don't hold me 'cause i'm falling back down | Jackson & Anna

Don't hold me 'cause i'm falling back down

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Le SUV s’arrête le long du trottoir, devant la petite maison dans laquelle elle a emménagé l’année passée. Elle a à peine le temps de fouler l’herbe de son jardin que déjà la porte s’ouvre et qu’un chiot sort en remuant la queue, venant lui sauter sur les jambes. Quelques secondes plus tard, c’est un petit garçon qui sort pour étreindre sa mère. Anna se penche pour embrasser ses cheveux alors qu’Adam se lance dans le récit de ses dernières 24 heures. Ce qu’il a vu à l’école, ce qu’il a vu à la télé. La façon dont il a gagné face à Molly, sa baby-sitter, à un jeu de société. Cette dernière se tient dans l’encadrement de la porte, bras croisés, avec un sourire. « Votre garde s’est bien passée, madame Wilson ? » demande l’adolescente en se poussant pour la laisser entrer et retirer sa blouse. « C’était fatiguant mais sûrement pas autant que de garder Adam. Il a été sage ? ». L’enfant regarde sa baby-sitter avec de grands yeux, voulant sans doute se faire pardonner quelque chose avant que la jeune fille ne raconte tout à sa mère. Mais l’adolescente sourit et hoche frénétiquement la tête. « Un amour. Oh et une dame a appelé, ce matin. Elle voudrait que vous la rappeliez, ça avait l’air urgent ». « Elle a dit à quel sujet ? ». La baby-sitter secoue négativement la tête en prenant son sac avant de froncer un peu les sourcils, comme si elle essayait de se rappeler. « Je crois qu’elle m’a dit s’appeler Beth… Non, Mary-Beth ! »

Cette fois-ci, c’est le front d’Anna qui se plisse à cause d’un froncement de sourcils. Elle sort son téléphone portable de son sac, l’appareil étant sans batterie depuis un petit moment puis elle se rend dans le salon pour le brancher. « Molly, ça te dérangerait de rester un peu plus ? Si c’est urgent, il faudra peut-être que tu gardes Adam un peu plus longtemps. » L’étudiante acquiesce avec un sourire et repose son sac sur le canapé. Le téléphone s’allume enfin et l’infirmière fait face à plusieurs appels sans réponse de la part de cette femme qu’elle connaissait depuis quelques semaines déjà. Dans les réunions, elle parlait souvent de la violence de l’homme auquel elle était mariée. Mais contrairement à Anna, elle n’était pas libérée de son tortionnaire. Quelques tonalités et Mary-Beth décroche enfin, visiblement bouleversée. La blonde se confond en excuses, explique qu’elle était de garde à l’hôpital mais l’autre femme la coupe, avec une bonne nouvelle : « Je suis partie… Je ne sais pas quoi faire maintenant, Anna. ». L’infirmière passe une main sur son visage. Elle a envie d’être soulagée mais elle se souvient à quel point c’est difficile, d’avancer vers l’inconnu. « J’ai même pas pris d’affaires, tout est resté là-bas et j’ai peur d’y aller. Et pour le divorce, j’ai pas d’avocat, et… » Anna soupire « Mary-Beth, vous m’écoutez ? Calmez-vous. Ne vous inquiétez pas pour l’avocat, je vais contacter celui qui s’est occupé de mon divorce ». Elle passe encore quelques minutes à la rassurer, à lui dire qu’elle a fait le plus dur. Tout ira mieux maintenant. Et à peine a-t-elle raccroché qu’Adam fait la moue en se jetant près d’elle sur le canapé. « Tu vas être occupée ce soir ? ». La question sonne un peu comme un reproche et la blonde soupire en passant son bras autour de ses épaules pour le serrer contre elle. « Tu sais, Mary-Beth a quelques problèmes et je dois l’aider, elle peut pas le faire toute seule ». Le petit semble réfléchir puis lance « Des problèmes comme t’as eu avec papa ? ». Anna hoche la tête et pose ses lèvres sur la tempe de sa progéniture qui hausse finalement les épaules. Une maturité acquise dès le plus jeune âge. Il finit par sourire et étreint sa mère avant de se lever pour tirer sa baby-sitter par le tissu de son tee-shirt « Viens Molly, on va jouer au ballon ». L’adolescente sourit à la mère de famille, et Anna songe qu’elle ne la paie pas assez pour toutes les fois où elle lui sauve la vie en gardant Adam.

Le prochain numéro composé est, sans surprise, celui de Jackson. En ce milieu d’après-midi, il n’est pas étonnant qu’elle tombe sur la messagerie alors elle appelle le cabinet, tombe sur la secrétaire. « Maître Mitchel est en réunion, je ne peux pas vous le passer ». Et elle a beau dire que c’est urgent, la secrétaire ne faiblit pas. Anna sent même une pointe de condescendance dans sa voix et finalement, après avoir élevé un peu la voix, elle concède à laisser un simple message. « Dites lui juste que c’est urgent. ». « Il risque de terminer tard », contre la secrétaire, de quoi faire grincer des dents l’ancienne cliente. « Alors dites-lui que je lui expliquerai autour d’un dîner. Mais qu’il me rappelle. » Et elle raccroche. L’arrière de son crâne s’appuie sur le dossier de son canapé et la blonde fixe le plafond un moment avant qu’un léger sourire incontrôlé ne creuse ses joues.

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« Vous êtes certaine de ne plus avoir besoin de moi ? », demande Molly sur le pas de la porte. Jake ne l’a pas encore rappelée et elle se doute d’à quel point son travail peut être prenant. Alors, elle finit par libérer la baby-sitter, après lui avoir tendu de quoi la payer. Ce n’est que lorsqu’elle referme la porte d’entrée qu’Anna laisse passer un léger soupir entre ses lèvres. Soupir de ne pas pouvoir aider Mary-Beth dans l’immédiat mais également de ne pas avoir réussi à joindre l’avocat. Alors elle retourne dans sa cuisine où, attablé à l’îlot central, Adam est déjà en train d’avaler son dîner.

Alors qu’elle ouvre le four pour y récupérer son assiette maintenue au chaud, le téléphone sonne. « Merde », lâche-t-elle en manquant de renverser son assiette sous le sursaut provoqué par la sonnerie stridente. Son fils lève la tête, fronce les sourcils avant de lancer :  « Et moi, on me prive de console pour moins que ça ». La blonde lève les yeux au ciel, traversant la pièce pour récupérer l’appareil. « Je suis ta mère, je dis ce que je veux ». « Attends que je le dise à mamie ». La menace du petit garçon lui tire un rire qui s’évanouit face au nom qu’affiche son écran. C’est pour Mary-Beth et pourtant, elle a cette impression constante de perdre tous ses moyens quand il est dans les environs.

Elle se racle la gorge et décroche enfin, avec un petit « allô ? ». La voix, de l’autre côté du téléphone, lui tire un sourire tandis qu’elle tourne le dos à son fils qui, beaucoup trop curieux, veut tendre l’oreille. « Oui je suis libre, mais je ne voudrais pas vous embê… ». Mais il enchaîne, disant qu’il est libre le soir même et son sourire ne peut que s’agrandir à cette nouvelle. « Nous pouvons peut-être nous retrouver pour dîner ? Enfin, si vous n’avez pas encore dîner ».

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« C’est qui ? », demande Adam dans son dos, d’une voix plaintive d’être ainsi écarté de la conversation téléphonique. Elle pose un doigt sur ses lèvres, pour lui faire signe de se taire alors que l’avocat propose d’inclure le petit bonhomme dans ce dîner qui se profile. L’enfant fixe sa mère, ne touchant plus à son assiette et elle s’appuie contre le plan de travail, avec une légère appréhension. La baby-sitter est partie et même si elle sait que sa mère pourra toujours garder le petit, si elle le lui demandait, l’infirmière se pose une question. Adam accepterait-il un autre homme ? Parce qu’elle ne ferait jamais rien qui puisse ne pas convenir à son fils. « Euh, non. Enfin, si, ce serait génial si vous pouviez venir. »

Le principal intéressé fronce un peu les sourcils alors qu’Anna continue : « Adam est en train mangé mais on peut tout de même dîner tous les deux. Vous aimez les sushis ? ». Le petit garçon pose ses couverts, quelque peu ronchon que quelqu’un s’invite dans cette soirée où il devait être le seul centre d’attention. « Moi aussi, je veux des sushis », lance-t-il un peu fort, de peur d’être évincer de ce rendez-vous. « Ah, j’en connais un qui ne veut pas finir ses légumes alors… Pourquoi pas dîner tous les trois ».