giving up the ghost (gigi)

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@gretchen jones
≈ ≈ ≈
{ Even electricity can't compare
to what I feel when you touch me }

crédit/ fedwin ✰ dualipa.

Shiloh n'en demandait pas tant que ça! Quelques jours de congé ce mois-ci lui ferait surement beaucoup de bien. D'autant plus qu'il avait engagé une nouvelle interne qui prendrait quelque dossier sous sa charge. Tout le monde s'en réjouissaient vu l'été qui arrivait, le médecin légiste n'avait pas d'autre choix que d'engager pour que tout le monde puisse prendre des vacances biens mérités. Aujourd'hui, contrairement à ses habitudes, il avait décidé de partir plus tôt. Directement après l'heure du lunch, il s'était rendu au meilleur endroit qu'il connaissait pour reprendre ses esprits, le Breeze Spa.

Marchant pieds nues sur le marbre blanc, il regardait toutes ses femmes allongées sur les transats, autour de la piscine privée du spa. Bien qu'il aurait aimé s'y arrêter le temps de quelques longueurs, il préféra continuer sa route jusqu'à l'air de tranquillité. Dans cette zone, interdit de parler. Malgré qu'il n'a pas de surveillant, les gens autour de vous le font savoir lorsque vous osez avoir une conversation. Shiloh n'était pas fan des grandes discutions, il préférait nettement le silence. Il faut dire que les morts parlent rarement, à la longue, on s'habitue au silence, on s'y complait. Lorsqu'il poussa la grande porte en bois, il se retrouva dans une oasis tropicale, de grand palmier faisait de l'ombre sur les bains d'eau thermale, tous magnifiquement aménager de fleurs de toutes sortes. Il n'avait pas grand monde aujourd'hui, le week-end n'était officiellement toujours pas commencé. Le jeune homme enleva sa robe de bain pour la mettre sur un petit banc de bois avant de rentrer dans le bain d'eau chaude. Confortablement assis, les yeux fermés, il laissait son esprit complètement libre de toute pensée.

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Après des semaines d’hospitalisation, Gretchen avait fini par développer une profonde aversion à l’égard de l’odeur qui imprégnait les lieux. Un savant mélange de produits d'entretiens, d’alcool et de plateaux repas à l’aspect tout aussi douteux, si ce n’est plus, que les effluves qui s’en dégageaient. Au point tel, qu’elle avait fini par avoir l’impression que celle-ci était désormais capable de pénétrer le moindre tissu voir la moindre fibre qu’elle pouvait revêtir. Aussi, une après-midi au Breeze Spa s’imposait en guise de douche de décontamination.

Perchée sur ses talons aiguilles, la bouche carmin et les yeux dissimulés par de larges hublots noirs, elle s’élance dans le hall de l’établissement, gratifiant d’un sourire les deux jeunes femmes présentes à l’accueil. En habituée des lieux, il ne lui faut qu’une dizaine de minutes pour se déshabiller, enfiler son bikini noir favori et pénétrer l’air de tranquillité. Quelques secondes à peine en ces lieux suffisent à étirer ses lippes rougeâtres d’un nouveau sourire satisfait. Si le lieu s’y prêtait, elle aurait volontiers agrémenter sa satisfaction d’un verre de champagne. Avec précaution, elle pénètre le bain qui lui fait face et manque presque de laisser s’échapper un râle de plaisir au contact de l’eau brûlante sur sa peau. La tête confortablement calée sur le rebord de porcelaine, son regard se pose curieusement sur l’homme situé à sa droite. — Excusez-moi, vous me dîtes quelque chose… Elle marque une pause, fronce légèrement les sourcils. — On ne se serait pas déjà croisé quelque part ? La femme à sa gauche pousse un léger soupir d'agacement. — Oui ça va, réplique-t-elle en abaissant le volume de sa voix et levant les yeux au ciel de manière faussement exaspérée, Oh je sais ! Vous tenez un bar non ?

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Seul dans son silence, il n'ouvrit même pas les yeux lorsqu'il sentie qu'une tierce personne entrait dans l'eau. Il ne bougea pas d'un seul centimètre lorsqu'il sentie les vaguelettes lui heurter le torse à force que cette masse bougeait dans l'eau. Ce n'est lorsqu'on semblait s'adresser à lui qu'il daigna porter attention à celle qui l'avait interpellé. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il reconnut tout de suite ce regard félin, puis les cheveux d'un blond soulignait l'opulence de cette âme. Sur le coup, il fut bouche-bée, impossible de fuir cette situation. Au dire de Gigi, elle ne semblait pas reconnaître Shiloh. Au départ, il croyait qu'elle lui faisait une mauvaise blague afin de souligner le malaise de jamais l'avoir rappelé après plusieurs nuits sous la couette. Il était parti comme ça Shiloh, sans jamais redonner de nouvelle depuis pratiquent quelques mois maintenant. Le médecin resta ainsi, sans bouger, le temps qu'elle termine son discourt. Il chuchota, gêné de déranger ceux qui les dévisageaient de loin. — Tu me fais marcher Gigi, à quoi tu joues ? lui répondit-il de manière posé, incapable de comprendre le jeu qu'elle jouait. Il était loin de se douter qu'elle n'avait, en effet, aucun souvenir de leur soirée en boîte et de leur nuit torride. Plus les secondes s'écoulèrent, plus il embarquait dans son jeu. Il ne savait pas qu'elle pouvait être une aussi bonne actrice. Une femme aussi jolie avait certainement plusieurs talents cachés. Il resta de glace à sa question qui n'avait aucun sens pour lui. — Tu ne me reconnais vraiment pas ? Il restait perplexe. Il est vrai qu'il se sont vus que quelquefois, peut-être une dizaine tout aux plus, mais il croyait pourtant être quelqu'un qu'on se souvient à l'habitude.

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Gigi. Ses yeux se plissent, ses sourcils se froncent, sa bouche se crispe légèrement. Et soudainement, elle réalise qu’il ne s’agit plus d’une vague impression. Il ne lui dit pas simplement quelque chose, il la connaît. Comment pourrait-il en être autrement ? Il vient de l’appeler, non pas par son prénom ou son nom de famille, mais par un surnom plus intime. Ça ne peut être une coïncidence, à moins qu’il ne s’agisse d’un énième tordu. — Attendez, donc vous, elle pointe son index manucuré sur l’inconnu, et moi, le pose sur sa poitrine, on se connaît vraiment ? Elle ne peut s’empêcher d’esquisser un nouveau sourire, plutôt amusée par l’incongruité de la situation. Comment pouvait-elle, ne serait-ce qu’un instant, se douter qu’elle allait tomber nez à nez avec une connaissance, victime de son amnésie, dans un spa à moitié dénudée ? — Parce que je devrais vous reconnaître et me souvenir de vous ? ose t’elle ajouter, les lippes étirées par un sourire impertinent, sans se douter qu’il pourrait s’agir d’une pique. Durant quelques secondes, de ses grands yeux verts, elle se contente de le toiser de haut en bas, à la recherche d’un quelconque indice pouvant l'aiguiller sur l’origine de leur relation. — Vous êtes vraiment sûr de me connaître ? Elle pourrait tout simplement lui demander comment ils se sont rencontrés, quel genre de relation ils entretenaient, mais ça l’amuse de jouer à une sorte de Qui-est-ce ? avec un parfait inconnu. Dans un bain brûlant qui plus est et au grand dam de la femme aigrie à sa droite. — Parce que franchement, si il s’agit d’une piètre technique de drague je serais légèrement déçue d'un homme de votre genre, souffle t-elle en se laissant glisser dans l’eau plus profondément.

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Pendant ce cours échange, Shiloh observait le visage de la jeune femme qui restait pourtant impassible. Elle n'avait donc vraiment aucune idée de qui était Shiloh et toutes les interrogations se dissipèrent lorsqu'elle continua son monologue. Pendant qu'elle parlait, il ne pouvait plus décrocher son regard de ses lèvres si douce. Les brides de souvenir lui revenaient, à l'instar de sa compagnonne de bain qui n'était toujours pas capable de faire les liens. Ce petit jeu avait aussi tendance à amuser l'homme qui commençait à échafauder une relation qui n'était pas la leur. Puisqu'elle ne se souvenait de rien, elle n'aurait pas d'autre choix que de croire aux mensonges du bellâtre. Après tout, il se voyait mal lui dire, devant tous les gens du bain, qu'ils couchaient régulièrement ensemble à une autre époque. Il préféra taire ce léger détail le temps de la baignade. Peut-être lui dévoilera-il la vérité lorsqu'ils seront à un endroit de plus intime. — Je ne suis pas propriétaire d'un bar, mais nous nous sommes rencontrés au Azucar, la boite de nuit Downtown. Ça te dit quelque chose. L'air faussement offusqué, il referma les yeux afin de lui faire comprendre qu'il la dérangeait et qu'elle ferait mieux de se taire avant qu'ils soient tous les deux expulsés de l'endroit. Cependant, elle continuait à essayer de comprendre comment il s'était connu. Cette dame, décidément irrité par la conduite des deux jeunes adultes, se releva et quitta le bassin vers un deuxième plus tranquille. Shiloh suivi la dame du regard et lorsqu'elle fût assez loin à son goût, il lui dit la vérité. — Une technique de drague? nous avons déjà dépassé ce stage toi et moi. Il marqua une pause. — On a couché ensemble pendant des mois Gigi, je te connais plutôt bien d'ailleurs, si tu vois ce que je veux dire.

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L’Azucar ? L’établissement lui dit vaguement quelque chose et pour le coup le manque de précision sur le lieu-dit n’est pas dû à son amnésie, mais bel et bien à son amour immodéré pour l’alcool. Et accessoirement sa propension à enchaîner les gueules de bois tel un surhomme. Les dires de son interlocuteur lui paraissant pour le moment relativement plausibles, elle acquiesce machinalement de la tête. Son regard n’a de cesse de chercher le sien, bien incapable malgré tout de s’abreuver de ses paroles et les prendre pour argent comptant. Elle préfère sonder ses prunelles, en quête d’une faille, d’un vacillement ou quelconque changement dans son attitude qui pourrait presque passer inaperçue. Mais il ne vacille pas, à aucun moment. Et moins encore quand il laisse tomber, tel un couperet, la proximité à laquelle ils seraient prêtés. Elle manque de laisser s’échapper d’entre ses lèvres un rire tant il lui annonce sérieusement la chose. Elle pourrait presque croire qu’il s’agit d’une blague. Eat — Hm. Elle marque une pause. Trop fière pour se laisser déstabiliser, trop enivrer par les vapeurs du bain et l’adrénaline du jeu auquel ils commencent à se prêter. — Donc vous, enfin, tu dois savoir à quoi ressemble le tatouage que j’ai au creux des reins ? dit-elle en le toisant, le faciès insolent, la voix teintée d’une défiance faussement dissimulée, lui octroyant presque un sourire. Mensonge éhonté, à voir si il se met à mentir à son tour.

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Shiloh sait qu'il vient de toucher quelque chose parce qu'elle s'arrête. Une pause de quelques secondes qui lui rappelle l'état où il était il y a de ça quelques minutes avant d'être plongé dans cette histoire sans-queue ni-tête. Une chose est certaine, c'est que Gretchen avait toujours quelque chose à dire. À savoir comment ils faisaient pour s'entendre aussi bien l'un et l'autre alors qu'ils sont diamétralement opposés. Malheureusement, cette pause ne fut pas bien longue puisqu'elle riposta avec une question légitime. Tel un témoin à la barre, il écoute sa question et commence à réfléchir. Il ne fallait pas plus de temps à Shiloh pour revoir les délicates courbes de la jeune femme qui le fit rougir instinctivement. — Tu n'as pas de tatouage à cet endroit, j'en suis absolument certain. Difficile de se concentrer maintenant qu'il s'était replongé dans de vieux souvenir. Il essayait de garder son sang-froid, mais les vapeurs du bain lui montaient vraisemblablement à la tête. — Tu peux me dire ce qu'il se passe, tu ne te souviens vraiment plus de rien ? Cette question lui trottait dans la tête déjà depuis bien longtemps. Normalement, il aurait été vexé d'avoir été oublié de la sorte, surtout par un bijou de femme telle que Gretchen. Le docteur en lui voulait bien savoir la cause de cette amnésie soudaine, lui qui l'avait vu il y a de ça à peine quelques mois. Peut-être avait-elle vraiment oublié une partie de son passé, dans ce cas, les dommages étaient possiblement plus grâce qu'il le croyait.

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Bingo ! Elle ne peut malgré tout s’empêcher de tirer une moue légère, le prendre la main dans le sac, en plein sur le fait accomplie, pris en flagrant délit de mensonge éhonté lui aurait presque fait plaisir. Elle avait beau être une personne peu pudique, force est de constater qu’il est assez peu plaisant d’entendre de la part d’un illustre inconnu ses probables, mais oubliés, exploits sexuels. — Correct. Mais je me méfie encore de toi. Ce n’est pas faux mais, gratifiée d’un sourire, c’est plutôt un bon début. Elle sort ses mains de l’eau, les agite un instant et vient dégager sa nuque, relever sa cascade blonde en un chignon négligemment réalisé. Prête à répéter son texte, ces quelques mots qu’elle n’a de cesse de laisser s’échapper d’entre ses lèvres depuis son réveil. — Je suis amnésique. Et ce n’est pas une blague manque t-elle d’ajouter. À dire vrai, c’était loin d’être drôle mais elle ne pouvait s’empêcher de contenir quelques rires nerveux parfois. La situation lui échappait pour tout dire, entre la fusillade, le coma, son amnésie et l’arrivée fracassante et imprévue de sa fille dans sa vie, elle ne savait plus où donner de la tête. Elle était perdue, clairement. Et comme à son habitude, elle préférait fuir la situation plutôt que d’assumer ses responsabilités, de se confronter à sa fille ou de suivre sérieusement une thérapie. — C’est une longue histoire plutôt ennuyeuse et je suppose que si tu n’es pas au courant c’est qu’on ne se fréquentait plus. Je me trompe ?

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Deux corps immergés, seulement les délicates épaules de la jeune se présentait. Maintenant qu'elle lui avait remis en tête les douces courbes de ses hanches, Shiloh n'avait qu'une seule envie, remettre ce qu'ils avaient autrefois laissé en plan. Les courtes brides qu'ils s'imaginaient lui suffisait à retrouver l'appétit qu'il avait oublié envers Gretchen. Elle qui avait pourtant toujours quelque chose à dire, elle se contenta de seulement quelques mots pour décrire la situation. — Je suis amnésique. Puis, plus rien, un silence qui dura que quelques secondes, assez pour que Shiloh s'imagine tous les scénarios les plus inimaginables. Étant docteur, il connaît les causes des amnésies partielles et il faut dire que ce n'est pas les raisons qui manquaient. Le cerveau humain étant l'organe le plus difficile à comprendre, il pouvait bien se perdre dans ses hypothèses. Lui osa finalement lui donner une bride d'information, rien de bien explicite. Elle préféra plutôt changer complètement de sujet.

Gretchen avait pourtant raison, il ne se fréquentait plus depuis des mois maintenant. Il pouvait difficilement lui cacher la vérité. En bon joueur, il décida à nouveau de succombé à la vérité, dans un affouillement qui trahissait le mal être. — Euhh, ouai ... Je suis désolé à prop ... Il s'arrêta pour une deuxième pause. Est-ce que ça valait vraiment la peine de se paitre en explication. Puisqu'elle ne se souvenait clairement plus de lui, pourquoi ne pas recommencer à nouveau. — Dans ce cas, il me semble plus juste de t'en dire plus sur moi. Je m'appelle Shiloh et je travaille au département de police de Doral. Non, je ne suis pas policier, mais je suis médecin légiste… chef de service en fait. Il lui sourit, le plus charmant qu'il se pouvait. — Alors, si tu as besoin de conseil médical ou d'aide, pense à moi. Il était capable de gentillesse parfois, surtout pour une femme comme Gretchen. Puis, il savait qu'elle n'était peut-être pas au courant de tous les thermes et il savait certains médecins négligeaient de soutenir les patients atteint d'amnésie. C'était aussi un bon moment de retourner dans ses bonnes grâces, Après tout, c'était bien la base de leur relation et personne ne s'en plaignait.

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» Julyn ✕ ghost of past

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