need explanations. (solal)

La semaine avait été longue, très longue. Les évènements de cette fameuse soirée lui revenait souvent, il s’était même coupé en début de semaine parce qu’il n’était pas assez concentré. Il avait pesté, avait fulminé avant de demander à un des commis de prendre le relais pendant qu’il s’aérait l’esprit. Il fuyait dès que le service était terminé, juste pour ne pas avoir à croiser Solal dans les couloirs de leur immeuble. Les mots qu’il avait prononcé étaient encore si douloureux dans sa tête. Il avait attendu le jour de fermeture avec impatience. Il avait profité d’avoir sa matinée de libre pour courir, prendre l’air. Il avait même mangé dehors et s’était posé sur un banc pour profiter des beaux jours qui arrivaient.

Il le reconnaissait, ça avait été carrément impulsif ce qu’il avait fait et il s’était attendu mille fois à être rejeté mais jamais ô grand jamais il n’avait alors pensé que ça serait si douloureux. ne recommence jamais ça. cette lueur qu’il avait vu dans ses yeux. Stan n’osait même plus lui parler, la distance qu’il avait instauré entre eux été tel qu’il demandait à d’autres de lui dire certaines choses. Il voulait se changer les idées, alors un soir, il était sorti. Il était encore tôt dans le monde de la nuit. Il s’était amusé à séduire une jeune femme, pour oublier la claque mentale cuisante qu’il s’était pris. Elle avait fini dans son lit, elle était partie avant même qu’il ne le lui signifie.

Maintenant, il tournait presque en rond. On était en milieu d’après midi. Il s’était rabattu sur une émission de télé sans grands intérêts. Enfin, les conflits entre les personnages lui permettaient de penser à autre chose, enfin, un minimum. Et puis, on toqua à la porte. Il fronça les sourcils, il n’attendait personne, enfin pas à sa connaissance. Sa sœur travaillait, ses parents aussi et Solal n’avait sûrement aucune envie de le voir. C’est pour ça qu’il fût stupéfait de le voir sur son palier, quand il ouvrit la porte. Tu t’es trompé de porte ? Il demande, d’un ton dur, même trop dur à son goût. Entre. Il finit par dire en s’effaçant pour le laisser entrer dans son appartement. Mais il voulait des explications, il voulait des excuses. Chacun son tour.

Il était blessé. Stan se laissait contrôler par ses émotions. Il aurait presque pu lui claquer la porte au nez mais il avait préféré le laisser entrer, entendre ce qu’il avait à lui dire. C’était sûrement plus sage. Il resta debout, à défaut de Solal qui se posa sur son canapé, une balle anti stress dans les mains. Il fronça les sourcils mais ne dit rien, il le laissa parler. Il haussa alors un sourcil. Pas prêt à assumer quoi ? Il était son meilleur ami, il pouvait tout lui dire, il devait le savoir, non ? Il garda son visage sérieux, écouta juste. Le brun avait toujours trouvé ça touchant, sa sensibilité, sa candeur. Il s’en foutait qu’il soit viril ou pas, il l’aimait comme il était. Mais il ne dit rien, il continue à écouter. Il vit le doigt qu’il pointa sur son cœur lorsqu’il parla de lui. Stan ne pût empêcher un léger sourire de fleurir sur son visage. Il avait cette place dans son cœur. Solal aussi, prenait la même place dans le sien. Si le sujet n’était pas si sérieux, il aurait sûrement déjà sauté de joie. Il eut envie d'intervenir plein de fois, de le corriger, de lui dire que ce n’était pas contre nature, qu’il n’y avait pas de honte à avoir, qu’il avait le droit d’aimer qui il voulait mais Stan savait aussi que c’était plus compliqué que ça. Il avait eu la chance d’avoir une famille ouverte, de pouvoir parler de n’importe quel sujet, il avait pu prendre le temps de s’accepter comme il était, avec ses défauts et ses qualités. Il savait qu’il avait eu de la chance, une chance que tout le monde n’avait pas. Alors il ne regrettait pas le baiser, il regrettait jusque ça se soit passé dans la rue. Ses derniers mots à son sujet le firent sourire. Il était têtu, chiant et râleur, c’était certain. Mais il pouvait aussi se montrer patient et attentionné. Encore plus si c’était pour Solal. C’était la dernière de ses envies de le laisser, de rester vexer jusqu’à la fin de sa vie. Il ne voulait que le bonheur de Solal et c’était encore mieux si Stan participait activement à ce bonheur. Il le regarda se lever. Il n’eut qu’à faire deux pas pour attraper son bras. Son regard s’adoucit, il eut un léger sourire. Tu es déjà pardonné Solal. Il souffle. Je ne savais pas tout ça, tu ne m’en as jamais parlé... Il n’aurait pas pu savoir, s’il avait su, il ne l’aurait pas embrassé ce soir là, pas dans la rue en tout cas. Non, s’il avait su, il aurait fait les choses bien. Il n’aurait pas cherché à le provoquer, il lui aurait préparé ce plat qu’il aime bien, ils seraient allés au cinéma comme prévenu, une gentille soirée, rien que ça. Et je m’en fous que tu sois viril ou non et t’es absolument adorable quand tu pleurs devant Bambi. Je ressens la même chose pour toi. Depuis ce soir là, j’arrête pas d’y penser. T’es pas le seul à mâter en secret, si tu savais. Et tu as aussi cette place dans mon cœur, depuis longtemps, et si j’avais su, ça se serait passé autrement. Il le fit lâcher sa balle qu’il posa sur une étagère, juste à côté. Il prit ses mains dans les siennes, son pouce caressant le dos de sa main. Et si on repartait sur de bonnes bases ? On oublie la dispute, tout, je veux juste nous donner une chance... Il demanda en souriant, plongeant son regard dans le sien. Il était si beau, son cœur battait si vite dans sa cage thoracique. Il avait encore peur, que Solal le rejette encore malgré tout ce qu’il lui avait dit. Mais Stanislas serait là, pour l’aider à se faire à tout ça.