemins. Avec ta vie, tu avais appris à ne pas perdre de temps, pas pour rien mais tu ne pouvais clairement pas dire à un inconnu qu'il avait le visage d'un mort. C'était beaucoup trop perturbant. « Probablement, c'est troublant .. » Tu jettes un regard à Aiden qui semble avoir repris son activité passionnante d'empilage de cubes, tu levais tout de même les yeux vers toi pour te sourire. Puis tu t'éloignes un instant pour rejoindre ton ordinateur. Tu sais exactement ce que tu cherches, exactement la photo de lui que tu veux, celle que tu as pris presque un an à supprimer de ton fond d'écran. « Approchez » Tu lui souriais, tournant ton écran vers lui afin de lui faire découvrir la photo de l'homme qui te faisait battre le coeur -même si actuellement le revoir te le retournait le coeur-. C'était une vieille photo, l'une des premières que tu avais faites, tu te souvenais parfaitement de toute cette journée. C'était en Inde et il était là, dans son uniforme, tu te regardais sans prendre de pose. Simplement l'air perdu dans ses pensées, perdu dans ce moment.

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Je sens une sorte de gêne assez palpable entre toi et moi. C'est un peu inexpliqué étant donné qu'on ne se connait pas. Enfin, il semblerait que je connaisse ton visage, dans mes rêves.. J'ai souvent raconté mes rêves à Emily, je lui disais que je rêvais de la bombe, que c'était toujours le même rêve, j'étais en train de me battre pour sauver un soldat, je donnais tout pour qu'il puisse avoir la chance de rentrer chez lui et puis tout à coup un bruit fort qui devient très rapidement douloureux. J'entends rien, je me sens faible et soudain c'est le noir complet. Je me réveillais très souvent en sueur après ce rêve. Ça c'était la partie que je racontais à Emily. Celle que je n'ai jamais réussis à lui dire c'est que dans ce même rêve, il y avait..toi. T'étais à mes côtés, me tendant tout les ustensiles qu'il me fallait pour soigner ce soldat. Tu me parlais et ta voix m'apaisait. Elle me permettait de me calmer et de me concentrer sur ce que je faisais. Et quand la panique commence à nous prendre, quand la bombe s'abat sur nous, avant que je ne me mette à tituber entre les lits de camps, je tends les bras vers toi pour qu'on ne se lâche pas. Je hurle ton prénom et je semble dévasté à l'idée de te perdre. Je pensais que j'avais inventé ton visage ou alors que tu étais une métaphore de mon amour pour Emily, que je n'étais rien sans elle alors je l'imaginais avec moi à cette époque et je me sentais dépossédé de tout sans elle. Mais te voir avec le visage de cette femme, ça change complètement la donne. J'essaie un petit trait d'humour pour nous détendre mais visiblement ça ne fonctionne pas. Je me frotte l'arrière de la tête en souriant de manière un peu idiote. " Je.. non. C'était une blague. mais elle était nulle de toute manière. " Je vois bien que t'es troublée, tu peines à t'en remettre et c'est assez perturbant pour moi aussi. Enfin la coïncidence serait quand même énorme alors que je te rappelle quelqu'un et que toi tu ressembles à la femme dans mes rêves. C'est quand même trop pour du hasard. J'ai oublié quatre ans de ma vie, peut-être que tu en faisais partie. Ce que je ne comprends pas par contre c'est pourquoi tu me regardes comme si j'étais un fantôme. Mais tout change quand tu me demande de venir voir une photo sur ton ordinateur. Le moment où je croise mon propre regard me pétrifie. Autour du cou de celui qui semble être moi, on peut voir une plaque avec les inscriptions "JC 8493 874" une immatriculation militaire propre à chaque membre de l'armée qu'il soit médecin, soldat ou dirigeant. Au même moment, je soulève une plaque de mon t-shirt où je me mis à lire la même immatriculation. C'était histoire de vérifié parce que je connais ces chiffres par coeur. J'ai oublié quatre ans de ma vie seulement. Alors je me tourne vers toi, te montrant la plaque accroché à mon cou et il me faut quelques secondes pour réussir à articuler. C'est.. c'est moi. Pourquoi vous avez une photo de moi ? On se connait ? " Je crois que cette fois, c'est moi qui aurait pu faire tomber une tasse.

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Prendre des photos des gens sur le moment, capturer un moment de vie sans que cela ne soit programmé. C'était ce que tu aimais le plus dans ton métier, dans ta passion. Tu aimais capturer le sourire de l'amoureux transit, le regard d'une maman fière de son enfant, tu aimais voir qu'il y avait du bon en chacun et le capturer. Parce que tu savais que c'était ce genre de photos qui allait remonter le moral quand tout allait mal. Des photos de Jude, tu en avais des centaines, même si votre histoire était en pointillés à l'autre bout du globe, vous vous aimiez sincèrement. Et tu aimais prendre des photos de lui quand il ne s'y attendait pas. D'ailleurs, tu dois avouer quelques photos de toi aussi, prise sur le fait quand il te volait ton appareil. Durant longtemps, tu passais des heures à regarder ses photos comme si tu voulais que ton esprit se souvienne de chaque détail. Et puis, au bout d'un moment, tu avais réalisés qu'elle te faisait plus de mal que de bien, qu'elle te replongeait dans ta peine. C'était étrange pour toi de revoir cette photo qui te ramenait à la période la plus sombre de ta vie. Et c'était encore plus étrange que tu les montres à un parfait inconnu. D'ailleurs, tu ne savais pas tellement pourquoi tu l'avais fait, tu avais simplement suivi ton instinct. Mais tu avais vu son regard changé, la ressemble était bien plus troublante maintenant qu'il avait le visage de l'homme que tu aimais sous les yeux. Il t'avais fallu quelques secondes pour décrocher de ton écran. Puis il te montrait une plaque que tu avais naturellement lu avant de comprendre. Tu connaissais son numéro par coeur, parce que quand on donne son coeur à un homme près à donner sa vie, on a souvent besoin de vérifier que l'autre va bien. Tu avais l'impression que tu venais de te prendre une seconde bombe en plein visage. L'impression que tu allais t'effondrer, que ton monde s'effondrait. Est-ce que tu avais vraiment souffert à ce point pour rien ? Et pourquoi est-ce qu'il ne te disait pas qu'il était lui ? Tu avais posé ta main sur la plaque avant de le prendre dans tes bras. Même si tu ne comprenais pas tout ce qui était en train de se passer, tu savais que c'était lui. Que l'impossible était sous tes yeux. Et de l'avoir si près de toi à nouveau, tu en avais besoin. Besoin de vérifier qu'il était bien réel même si tu ne comprenais pas ce qu'il se passait et que de nouvelles questions venaient envahir ton esprit. C'était une fois dans ses bras que tu avais réalisé la question qu'il était en train de te poser alors tu t'étais retiré rapidement, sans trop savoir si cette question te perdait encore plus ou te rassurait. « J'en ai des centaines Jude, on..» Tu baissais le regard. Tu ne savais pas ce que tu devais lui dire, tu n'étais pas assez prétentieuse pour te croire inoubliable mais tu pensais que votre amour était assez fort pour survivre à tout. Tu essayais de refaire ce jour dans ton esprit comme tu l'avais déjà fait des centaines de fois sans jamais trouvé une issue. Sans jamais trouver comment il aurait pu survivre « Tu es mort, j'étais là, je l'ai vu, comment ? » Tes phrases étaient incomplètes, brouillonnes mais si on pouvait voir l'ouragan dans ton esprit, on trouverait cela plus tôt bien.

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Je suis complètement paumé. Je ne sais plus ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. Il y a quelques minutes j'étais en train de marcher dans la rue, tenant la main de celle qui serait ma fiancée. On se demandait ce qu'on allait manger ce soir, quel film on allait regardé et comment se passaient mes journées au boulot. Une conversation parfaitement normal en somme. Tout était normal avant que je n'entre dans cette galerie. Et là, tout à changé en une fraction de seconde. Il a suffit que tu me montres cette photo pour que je perde pieds. Je sers très fort la plaque que j'ai autour du cou et je ferme les yeux. C'est moi sur cet écran. C'est clairement moi. C'est mon visage, mon uniforme, mon arme et surtout ma plaque. J'essaie de comprendre. Comment une inconnue au visage de cette femme dans mes rêves peut avoir une photo de moi. Puis tout à coup, tu te rapproches de moi et tu me sers dans tes bras. Je ne recule pas, je ne dis rien pendant plusieurs secondes. Sans même me rendre compte, je te sers un peu contre moi. Mais qu'est ce qui me prends ? Te serrer dans mes bras, toi une femme que je ne connais pas alors que Emily est en train de téléphoner juste à côté. Je te demande comment tu peux avoir une photo de moi et ta réponse est.. étrange. « On quoi ? » Tu peux pas ne pas terminer. Je crois que y a trop de truc que je ne sais pas. Trop de chose dont je ne me souviens pas. Et puis ce que tu me dis me fait l'effet d'une baffe en pleine baffe en pleine figure. Tu étais là. La femme de mes rêves c'était toi et ce n'était visiblement pas une invention de mon esprit. C'était un souvenir ? Je suis tellement désolée de ne pas me souvenir de toi. C'est atroce et ça doit l'être encore plus pour toi. « J'étais inconscient. J'ai perdu beaucoup de sang. J'ai été admis à l'hôpital en tant que John Doe parce que dans l'explosion, j'ai égaré ma plaque. » Après ça il a fallu des tas d'examen pour retrouver mon identité. Dans le même temps, l'armée avait fait des listes de soldats mort et comme on ne m'avait pas encore identifié à ce moment là, mon nom c'est retrouvé dans cette liste.