Mercy Hospital. Je me souvenais encore du rêve que j’avais lorsque je frôlais la vingtaine. Cet hôpital était prestigieux et très réputée à travers les États-Unis. Je souhaitais réellement y intégrer son service, mais à cette époque, je savais déjà que ça ne serait pas pour toute suite. Les études de médecines demandaient beaucoup et le cursus serait long. Malheureusement pour moi, au moment opportun où j’étais rendu à mon internat, c’est là que je dus tout mettre derrière moi – fuir cette vie, ce nom. Aaron MacAllister n’existait plus désormais et je devais fuir Miami pour ne plus jamais revenir… enfin, c’est ce que je fis pour les trente et quelques années qui suivirent ce supposé accident de voiture fatal. Le temps filait à une vitesse folle. Mon quotidien, c’était mon travail. Je brillais parmi les meilleurs chirurgiens du pays et ma réputation m’avait valu une offre risquée. Revenir à Miami et bosser avec ma vraie famille.
Après quelques jours à me familiariser avec les lieux, je commençais doucement à prendre mon aise. J’avais déjà repris quelques suivis de patient et me voilà aujourd’hui de garde aux urgences. Lorsqu’un patient débarque en trompe, je compris qu’il n’y avait pas à attendre. J’exige à l’un des internes de mon équipe de réserver un bloc opératoire en urgence, ce qu’il fit et je monte aussitôt pour me préparer. Il s’agissait en réalité d’un patient du Dr. Trevor MacAllister – alias mon fils. Il s’occupait de ce patient depuis plusieurs mois suite à un cancer colorectal. Un mal à l’estomac et un problème à la selle l’avait conduit à une coloscopie fatidique. Bref, j’avais feuilleté le dossier du patient avant de m’installer au bloc. Le Dr. MacAllister avait été bipé. Jusqu’à présent, je n’avais pas eu la chance de recroiser Trevor à l’hôpital. Nous nous étions vus seulement à cette convention médicale le mois dernier, mais jusqu’à présent, nada au sein du Mercy Hospital. Je me sentais nerveux. Pas pour l’opération – qui s’avérait être une opération que j’avais réalisé si souvent que je pouvais presque le faire les yeux fermés – mais évidemment pour ces retrouvailles avec mon enfant. Je nettoyais mes mains et appliquait le processus obligatoire avant de rentrer en chirurgie en solitaire. Je voyais par la vitrine que l’équipe médicale se chargeait de mettre en place la salle près à nous recevoir.