Savoir garder la tête haute (pv Livio Maitland)

Prendre contact avec mon fils, c'est ce que tout le monde me pousse à faire et pourtant suis je prête à le faire? la réponse est non. Aujourd'hui je ne me sens pas le droit de rentrer dans sa vie alors que j'y ai été absente pendant une dizaine d'année. Certes je suis sa mère, je lui ai donné la vie mais aujourd'hui qui suis je à pars une étrangère pour lui? Sa dernière adresse connu est à Downtown. Une partie de moi me pousse à m'y rendre alors qu'une autre partie de moi serait de ne pas le faire pas maintenant. Si je me retrouve en face de Chris qu'est ce que je vais bien pouvoir lui dire? Comment va t'il réagir? Et s'il me pose des questions qu'est ce que je dois faire? Tellement de questions dans ma tête. C'est comme si j'avais le cerveau en ébullition. Je tourne au coin d'une rue pour m'arrêter devant une petite maison. Les volets sont tirés et de grandes herbes comme si le terrain était à l'abandon. Je soupire

"Je n'aurais jamais dus venir"

Et pourtant je ne bouge pas je reste planté là les minutes s'égrènent, puis les heures. Je laisse les souvenirs de mon fils, de mon mari venir m'envahir. Je perds peu à peu notion de ce qui se passe autour de moi jusqu'au moment ou un bruit sourd me fais sursauter. Je tourne la tête à la recherche de l'origine de celui ci. Pourquoi ai je ce mauvais pressentiment?

@"Livio Maitland"

Pas facile de mettre ses idées au clair et ça n'a rien de nouveau. Depuis combien de temps ça dure ? L'étudiant a perdu le fil en même temps qu'il a perdu pieds. Prendre des amphétamines pour garder le rythme...et au final perdre le rythme sans être capable de stopper cette consommation, avoir le sentiment de se noyer, avoir du mal à suivre pendant les gardes, à avoir les idées claires. A être, tout simplement. C'était une journée comme les autres. Une nuit à l'hôpital à courir sans se souvenir précisément ce qui l'avait amené jusque là, à cette vocation, oublier la passion. Aller au bout de sa garde et se traîner mollement à travers la ville dans l'espoir de simplement aller comater dans le fond de son canapé.
Marcher possède au moins le mérite de forcer Livio à ne pas penser à la drogue que chacune de ses cellules réclame à corps et à cri. Il fouille le fond de sa poche à la recherche de ses clefs en approchant de son immeuble mais son regard est attiré par une femme qu'il aperçoit immobile du coin de l'oeil. En tant normal il aurait parcouru les dernières centaines de mètres sans s'arrêter mais son visage ne lui était pas inconnu. Les internes murmuraient tout bas son nom avec ce trémolo d'admiration, mais son esprit drogué peinait à la remettre. Il reste figé derrière elle, à l'observer pendant de longues minutes. Qu'est-ce qu'elle faisait ? Il en lâche ses clefs et elle fait volteface en le faisant sursauter. Eclair de luicidité.
- Docteur Davis ? Qu'est-ce que...
Ce ne sont pas ses affaires, il le sait et ravale sa question. Pas d'indiscrétion. Résident c'est avoir le pouvoir sur les petits nouveaux, mais n'être que poussières face à des chirurgiens comme Davis.
- Je peux vous aider ? Livio Maitland. On s'est...déjà croisé dans les couloirs.

C'est fou comment de simples petits bruits ont ce don de me faire sursauter. Ici à Miami je sais que les bombes, les mines artisanales ne sont pas là et pourtant je ne peux expliquer cette peur que beaucoup considère comme irrationnelle. à l'hôpital j'entends les messes basses sur mon compte les rumeurs. La plupart sont fausses je ne suis pas un héro, avec servi dans l'armée ne me donne pas ce rang je ne suis qu'une humaine. J'ai pu remarqué que les internes m'évitaient quand ils le pouvaient. Comme s'ils avaient peur que je passes mes nerfs sur eux et pourtant je suis loin d'être ainsi pour moi les internes et les résidents ne sont pas inférieurs au contraire pour bien travailler et apprendre c'est ensemble. Je me tourne pour m'apercevoir que le bruit que m'a fait sursauté n'est qu'un simple trousseau de clés. Je croise le regard d'un jeune homme. Livio Maitland, j'ai cette capacité de retenir les noms même si je n'ai pas directement travailler avec lui. Il semble surprit en me voyant ici.

"Bonsoir Livio. Je me souviens on sait croiser dans les couloirs mais nous n'avons pas encore eut la chance de travailler ensemble. Je m'appelle Amelia. Est ce que ça va? Vous semblez avoir eut une garde difficile"

Je reporte mon attention sur la maison en face de moi. Si Livio vient par ici c'est qu'il doit certainement habiter dans le coin. C'est un peu mal à l'aise que je reprends

"Je suis ici car la maison en face était celle où à vécut mon fils pendant un moment mais vu l'état il ne doit plus être là. Avez vous déjà croisé par ici un Chris Davis?"


@Livio Maitland

La fatigue est une notion qui est loin d'être inconnue pour moi. On dit que le corps à besoins de repos pour recharger les batteries mais parfois nous devons poussés notre corps au delà de ses propres limites. Quand on est interne il peut arriver des périodes où le sommeil est le cadet de nos soucis, dans l'armée lors de certaines missions on doit tenir éveillé coute que coute et il y a certains traumatismes qui nous empêche de faire une nuit décente. Nous avons chacun nos trucs pour tenir, la caféine, les boissons énergisantes, ou autres choses. La fatigue peut se voir chez Livio mais je suis mal placée pour l'a ramené sur le sujet car moi même je suis concerné par le manque de repos. Il me propose un café.


"Vous avez raison mais l'important c'est de tenir parfois on doit pousser nos propres limites. Je ne suis pas totalement habitué à mon travail à l'hôpital. Pour le café ça serait avec plaisir."

Je ne suis pas le genre à poser des questions je sais que nous avons tous un jardin secret. Quand je regarde Livio je ne peux m'empêcher de penser à mon fils. Chris est dans sa 28 ème année il ne doit plus ressembler au jeune de mes souvenirs. Je ne connais rien de la vie de mon fils actuellement.

"La seule photo que j'ai de Chris est loin d'être récente il devait avoir huit ans. Je n'ai pas son numéro et pour ce qui est de facebook je n'ai jamais été trop réseaux sociaux mais je pourrais toujours essayé"


@Livio Maitland

Il ne sait plus vraiment comment le prendre. Elle a raison. Il faut savoir repousser ses limites, tenir malgré le corps qui appelle au repos, toujours trouver une réserver d'énergie et d'empathie quelque part profondément enfouis en soi. Et c'est certainement parce qu'il ne parvenait plus à faire ça qu'il a commencé à prendre des dopants : pour tenir le coup, pour chasser la fatigue, rester vif. Et puis finalement, le cercle vicieux, le couperet qui tombe : c'était la pire décision qu'il n'ait jamais prise dans sa courte vie ; et en quelques mots elle le lui rappelle sans même s'en douter. Il ne lui en veut pas, dans le fond c'est même plutôt bénéfique, ce genre de rappel à l'ordre bienveillant, comme un panneau clignotant au bord de l'autoroute qui vous rappelle que si vous êtes fatigué mieux vaut dormir que se croire solide et provoquer un accident en s'endormant au volant.

- Vous étiez dans l'armée avant c'est ça ?

Plus une interrogation qu'une affirmation. Tellement de bruits qui courent dans les couloirs et dans les vestiaires des internes qu'il en vient difficile de distinguer les vraies informations des banales rumeurs qui s'échangent autour d'un café pendant une garde tranquille. Pourtant elle dégage cette autorité, cette force, qui ne peut pas être simplement due à la réussite de longues études de médecine et au titre de chirurgien. Autre chose, comme si elle, elle revenait de loin. Comme si elle avait vécu des choses plus profondes que la plupart des gens.

- J'habite juste la rue après, je ne vous promets pas le grand luxe, mais j'ai du café.

Il indique d'un mouvement de tête la direction. C'est étrange d'inviter chez soi une chirurgienne de son rang, mais la journée lui a paru longue et il n'a plus envie de se torturer l'esprit à se demander ce qui se fait habituellement et ce qui se fait moins.

- Je suis désolé, ça ne doit pas être facile de ne pas avoir de moyen de le contacter. Peut-être qu'il vous cherche aussi. Ca fait longtemps que vous êtes à Miami ?

Les personnes qui ne connaissent pas l'armée ont tendance à se faire une certaine idée souvent loin de la réalité. On est vu comme des héros comme certains et pourtant on en est pas au contraire on est comme tout le monde. On est pas des robots, des êtres infaillibles. Il peut nous arriver de faire des erreurs. Mais ce qui est vrai c'est qu'une certaine manière on est brisé. On ne revient jamais vraiment comme avant. Quand on part en mission on laisse une partie de nous là bas. Certes il y a les blessures physique mais pas seulement il y a aussi des images qui sont là, qui tourne dans nos têtes qui viennent nous hanter sans crier gare.

"Oui j'étais dans l'armée. Certaines personnes se font des idées sur comment je suis, promènent des choses plus ou moins fausses sur mon compte dans les couloirs à l'hôpital. Je ne suis pas une machine ni un tyran envers les internes je ne mange personne"

Au contraire ceux qui me connaissent savent que je suis une personne avec qui on peut poser des questions, que je prends le temps de montrer et de reprendre certaines choses quand il y a des erreurs. J'écoute Livio. Il n'a pas de soucis à se faire je ne suis pas une personne qui adore le luxe et encore moins une personne qui juge


"je n'aime pas le luxe. Par contre ma démarche à cette heure est assez lente donc vous pouvez prendre de l'avance. Je suis née à Miami, mais ça fait seulement un mois que je suis de retour ici."

Livio ne peut réprimer un petit rire amusé. Sa vie n'est donc pas en danger, et il s'en réjouit presque. Non pas que certains titulaires soient des tortionnaires, mais il leur arrive de traiter les internes comme les pires rebuts de la société, sans doute dans l'espoir de décourager les plus faibles. Il scrute la chirurgienne, la détaille. Peut-être qu'elle est sincère. Peut-être qu'elle est vraiment humaine, ou simplement perdue face aux souvenirs de son fils, difficile à définir.

- Ravi de l'apprendre. Je ne tenais pas spécialement à mourir aujourd'hui, pas après avoir survécu à une garde.

Ca l'amuse, l'ironie c'est sans doute tout ce qui lui reste une fois que la fatigue l'a lessivé jusqu'au plus profond de ses entrailles. Il l'attend patiemment, aucun empressement, ni aucune envie d'être l'égoïste de service qui l'abandonne dans la rue à cause de sa démarche plus lente.

- Je suis pas pressé. Je vais marcher avec vous, dites-moi plutôt comment c'était dans l'armée. Vous étiez en mission où ?