maxron - i'll stand by you {miami seaquarium}

Elle s'en souvenait comme-ci c'était hier, de cette conversation qu'elle avait surpris entre Maxwell et Tobias, au cours de laquelle le père célibataire avait promit à son fils que pour ses 7 ans il l'emmènerait voir les dauphins et se balader au seaquarium à Key Biscane. Cameron n'avait pas une très bonne mémoire des dates, pourtant l'anniversaire du petit garçon, sa mémoire l'avait enregistrée presque religieusement, comme la saint valentin était commune à tout un chacun, l'anniversaire du petit Holmes était gravé dans sa mémoire. Pour cette occasion, en ce jour, la trentenaire s'y était rendue, pleine d'émotion. Arborant les allées du parc aquatique, la jeune femme se perdait dans ses pensées en observant les vitrines des magasins qui longent le passage. Tentée d'acheter un souvenir pour l'enfant qu'elle mettra au monde d'ici quelques mois, mais incapable de le faire. L'allemande à passé près de trois portes, est entrée dans le même nombre de boutiques, mais à chaque fois qu'elle empoignait une peluche elle ne pouvait se résoudre à l'acheter, superstition et tristesse se mêlaient en elle. Impossible d'acheter un présent pour son bébé à naître en le jour de l'anniversaire d'un petit garçon qu'elle a vu partir. Alors elle se perd dans les confins du parc pour finir par se planter devant l'entrée du golden dome, pas certaine d'avoir envie de regarder un spectacle mettant en scène des lions de mer et des phoques, alors qu'elle se retourne brusquement, son épaule entre en collision avec un passant qui manque de lui faire perdre l'équilibre. une exclamation lui échappe alors qu'elle vacille. Le géant possède de larges épaules, il la retient de justesse et s'excuse. cette voix, elle lui est familière à l'allemande et quand cette dernière lève les yeux, c'est Maxwell qui se tient devant elle. Décidément, cette funeste date les aura donc menés à se retrouvés, une fois encore. "Bonjour." balbutia Cameron qui se redressa avec difficulté, sans lâcher le bras de son ancien compagnon.

Longuement, il a hésité. Une première fois au réveil, se lever ou rester couché en tentant d’oublier. Une second fois en se levant, puis en passant devant une porte fermée flanquée d’un prénom. Il est resté devant quelques minutes. Ses doigts n’ont pas réussi à toucher la poignée de la porte, ils ont été uniquement capables d’effleurer les lettres en relief sur le bois. Quand il s’est décidé à bouger, c’est comme si son corps ne lui appartenait plus et qu’il s’est transformé en automate. Une douche rapide, un rasage oublié. Un portefeuille embarqué mais un téléphone abandonné sur le plan de travail. Rien ne tourne rond en cette matinée, il n’a même pas pris la peine de remplir son ventre. A croire qu’il souhaite se punir alors qu’il ne fait que subir cette date si chère à son cœur. Les cheveux moitié en bataille, il se glisse dans un bus, le premier qui s’arrête à sa portée. Et il déambule durant près d’une heure dans les rues de la ville, toujours en proie à son hésitation. De temps en temps il descend, et emprunte une autre ligne, sans savoir où aller. Il n’est même pas conscient de ce qu’il fait quand finalement il prend cette ligne, empruntant un grand pont et qui le mène vers un lieu de promesse, mais aussi de déchirement. Ses jambes tremblent un peu quand ses yeux se posent sur le panneau ornant l’entrée. Il a fait une promesse qu’il ne se sent pas capable de tenir. Plusieurs personnes le dépassent, dont une qui le bouscule. Lui ne bouge pas, les bras croisés, ses doigts pianotent nerveusement sur ses bras. Ce n’est qu’avec l’aide d’une profonde inspiration qu’il trouve le courage de franchir les seuils du Seaquarium de Key Biscayne. Il honore sa promesse même si cette visite devait se dérouler en famille.

Vêtu d’un simple jean et d’un tee-shirt, Maxwell se fond dans la masse des visiteurs. A chaque pas qu’il fait, mais surtout à chaque exclamation d’enfant qu’il entend, l’étau autour de son cœur se resserre. Il est pris d’une envie de pleurer mais se retient. A chaque fois que cela devient trop dur, son poing se ferme, ses phalanges blanchissent. Il s’éloigne un peu des visiteurs puis, quand son rythme cardiaque reprend un rythme normal, il reprend sa visite, sans jamais l’apprécier. Sans téléphone, ni montre à son poignée, la notion du temps s’envole. Son ventre émet bien un gargouillis mais il ne considère pas celui-ci comme suffisamment important pour qu’il en tienne compte. Il se laisse porter par une file de personnes, et se retrouve dans une file menant au golden dome. Certains se pensent en retard pour le spectacle, ils se pressent, bousculant quelques personnes au passage, dont lui. Puis s’exerce l’effet domino. On le bouscule, il s’écarte un peu pour laisser passer le pressé, et il bouscule à son tour. Par réflexe, il retient cette personne par le bras, ne lui souhaitant pas de perdre l’équilibre et de se retrouver les fesses par terre. « Désolé. » Sa propre voix lui semble rauque. Il faut dire que c’est l’un des rares mots qu’il a prononcé depuis qu’il est debout.

Ses prunelles s’écarquillent quand il reconnait la victime de sa bousculade. Cameron. Pourquoi elle est ici ? L’a-t-elle suivi ? L’hypothèse se présente dans sa tête. « Salut. » Il n’y a rien d’enthousiaste dans sa voix. Son teint est presque blanc. Est-ce dû à son ventre vide et à la chaleur ? La raison est sans doute ailleurs. Des images le traversent. Sa discussion avec Tobias. Cameron présente ce jour-là. La promesse qu’il a faite à son fils. Peut-être qu’elle l’a entendue. Il se fait du mal, car de voir Cameron ainsi, devant lui, il s’attend à voir surgir la frimousse de Tobias, sortant de nulle part derrière la jeune femme. Le visage barbouillé de glace qu’elle lui aura acheté avant qu’ils ne le rejoignent. Cette image, c’est la goutte de trop pour Maxwell. Il ne peut pas rester dans ce lieu. L’air lui manque. Une nouvelle fois, il doit se mettre à l’écart pour réussir à se reprendre.

Son bras se dégage de la main de Cameron. Il aimerait lui dire qu’elle n’y est pour rien dans son geste mais les mots refusent de sortir. La douleur se lit sur son visage, il donne l’impression d’être sur le point d’imploser de l’intérieur. Son regard en dit long, il souffre, et il s’excuse d’avance. Car aussitôt après, il s’éloigne. De cette foule entrant dans le dôme, de Cameron qui ne s’attendait sûrement pas à ce qu’il se comporte ainsi. Il sort de la file sans se retourner. Le long de sa joue, une larme glisse mais il l’essuie du dos de la main. Ce n’est qu’une fois à l’écart dans une allée, quand les voix des familles se font moindre qu’il se permet de respirer, cherchant à reprendre son souffle. Il a envie de hurler autant qu’il désire frapper contre un arbre. Il ne sait pas comment faire partir cette douleur, il regrette d’être dans ce lieu. Il se déteste d’avoir tenu sa promesse car c’est en train de le détruire pour la journée.

Excuse balancée au vent, la forme y est, mais le fond sonne creux et quand il se rend compte de qui se tient en face de lui, l'enthousiasme n'est pas au rendez-vous. Ils avaient eut la même idée, venir célébré l'anniversaire de Tobias comme Max le lui avait promit, en ce lieu. Un battement, long silence alors qu'ils se toisent, l'univers à lui seul semble réfléchir et tâche de prendre une décision pour les événements qui vont suivre. Il s'éclipse, la plante là et elle le regarde s'éloigner avant de lui emboîter le pas. Au bord de la crise d'angoisse sans doute, le teint blême. Si cette journée semblait difficile pour l'allemande, elle l'était d'avantage pour le pompier, tout en le suivant à la hâte cela raisonne dans son esprit. Elle bouscule un passant puis un deuxième, joue presque des épaules afin de réussir à filer le grand brun qui se fond dans la foule, glisse entre les gens. Elle a l'impression d'être lourde, épaisse et volumineuse. Chaque client entre en collision avec son corps, une main sur le bombé de son ventre, comme pour protéger son enfant à venir, Alden continue de progresser, puis elle le perd de vue. Plantée au milieu d'une foule dont le bruit lui donne la nausée, son regard balaye l'endroit alors que ses cheveux volent au vent.

Où est-il ? se demande t-elle quand enfin, dans une allée adjacente il se tient là, au milieu d'une étendue d'herbe, entre des végétaux, à l'ombre des arbres. Le soleil tape en cette journée, comme si la vie elle même souhaitait rappeler aux deux adultes qu'elle était belle et que le soleil ne cesserait de briller, qu'ils devaient continuer d'avancer sans jamais se retourner. "Est-ce que ça va ?" lui a poliment demandé la jeune femme en s'approchant lentement de lui, une main tendue dans sa direction. Rendue à quelques pas du britannique elle s'arrêtait et croisait ses bras contre sa poitrine. "Respire." après une hésitation, sa main elle la déposait contre l'épaule de ce dernier en le fixant sans dissimuler son inquiétude. Max était sorti de sa tanière, il avait fallu qu'il choisisse ce jour, cet endroit bondé. Homme de parole. "Tu veux de l'eau, tu..." elle rompait le contact afin de sortir de son sac à main une petite bouteille d'eau fraîche, dévissant le bouchon Cam la lui tendait. "Bois."

Elle ignorait s'il se souviendrait de la promesse qu'il avait fait au gamin, parce qu'elle, ne l'avait pas oubliée. Il aurait eut toutes les raisons de la terre de ne pas venir, rester terrer chez lui, les volets clos, ou pire, s'enfermer dans sa caserne et se noyer dans le travail. Le point positif était qu'il ne s'était pas mis à boire plus que de raison ou pire, ne s'était pas laissé aller à la consommation de drogue. Sa paume se plaque de nouveau contre son ventre, parce qu'elle ignore qu'elle serait sa réaction s'il devait arriver quoi que ce soit à son enfant, à elle. Il n'était pas encore de ce monde, pourtant, elle l'aimait déjà de tout son cœur. "Je ne pensais pas que tu viendrais, je pensais que tu resterais cloîtré chez toi." avec neutralité elle a articulé ces mots qu'elle pensait pourtant sincèrement, elle fut bien évidemment tentée de lui envoyer quelques messages textes, mais s'en était abstenue de peur de ne pas recevoir de réponse. "Il aurait voulu que tu profite de ta journée, peut-être même que tu t'enfile un kilo de crème glacée." tristement elle lui sourit, glissant une main dans ses cheveux.

Il lui aboie dessus, réaction légitime. Cette journée serait compliquée, la blonde en avait parfaitement conscience, parce qu'en se réveillant ce matin, une boule s'était formée dans son estomac et une pensé fut accordée à Maxwell, qui lui, devrait également subir cette journée à un degrés plus fort encore puisqu'il s'agissait de sa propre chair. Mais elle ne s'attendait pas à régresser de la sorte, être poussée des mois en arrière par la force de simples paroles lancées à son encontre. Cameron était coupable d'un tas de chose, mais trouvait injuste de se trouver punie et traitée de la sorte pour la simple raison qu'elle souhaitait aider celui qui avait partagé sa vie fut un temps. Il n'a pas a ouvrir la bouche pour faire sentir à l'allemande que sa présence n'est pas désirée, qu'elle est même dérangeante. "A boire ?" qu'elle répète à voix basse, les sourcils froncés par l'incompréhension qui la gagne. Jamais elle n'avais pensé ça, loin de là se trouvait le fond de sa phrase. Ses mots sont des armes à l'aide desquels il attaque ostensiblement la future maman, sans pitié. Son thorax la fait souffrir, elle a le sentiment de s'être prit un coup en plein sternum et son souffle est coupé.

Son regard habituellement d'un bleu trop pur se trouve noirci par la peine, la douleur et la colère, fulminante. "Mais tu es resté Max et ça, va falloir réussir à l'intégrer." c'est froidement rétorqué, presque avec rage. "J'ai bêtement voulu honorer une promesse que j'avais peur que tu ne sois pas en état de tenir, voilà ce que je suis venue faire Maxwell." sifflante, grinçante, mauvaise, elle s'approche dangereusement et le bouscule du bout de ses doigts. Désintéressée elle s'était rendue là ce matin, ne sachant pas encore combien de temps elle tiendrait dans ce parc aquatique, Cameron aurait dégusté une glace en observant un spectacle mettant en scène des dauphins, passant par une boutique de souvenirs et serait rentrée chez elle. Voilà quel était son plan, jamais elle n'était venue là dans l'espoir de croiser le pompier pour lui montrer qu'elle n'avait pas oublié la promesse qui avait été faite des mois plus tôt. "Alors vas-y enferme toi dans ce rôle de connard fini que tu t'es donné, repousse la terre entière, moi j'en ai ma claque !" de nouveau elle le pousse du bout des doigts, lui hurlant presque dessus au point que certains passants s'arrête afin de les observer avec curiosité. La nouvelle attraction du parc.

Une culpabilité grandissait en elle pourtant, parce qu'à son chagrin elle s'ajoutait là, au sommet de cette pile d'emmerdes et de regrets, Cameron siégeait tout en haut. C'était l'impression qu'elle avait malheureusement. "Et non, j'ai pas la moindre idée de ce que tu traverses, mais t'as pas le droit de m'en vouloir d'essayer de t'aider parce que tu comptes, et j'sais pas pourquoi j'continue de te laisser me faire subir tout ça, j'suis vraiment trop conne !" elle enchaîne les mots sans même prendre le temps de respirer, une complainte sans ponctuation aucune, les hormones n'aidant pas la belle à relativiser sur la situation, une trop plein d'un ras-le-bol en fait, sa fierté avait été réveillée et avait décidé de se poser là. La chaleur était écrasante et gagnait la future maman qui essuyait son front d'un revers de la main. "C'est trop tard, tu m'as déjà blessée." a craché l'allemande en lui tournant le dos pour commencer à s'éloigner, le palpitant au bord de l'explosion, la rage secouait ses bras alors que de jolie petites étoiles commençaient à danser devant ses yeux et ses jambes commençaient à ses dérober. Perchée sur de jolies chaussures à talons, la robe flottante au vent, la pauvre sergente prit appuie contre le tronc d'un arbre qui se trouvait planté dans son sillage. Elle reprendrait sa route, si la chaleur ne lui faisait pas tourner de l’œil avant.

La colère, la déception et la fierté qui hurle, qui lui broie les poumons et malmène ses entrailles. Elle l'entend qui la blâme de s'est montrée si faible, d'avoir oser s'imaginer qu'elle pourrait rester à ses côtés, d'avoir cru qu'elle pourrait faire la différence et qu'aux yeux du pompier Cameron était un être à part entière, quelqu'un de différent du reste du monde; c'était comme ça qu'il avait réussit à la faire se sentir. Magnifique, forte et indépendante, tant de leurres, de quelle naïveté avait-elle fait preuve là ? Le rejet était un sentiment qu'elle ne réussirait jamais à gérer, ce qui faisait naître en elle la rancœur, parce qu'en la rejetant c'était sa fierté qui se trouvait touchée, parce qu'en la repoussant, il s'en prenait à elle, à tout ce qu'elle avait bien cru pouvoir représenter, à la manière dont il pouvait la considérer. Alors que le fil de ses pensées lui échappe, sa voix à Maxwell retentit à ses oreilles, sans qu'elle ne s'y attende, vainement et faiblement elle tente de le repousser, mais il la tient fermement jusqu'à atteindre le sol. Des conseils, elle n'en veut pas, qu'il la lâche, si la chaleur ne l'avait pas frapper, de nouveau elle l'aurait repoussé en lui aboyant dessus, mais elle se contente simplement de baisser le menton en contrôlant au mieux sa respiration afin que son petit malaise ne se transforme pas en crise d'angoisse. Quelle journée de merde. se dit la jeune femme.

De nouveau, maigrement, elle repousse de son avant bras le britannique, alors que sa main libre s'en va chercher la bouteille d'eau qu'elle a rangé dans son sac à main plus tôt. La blonde évite le regard de Maxwell qui se livre, c'était amusant de constater que depuis leur rupture le couple d'anciens amants peinaient à se retrouver sur une même longueur d'onde. "J'y suis pour rien, moi." a t-elle articulé mollement en battant des cils rapidement après avoir bu la moitié du contenu de sa bouteille de plastique, évidemment qu'elle s'était rendue compte qu'il ne savait pas comment faire le deuil de son fils, après tout, les parents ne sont pas sensés enterrer leurs enfants, mais la vie est malheureusement ainsi faite. peut-être que le grand brun pensait qu'en le formulant finalement, cela apporterait un certain apaisement à la blonde, mais ce ne fut pas le cas. Inutile de le dire, elle l'avait remarqué, mais si cela l'aidait lui à aller mieux... Elle se redresse péniblement, s'éventant le visage à l'aide de sa main. Affaiblie. De son petit sac à main l'allemande sortit une dosette de sucre qu'elle déchira avant d'en fourrer le contenu dans sa bouche.

Assis tous deux dans l'herbe, les deux se faisaient face sous les regards intrigués des passants qui venaient d'assister à ce drôle de manège, à certain Cameron adressa un faible sourire, comme pour leur signifier que tout allait pour le mieux. Pourquoi ? L'ancienne combattante se faisait, elle aussi, assaillir de questions régulièrement et ces dernières lui encombraient l'esprit au moment d'aller au lit. Tant de choses venaient s'ajouter à ses sentiments, sa grossesse faisait partie des éléments perturbateurs ainsi que le père de l'enfant à venir. Au dessous et ainsi qu'au sommet de cette montagne d'emmerdement, il y avait le quadragénaire anglais. Serait-ce utile de lui préciser que si elle était rester à ses côtés autant que faire se puis, c'était parce qu'elle était consciente, du moins elle osait espérer, qu'elle n'était pas la source du problème. "Si tu me pose la question c'est que tu ne mérites pas d'entendre la réponse." c'est froidement lancé, le ton qu'elle emploi n'est en rien agressif, du moins, là n'est pas son intention, mais l'ego touché, la fierté froissée et les hormones en ébullition. Plus rien ne va et c'est ce qu'elle pense, alors quoi, elle devrait lui répéter jusqu'à sa propre mort qu'elle tient à lui et qu'elle tient à le soutenir alors que lui ne veut pas de cette aide, qu'il le lui a clairement fait comprendre en lui crachant ses vérités en pleine face. Là, la blonde lève ses prunelles en direction du pompier afin de planter son regard dans le sien. Il n'y a rien de plus mauvais et plus dangereux qu'une femme blessée. Comme elle s'est montrée naïve en espérant réussir à apaiser le cœur meurtri du grand brun, oser imaginer réussir à panser ses plaies et l'aider à avancer. Puis une brèche, une phrase dont elle saisit la nuance. Pas question de cette journée douloureuse où du parc aquatique, rien à voir. "Pourquoi tu fais ça ?" non, elle ne lui demande pas pourquoi il prend soin d'elle et du fait qu'il s'inquiète de sa soif ou de son taux de glycémie. "Peu importe ce qui nous lie ou ce qui a pu nous lier Maxwell, si tu continues comme ça je ne pourrais plus te suivre." pour elle, pour son bien personnel l'allemande se devait de tout envisager, jusqu'à se résigner à ne plus graviter autour du père endeuillé.

Se voiler la face, voilà la solution qu'il avait trouvé et il s'en rendait finalement compte sous le regard intransigeant de l'allemande aux dents serrées, à la mâchoire crispée - autant qu'elle pouvait l'être alors que son organisme reprenait lentement du poil de la bête. Pourtant il parle de sentiments, mais Cameron se refuse à penser qu'ils la concernent, il s'est tant acharné à lui faire comprendre qu'il n'avais pas besoin d'elle dans son sillage que la jeune femme préfère ne pas le prendre pour elle. C'est stupide, pourtant leur accrochage l'avait comme poussée à bâtir un mur autour de son cœur, une petite muraille autour des souvenirs qu'elle conservait de sa relation avec Maxwell et de tout ce qui le concernait de près où de loin. Ses mots sont maladroits, elle le sait pourtant, mais son palpitant s'emballe. S'il agit de la sorte, c'est parce qu'il tient à elle, mais pourtant quand on tient aux gens, on se bat pour eux, on ne les chasse pas, on n'oblige pas les gens qu'on aime à disparaître de nos vies, non, on compose en les gardant auprès de sois afin de réussir à aller de l'avant ensemble. Une vision des choses peut-être naïve, mais c'était là sa manière à elle d'envisager la vie et les relations qui l'animaient. Toutes les raisons du mondes, elle a toutes les raisons de la terre et du ciel pour se lever et le planter là, pourtant elle n'en fait rien, reste à proximité du britannique qui vide finalement son sac, ses jambes surplombent les siennes et le duo se trouve dans une position originale. La curiosité la tient, l'empêche de s'en aller en pestant contre ce dernier. Facile de cracher au visage des gens, de s'en prendre à eux pour finalement revenir sur ses paroles et s'excuser. Il l'avait déjà fait quelques semaines plus tôt, lui promettant de ne plus prendre de décisions à sa place et pas plus tard que le quart d'heure précédent, il lui vomissait tout ce qu'il pouvait de sa colère. Elle n'avait pas compté le nombre de fois où elle avait tenté de lui tendre la main, parce que ces actes se trouvaient être désintéressés, jamais la belle n'avait espérer quoi que ce soit, si ce n'est qu'il réussisse à aller de l'avant parce que bêtement elle s'était imaginée qu'elle pourrait lui être d'un soutien ou même d'une aide quelconque, même si pour cela elle devait le voir au bras d'une autre femme. C'est pour dire. Elle avait ce sentiment dégueulasse d'avoir estimé quelqu'un plus qu'il ne pouvait l'estimer elle, c'est égoïste, mais voilà ce que c'était.

"Je n'en demandais pas tant, j'avais conscience que ton chagrin était si envahissant que tu perdais pieds Maxwell." lui souffla t-elle en glissant une main dans ses cheveux avant de se saisir d'un élastique pour attacher sa masse capillaire en une petite queue basse. L'allemande n'insinuait pas qu'elle s'était montrée plus intelligente que lui, même si c'était en quelque sortes le cas, mais qu'elle comprenait son comportement, que perdre un être cher et pire que cela, un enfant n'était chose aisée pour personne, ainsi en faire le deuil, surtout dans les conditions dans lesquelles le pompier avait perdu son fils, toute cette situation aurait dépassée bien des parents. Alors non, elle ne s'attendait pas à ce qu'il la console, parce que même si elle tenait à ce petit gars, il n'était pas son fils, mais là encore, c'était une façon de faire comprendre à la blonde qu'il était conscient de certains de ses tors. "Tous les maux finissent par s'estomper Max, mais il faut une certaine volonté pour que cela se produise..." Cameron avait eut à faire face à une dépression, peu de temps après avoir été rapatriée sur le sol américain, peu après être rentrée d'Irak, avoir perdu son escouade et manqué de perdre la vie. Sans mentir elle s'est laissée sombrer un temps, jusqu'à ce que son paternel finisse pas avoir une conversation avec la lionne. Il lui avait fait comprendre une chose essentielle : parfois, il n'y a que toi qui peut de sauver. Robert Alden avait terriblement raison. Être bien entourée ne l'avait pas empêcher d'imaginer mettre un terme à sa vie, de ne plus mettre le nez dehors et cesser de s'alimenter, jusqu'à ce qu'elle réalise que la vie devait suivre son cours sans pour autant fair eune croix sur ce qui l'avait forgée, le bien, le mal. "Continuer de vivre ne veut pas nécessairement dire que tu fais une croix sur lui, que Tobias n'a jamais existé. Tu n'as pas à te sentir coupable de continuer de vivre, quoi que tu fasses, il sera toujours là." du bout de son index la belle tapote le plexus du pompier, doucement, indiquant à ce dernier son palpitant. Les gens que l'on aime vivent à travers les bons souvenirs que l'on se permet de raconter de temps en temps, en riant avec un soupçon de bonne nostalgie, c'est ainsi que les proches souhaitent que l'on parle d'eux quand ils disparaîtront. Les passer sous silence reviendrait à nier leur existence, même si cela semble dur, il faut se souvenir de tout cela, les gens que l'on a aimés vivront à jamais avec nous dans nos cœur.

Il lui arrache un sourire, après avoir déposé un baiser sur le poignet de la blonde, ses lèvres s'étirent malgré elle, parce que quelques minutes plus tôt, si elle en avait eut la force, elle se serait tirée sans même se retourner en fulminant. Il semblerait qu'ils aient finalement trouvé la bonne fréquence, qu'ils se soient compris, plus de dialogues de sourd pour le moment. "Oui." qu'elle lui répond en reprenant sa main, fuyant du regard son interlocuteur. Loin d'elle la probable crise d'angoisse, les vertiges et les jambes qui flagellent, pour autant, elle ne se redressera pas trop rapidement de crainte de n'être prise d'une baisse de tension qui lui ferait voir des étoiles, en parlant de celles-ci, elles ne dansent plus devant ses prunelles, le sucre devait avoir fait son effet. "Bien..." elle bat des cils, regarde autour d'elle et ne se voit pas refuser la proposition de Maxwell, après tout, c'est ce que Tobias aurait voulu, qu'ils passent la journée ensemble et de cette manière, en restant ensemble, peut-être réussiraient-ils à se changer mutuellement les idées. Cette option ne lui semblait pas être stupide. "Oui, bien sur." qu'elle a articulé en souriant doucement. Enfin elle en décrochait un de vrai sourire, sincère.

"Allez, le parc est grand et il nous reste encore plein de choses à voir et peut-être même des espèces marines visqueuses à caresser." elle rit à demi la blonde, et peine à se lever. Lentement, sans forcer et une fois sur ses jambes, elle attend de voir, si des fourmis parcourent ses veines, si ça tête se remet à tourner. Mais en l'absence de signes étranges quels qu'ils soient, elle se penche pour récupérer son sac à a main et tend la sienne au pompier afin que lui aussi se relève. Elle le remercierait bien d'avoir veiller sur elle, le temps que son petit coup de chaud lui passe, mais elle s'en abstient, dieu seul sait ce qu'elle aurait fait s'il l'avait laissée agoniser dans la pelouse. Cameron est satisfaite de constater que le quadragénaire semble avoir l'envie de profiter de cette journée au maximum, pour autant, une partie d'elle lui demande de garder ses distances afin d'éviter la déception. C'est plus tôt que la belle aurait dû se méfier, protéger son coeur des potentielles déceptions qu'elle aurait à affronter, sa raison lui criait qu'elle avait tort de vouloir se protéger maintenant, après qu'il lui ait clairement fait comprendre que le temps qu'ils passeraient tous les deux aujourd'hui il allait en profiter, mais c'était plus fort qu'elle. L'allemande s'abstint même de déposer un baiser sur la joue de ce dernier, par fierté. Stupide fierté mal placée. "J'avais envie d'une peluche, mais je n'ai pas réussit à arrêter mon choix et à cause des hormones j'ai eu peur d'en acheter genre, 10, histoire qu'elles ne se sentent pas seules, Max, je crois que j'ai un problème !" les affres de la grossesse, des envies stupides, des raisonnements loin d'être clairs, une envie de pleurer pour un oui ou un non, tout en se confiant sur la bataille intérieure qui l'avait habitée avant qu'ils ne se croisent, la belle se permit de s'accrocher au bras du grand brun, prenant lentement le chemin vers l'avenue principale du parc aquatique.

La légende des hormones. Ce qu'elle avait pu la faire rire celle-là et elle n'y croyait pas la blonde, persuadée que tout cela n'était tiré que de vieilles comédies romantiques, quand l'héroïne à une heure incroyable du jour ou de la nuit demandait à sa moitié d'aller lui chercher des fraises et du chocolat ; Cameron en était bien loin de ce schéma "basique" célibataire, enceinte d'un de ses plus proches amis, perdue dans de vieux sentiments desquels la blonde peinait à se dépêtrer sans avoir la certitude qu'elle souhaitait s'en débarrasser. L'idée est lancée et cela la séduit, chaque année pour l'anniversaire de son enfant à venir, ils se rendraient au seaquarium ou tout autre parc attractif pour étoffer une collection de peluches souvenir ; la belle affaire pour l'empêcher de craquer son compte épargne et acheter l'entièreté d'une boutique de jouets juste par caprice. Un regard en biais est adressé au grand brun, il sait trouver les mots justes pour la canaliser, c'était une des choses qui avaient fait craquer l'allemande, son flegme britannique et sa tranquillité. "Plus d'problème." qu'elle lance avec son plus bel accent allemand, riant à demi elle a incliné le menton. Si seulement tous les soucis de la vie quotidienne pouvaient être résolus de cette manière, la vie serait bien plus simple.

Des problèmes rencontrés suite à ses foutus hormones ? Tout un tas, une liste aussi longue que son bras presque, elle pourrait les citer point par point, mais cela lui prendrait une partie de l'après midi. Elle n'en n'était pas à un stade très avancé, rentrerait dans son premier trimestre d'ici quelques jours et pourtant, l'affreux petit alien qui grandissait en son sein rendait déjà chèvre son hôte. Des goûts aussi changeants que la météo anglaise, passant du tout au tout. Une journée à manger exclusivement des salades pour finalement pleurer devant une assiettes de légumes froids parce qu'elle désirait ingurgiter tout autre chose. Des agissements dont elle se savait incapable avant, céder à la demande de ses parents au sujet de rencontrer le père de leur futur petit enfant, par exemple. Des accès de colères et sautes d'humeur. L'envie irrépressible de consommer du coca zéro et des chips. "J'ai l'impression d'être possédée, de ne pas être maîtresse de mon corps ni même de mon esprit, c'est... Déroutant." avoue t-elle alors, amusée par le tableau que lui dépeignait Max à propos de la grossesse de son amie et mère du petit Tobias.

Ils marchaient dans les allées, tranquillement, sous un soleil de plomb et d'un point de vue extérieur ils formaient un beau couple. La blonde inclina sa tête afin de déposer brièvement sa tempe contre le haut de l'épaule de son compagnon. Difficile de croire que quelques minutes plus tôt, la sergente manquait de succomber à un malaise après s'être prit le bec avec le pompier. "Tu ne devrais peut-être pas te montrer trop disponible, parce qu'il arrivera un moment où je serais devenue grosse et trop enceinte pour que quiconque veuille de moi..." un sourire étirait lentement ses lèvres, malicieuse. "Et tu n'es pas à l'abris qu'un soir je te réveille en urgence pour te faire tomber dans un guet apens au cours duquel j'aurais préparé ton viol." elle laisse un moment de battement, afin d'observer sa réaction puis éclata littéralement de rire, sans se défaire de son bras, ni même de sa main posée sur la sienne. "Je plaisante, ça fait du bien, la légèreté, non ?" un léger coup de coude contre les côtes du britannique, un sourire lumineux au point d'ne découvrir ses dents blanches, Alden rayonnait, fière de ses bêtises. S'attachant d'avantage au moment présent, espérant ainsi gommer les ombres qui encombraient leur relations et leur vie de manière générale.

Victime d'un soudain bombardement, Cameron ne parvient pas à ordonner ses pensées et les informations que balancent son interlocuteur. Si elle s'était permise de plaisanter, elle ne réussit pas à identifier la nature des dires du pompier, était-il sérieux ? Entrait-il dans son jeu, se montrait-il simplement aussi léger que l'allemande. Elle était perdue et incapable d'éviter le bombardement verbal de celui qu'elle prenait pour son allié. Ces sous entendus elle ne s'y était pas attendue, c'est qu'Alden avait finit par se faire à l'idée de donner plus à Maxwell qu'elle n'en recevrait jamais, au début de leur échange la sergente se sentait même prête à tourner la page, passer à autre chose. Plus facile à dire qu'à faire. C'était comme s'ils avaient fait un saut dans le passé, loin d'eux se trouvaient cette séparation brutale, le décès de Tobias et leurs problèmes. Atmosphère étrange et agréable, situation à laquelle elle ne s'attendait pas. Agréable surprise. Étonnante journée. Alors elle acquiesce quand il lui propose d'aller se promener du côté des plantes et animaux tropicaux, un mélange de couleurs savoureuses et intéressantes.

Ballet vif d'espèces plus surprenantes les unes que les autres, Cam ne le lâche pas, l'attire dans un coin pour observer un aquarium plus grand puis vers un autre, à la manière d'une gamine en quêtes de découvertes incroyables, le pauvre brun se fait trimbaler de droite à gauche. Elle s'émerveille comme une gamine qui découvre le monde et les animaux qu'il abrite. Jamais elle ne se serait doutée qu'ils seraient amenés de si tôt à passer un après-midi complet sans penser à autre chose qu'à l'instant qui se présente à eux, tout lui semblait simple et fluide, comme par le passé. L'insouciance était quelque chose dont manquaient cruellement l'un et l'autre, alors ils se sont baladés, visité de nombreux aquariums et bassins divers, Max s'amusait même de la conduite de la belle blonde qui finit par se faire arroser par une otarie, elle qui s'en était approchée à pas feutré, peu sure d'elle, avait certainement senti que quelque chose allait mal se passer, mais se balader avec une robe trempée par cette chaleur ne l'avait pas dérangée le moins du monde et le britannique avait trouvé là une source intarissable de moqueries diverses et variées.

Deux gosses, puis quand leur visite prit fin, Cameron ne put se résoudre à laisser filer le beau pompier. Des mois s'étaient écoulés depuis la dernière fois où ils avaient pu passer un si bon moment, si bien qu'elle lui proposa de venir dîner chez elle. Alden cru un instant qu'il refuserait, après tout, peut-être lui en demandait-elle beaucoup trop d'un seul coup, mais pour son plaisir et à sa grande surprise il accepta de la suivre, afin de conclure ce bel après-midi par un repas intime. Pas de porcelaine, ni même de repas cinq étoiles, non, un dîner préparé à deux, comme un couple normal finalement et consommé dans la cuisine, d'ailleurs au goût de la blonde cela manquait de vin, mais elle n'en dit rien, se contentant de savourer ce qu'ils avaient tous les deux concocté et la soirée légère et tendre qui se présentait à eux. Tout se conclut à une heure si tardive que l'allemande proposa à son pompier de rester dormir.

TO BE CONTINUED.