retrouvailles (pv Carolyn Hasting)

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Depuis ton retour à Miami, tu ne cesses d'essayer de découvrir les merveilles de cette ville. Il faut dire que tu en avais vu tellement ses dernières années que tu devenais compliqué à séduire. Et pourtant, malgré le fait que Miami était ton pied à terre depuis plus de dix ans, tu n'avais jamais vraiment pris le temps de découvrir la ville avant ses deux dernières années, avant ton retour définitif en ville. Un peu forcé c'est vrai, ce retour avait été amère tellement il n'était pas prévu, il avait été douloureux et c'était en partie pour cela que tu ne comptais pas repartir de si tôt. La vie était fragile, tu te devais de profiter de chaque moment avec ton fils, avec ce petit être qui est l'unique chose qu'il te reste de lui. Tu ignores pourquoi, le bruit des vagues avait toujours eu le don de calmer Aiden alors avant de te rendre à la galerie, tu avais décidés de le balader sur les pontons du port pour l'endormir. Sa nuit avec été agité et de ce fait la tienne aussi, il avait fallu qu'un chien attire ton attention pour que l'a remarque, elle, ta tante. Vous avez le même sang mais vous vous connaissez si peu. Naturellement, tu décides d'aller la saluer. A peine quelques instants plus tard, le chien était reparti, il te laissait le champ libre pour rejoindre tout sourire la jolie brune. « Amélia ! C'est une bonne surprise, je ne savais pas que tu étais à Miami. »

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Tu arrivais assez rapidement à la hauteur d'Amélia, votre histoire était folle, presque improbable. Mais pas tellement surprenant quand on connaissait tes parents. Tu les remerciais de t'avoir mise au monde mais en dehors de cela vous aviez assez peu de points communs. Ta vie t'avait appris à apprécier les choses simples, alors que tes parents ou tes soeurs vivent dans un monde d'argent, dans un monde superficiel dans lequel tu ne t'étais jamais sentie chez toi. Il avait fallu que tu croises ta tante à des centaines de kilomètres et même si tu l'as connaissait assez peu, tu savais déjà que tu lui ressemblais plus qu'aux autres membres de ta famille. Tu étais surprise de la voir en ville, surprise également de l'entendre se justifier de sa présence. Tu n'avais pas vraiment l'habitude que quelqu'un de ta famille pense à toi.« Ne t'en fais pas, je suis bien placé pour savoir que revenir au pays c'est difficile parfois » Tu lui souriais, bien consciente que si c'était difficile pour toi c'était surement encore pire pour elle. Elle avait l'habitude de voir les horreurs de la guerre que tu n'avais fait que croiser au cours de ta carrière. « Aiden, il est la seule personne dans ce monde capable de me faire rester en ville avec un sourire »

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« Oui ça l'a été, mais une bonne nouvelle m'attendait » Tu lui souriais, tu te doutais qu'elle connaissait ton histoire. Une explosion tuant plusieurs militaires ça fait toujours du bruit surtout quand il y avait des journalistes à proximité. Par chance, tu n'avais pas été touché, tu étais en train de rejoindre le camp quand l'explosion avait retenti mais tu étais tout de même restée sonnée pendant un bon moment avec quelques douleurs un peu partout. Des petits bobos comme tu aimais le dire, la véritable douleur étant bien plus profonde puisque tu l'avais perdu. Lui qui était ton tout et c'était cela qui avait été le plus dur pour toi. Mais la vie t'avait accordé une chance en t'offrant Aiden et tu ne comptais pas tout gâché. Tu étais heureuse avec lui, vous aviez votre petite vie tout les deux, tu apprenais à te reconstruire pour lui. « J'habite un peu plus loin, mais j'ai ouvert ma galerie de l'autre côté de la route, le bruit des vagues l'aident à s'endormir et comme monsieur a décidé de faire une nuit blanche, je tente » Tu lui souriais tout en regardant ton fils qui soyons clair, n'allait pas dormir tout de suite. « Tu as le temps pour un petit déjeuner ? Ca nous donnera l'occasion de parler.»

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Amélia connaissait une bonne partie de mon histoire, c'était sûrement pour cela que mon retour à une vie normale ne l'a choquait pas. Et j'appréciais de ne pas avoir à mentir à quelqu'un, car même si Aiden était l'une des raisons de mon retour à une vie "normale", il n'en était pas l'unique raison. Il y avait aussi la peur du terrain. Sans trop savoir pourquoi je supposais qu'elle pouvait comprendre mieux que personne les erreurs de la guerre, mieux que personne les dégâts de la guerre sur les esprits des pauvres mortels que nous sommes. Nous n'avions jamais parlé de sa vision de tout cela, de comment elle s'était retrouvée à rejoindre l'armée. Il faut dire que dans notre famille, on parle peu surtout des autres. Et il t'était difficile de te dire qu'Amelia avait un lien avec tes parents. Même si au fond, tu n'avais clairement rien à voir avec tes soeurs, avec les demoiselles parfaites de la famille Hasting. « Oui, je pense que c'est cela, j'ai essayé pas mal de méthode pour le soulager mais sans grand succès. » Tu lui souriais, ravie qu'elle accepte ta proposition. « On va y aller doucement, tu as été blessé ? » Ta question était hésitante, tu ne voulais pas de mêner de chose qui ne te regarde pas mais tu avais le droit de t'inquiéter, non ?

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« Tester et non approuvé par monsieur » Tu riais légèrement « La seule chose un peu près efficace, c'est les petits jouets que je mets congélateur, résultat, il y a plus de jouets que de nourriture » Tu regardais ton fils et avant d'être maman, tu n'aurais jamais pu deviner à quel point de si petits êtres avaient autant d'épreuves à traverser. Les coliques, les dents, l'entrée dans le vie n'était pas si facile finalement, c'était un perpétuel combat. L'invité à boire un café te semblait naturel, c'était l'occasion de vous retrouver sur un terrain bien plus docile que d'habitude. Il faut dire que vous vous êtes rarement vu loin des champs de batailles. Quand elle te demandait de marché lentement, tu avais été un peu surprise alors tu avais osé lui poser la question qui t'étais venue à l'esprit. Sa révélation te pinçait le coeur, ses raisons de rester en ville était bien plus grave que les tiennes et tu savais que renoncer au terrain, à cette adrénaline qu'on ressent, c'était difficile. « Oh, je suis navrée pour toi, tu vas t'en remettre ? » Tu lui souriais, un peu nostalgique avec la fin de sa phrase. « Je pense que cela fait partie du sacrifice, on vit des choses magiques malgré tout, même si on en souffre. » Si tu devais revivre ta vie, tu la vivrais de la même manière. Tu repartirais, tu rencontrerais de nouveau Jude, tu l'aimerais comme une folle et tu te briserais en mille morceaux devant sa perte.